Prologue

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Je suis là, seule, sur ce chemin dans cette lugubre forêt. L'atmosphère est glaciale et inquiétante. Les arbres qui m'entourent donnent l'impression d'avoir été torturés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Pourtant ils on l'air très vivants avec leurs doigts crochus tendus vers moi pour m'attraper par les cheveux. Une branche craque. Je me retourne précipitamment, qu'est ce que ça pouvait bien être ? J'ai peur. Je presse contre moi le châle de ma mère, il me procure un peu de réconfort. Une branche craque. Je reste tétanisée au milieu du chemin, serrant encore plus fort mon châle contre mon coeur. Et je l'entends. Ce bruit de sabot qui claque sur le sol. Mon sang se glace. Le bruit se rapproche, je sers mon châle, ferme les yeux et me retourne. Je tremble de tout mon être, le cheval hennit, j'ouvre les yeux. Et je le vois. Ce monstre sur son cheval blanc aux yeux rouges, avec son épée qui pend à sa ceinture, son vieil uniforme écarlate de soldat et... rien. Rien. Là ou devrait se trouver sa tête, il n'y a rien. Mes jambes se mettent a bouger, et je cours. Des larmes ruissellent le long de mes joues, j'ai si peur. Il accélère, les sabots de son cheval fracassent le sol. Je sens les yeux rouges de son animal démoniaque qui me dardent tel un loup qui traque sa proie. Que faire ? Je suis perdue dans la forêt, et je m'enfonce encore plus au milieu des arbres, espérant que cela le fasse ralentir. Ce n'est pas le cas, il se rapproche de plus en plus. Les griffes des arbres s'accrochent dans mes cheveux et freinent ma course. J'entends sa respiration. Je vais mourir, je le vois déjà se pencher sur moi pour mettre fin à mes jours... Je sens une force qui me soulève de terre, c'est un des doigts crochues de la forêt. Je me débats, mais il me maintient en l'air, la tête bien en évidence. Le cavalier arrive, brandissant son épée pâle comme la lune. La mort plane sur moi, je sens déjà son odeur. Mon coeur bat a tout rompre, je ferme les yeux, prête a sentir le froid de sa lame contre ma peau. J'ai peur. Je pousse un cri qui déchire la nuit.
J'ouvre les yeux, je suis assise dans mon lit.

Le cavalierWhere stories live. Discover now