Crépuscule ou Aurore

Prologue

 Prologue:

Entre le jour et la nuit vient le crépuscule.

Entre la vie et la mort vient l’agonie.

La peur et le malheur.

Ont-ils un lien ensemble ?

Ou sont-ils totalement différents ?

Sinon quel lien les lie ensemble ?

Pourquoi dès qu’elle avait peur, ses malheurs commençaient-ils à la hanter ?

Pourquoi dès qu’elle avait peur, sa tristesse la submergea, la noya jusqu’aux oreilles  dans son étang noir  et effrayant ?

Pourquoi dès qu’elle avait peur, elle repensait à sa famille dispersée à cause d’elle?

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Plein de questions nageaient dans son petit cerveau, ne trouvant aucune réponse aucun indice, rien du tout, elles nageaient tout simplement.

Elle repensa à son malheur, à sa tristesse et à son bonheur et découvrit qu’elle n’avait plus connu ce dernier depuis 16 ans, elle n’avait connu aucune amitié depuis 16 ans ; elle n’avait connu aucun amour depuis 16 ans ; elle n’avait connu que le malheur depuis 16 ans, elle eut les larmes aux yeux mais les refoula puisque elle n’avait même pas le droit de pleurer.

Elle était prisonnière de son propre corps, n’ayant le droit de faire la moindre chose, ne pouvant pleurer, ne pouvant aimer, ne pouvant même se souvenir, de peur que le maître fasse du mal à sa fille bien-aimée, et voilà encore elle eut peur et les souvenirs de son malheur essayèrent de sortir des cachots où ils étaient emprisonnés, elle essayait de les stopper net, ce n’était pas le temps de se submerger de ses malheurs, il fallait qu’elle aille voir son Maître de malheur.

Mais, elle ne put pas, et les souvenirs se libérèrent, c’était comme si sa vie repassait devant ses yeux, elle revit tous les malheurs qu’elle avait vécus, tous les malheurs qu’elle avait fit vivre d’autres, elle revit toutes les scènes où elle avait tué des innocents, des femmes et des enfants sans aucune pitié sous l’ordre du Maître, comme une automate, comme un Démon sorti des profondeurs de l’Enfer, rien ne l’arrêtait, rien ne le stoppait, où qu’il allait, ce n’était que le malheur qu’il semait et  les larmes qu’il récoltait, mais il y’en a pas une gloire sans perte puisque rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme, cette Démone-Femme perdait à chaque fois une partie de son âme, de son humanité pour devenir un Démon tout court, sans cœur, sans âme.

Elle revit tout cela, et une boule se noua dans sa gorge, elle combattit ses larmes pour les chasser mais ne put pas, et pour la première fois elle pleura, des flots de larmes glissèrent sur ses joues, lui donnant une sensation nouvelle, une sensation de bienséance, alors elle pleura tous les larmes de son corps, elle pleura sa souffrance, ses malheurs, ses meurtres, ses méfaits, elle leva les mains vers Dieu, et pria d’être pardonnée pour ses pêchers innumérables.

Alors, elle sombra, elle sombra dans un sommeil sans fin.

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