Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf

Chapitre 27

PDV TAYLOR

J'essaie de me montrer plus forte que je ne le suis réellement en me redressant autant que je le peux, en serrant les dents, pour ne pas montrer ma douleur à travers mon expression.
Un rire moqueur et froid s'élève dans la petite pièce puis une voix rauque retentit :

- Tu es encore plus stupide que je ne le pensais. On dirait une petite fille...
- Et si vous, vous êtes si fort que ça, pourquoi ne pas vous mesurer à moi quand je serai rassasiée et en pleine possession de mes moyens ?
Oh j'ai un autre idée ! Pourquoi ne pas pas tout simplement vous avancer dans la lumière que je puisse savoir à qui j'ai affaire ?
Sauf si évidemment, vous êtes trop lâche et apeuré de parler à une simple lycéenne.

Un grognement de frustration s'élève et  je souris de satisfaction, puis quelques secondes plus tard, une silhouette forte et haute s'avance.
Encadrée dans la mince lumière de l'ampoule, je ne vois pas tout de suite son visage.
Puis quand ma vision s'habitue, les traits de cet homme se dessinent peu à peu, et mon souffle se coupe.
Je le connais.

***

PDV ISAAC

J'ouvre les yeux, trempé de sueur et le souffle haletant.
Ce cauchemar était, et de loin, le pire de tous depuis qu'elle a disparu.

Elle était là, en sous-vêtements, tremblante et sans doute frigorifiée, du sang dégoulinant de son crâne et sortant de sa bouche, inconsciente, avec quelques gémissements de douleur emplissant la pièce toutes les 2 ou 3 minutes.
J'étais bâillonné, et malgré ma force et ma rapidité surdéveloppées, je ne pouvais faire un geste, à part détourner le regard pour ne pas assister à ce macabre spectacle.
Un homme, de la cinquantaine environ, a émis un petit rire machiavélique et a susurré entre ses dents :
"Isaac... Regarde-la... Je veux que tu assistes à sa mort. Tu es même aux premières loges..."
J'avais déglutis avec difficulté et jetais un petit coup d'oeil, au bord de l'explosion.
Une lame brillante et plus que tranchante a glissé lentement sur son cou, comme pour me narguer.
J'avais retenu ma respiration, comme si ça pouvait empêcher ça.
Au moment même où la lame avait tranché sa gorge et où le sang avait giclé jusqu'à venir éclabousser mon visage, tout devint noir.

Et je me suis réveillé.
C'était vraiment atroce, et angoissant.
Mais le pire, ce n'était pas le fait de la voir comme ça, aussi mal en point, ni le fait qu'elle soit sauvagement tuée sous mes yeux.
Le pire, c'était cette effrayante impression de déjà vu.
C'est comme si cette scène s'était déjà passé, ou comme si elle allait se produire.
Mais je sais que ça n'est jamais arrivé, puisque je suis à l'intérieur.
Non.
Le plus angoissant, c'est de savoir qu'il y ait une infime possibilité pour que mon cauchemar se réalise.
Une vision.
Vous connaissez le terme de rêve prémonitoire ?
Moi oui. Et si ce cauchemar en est un, je ne pourrai rien faire.
Ni la sauver, ni me sauver, moi, de la douloureuse souffrance qui m'assaillira si elle devait disparaître.
À jamais.
J'ai l'impression que ma tête va exploser sous l'effet de la fatigue et de la peur.
Je me prends la tête entre les mains e soupire rapidement, puis je me décide à lui parler.
Et tant pis si je la réveille.
Je suis au bord de la crise de panique.
Et je ne me calmerai pas tant que je n'aurai pas entendu sa voix.
Je ferme les yeux et imagine son visage se dessiner lentement sous mes paupières closes, puis pense :

Taylor ? Tu vas bien ? Parle-moi.

Je patiente quelques minutes puis sa voix, douce et paisible, s'élève dans ma tête.

Isaac, je ne peux pas te parler maintenant.
Sauve-moi.

***

Je reste immobile et sûr de moi dans le loft de Derek, et malgré mes appels répétés, il ne semble pas décider à descendre de sa mezzanine.
Je réitère l'opération.

- Derek ! Descends ! On a 2-3 petites choses à se dire toi et moi , tu vois.

Seul un grognement étouffé me parvient de là-haut.

- Derek, si tu n'es pas face à moi et tout sourire dans quelques secondes, je te jure que...

J'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'il saute par-dessus la rambarde et atterrit devant-moi en position accroupie.
Tout en restant gracieux, évidemment.
Il se redresse, me fait son plus grand sourire et hausse les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a de si important, Isaac ? me demande-t-il de sa voix la plus mielleuse possible.
- Taylor.

Son visage reprend son expression dure et figée habituelle, les sourcils froncés.
Il arbore tellement souvent cette expression qu'on pourrait croire qu'il est né comme ça.
Puis il soupire en baissant la tête puis la relève rapidement et plonge son regard dans le mien.

- Elle est dans l'ancienne piscine condamnée de Beacon Hills. Dans la chambre forte destinée à torturer les vampires.