Qui suis-je?

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Chapitre 1: Qui suis-je?

Une douce musique se fit entendre tout autour de la jeune femme,recroquevillée sur elle-même dans son petit coin au fond de la chambre où elle se trouvait.

Un petit air peiné sur le visage, elle dormait paisiblement pour une fois, une chose qu’elle n’avait faite depuis une éternité.

Avec un petit sourire qui ne la quittait plus depuis qu’elle avait fermé les yeux, elle rêvait, ses songes étaient doux et plein de couleurs, des songes d’enfant, ceux où on se noie et dont on ne veut être sauvé, car cela marquait toujours la fin d’un rêve si beau, si merveilleux, qu’on le préfère largement à la réalité. Cette réalité qui n’allait surement pas tarder à frapper notre pauvre jeune femme.

Mais.

Cette réalité serait pour elle la clef d’une nouvelle vie, la clef de son bonheur…ou de sa perte ?

* * * * * * * * * * *

Ouvrant lentement les yeux, elle songea à la musique qui l’avait tiré d’un songe si émouvant, elle tendit l’oreille mais n’entendit rien, si ce n’était le son du silence, celui qui fait peur sans qu’on ne sache pourquoi, sans qu’on ne comprenne cette drôle de sensation de solitude qui nous entaille le cœur, cette sensation de rejet sans raison, cette sensation qu’on ne peut définir avec des mots, sans qu’on ne parvienne à se réconforter, à la chasser de nos crânes, de nos âmes, sans qu’on ne parvienne à briser ce silence, sans qu’on ne parvienne à faire rien du tout.

Combattant ses peurs, elle se dressa, les côtes complètement endolories, le dos courbé par la douleur, elle avait passé la pire nuit de son existence… mais aussi la plus belle.

Grimaçante, elle se mit à marcher en rond, essayant de se dégourdir les jambes pour oublier la douleur, repensant à sa nuit agitée, plein d’étranges rêves, étranges mais beaux et envoutants, les  plus beaux songes qu’elle n’avait jamais eu,--ou bien pas ?

Renonçant à toute tentative de chasser la douleur de ses muscles douloureux, elle se rassit, mais cette fois sur un lit qui se trouvait au beau milieu de la pièce où elle se trouvait, ou, pour être plus précis, où elle s’était retrouvée, puisque elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait dans cette particulière chambre.

Tournant la tête d’une part à une autre, elle essaya de se localiser et de découvrir où elle se trouvait exactement, mais n’eût pas de réponse que le silence qui régner toujours dans les parages.

S’allongeant sur le lit, elle se mit à réfléchir, à se questionner, où était-elle ? Pourquoi se trouvait-elle dans un lieu pareil ?

Elle ne trouva pas de réponses.

Subitement, elle entendit le premier son qui brisa le terrifiant silence, un son de pas qui se rapprochait d’elle.

Pris par un effroi bizarre, elle s’assit et entoura ses jambes par ses bras, enfouissant son visage entre ses genoux.

Elle attendit.

Elle attendit le moment où le monstre allait surgir de derrière la porte, la gueule grande ouverte pour la manger d’un seul coup ; tout un tableau se dessina devant son visage qu’elle s’empressa de chasser de son imagination.

Un coup.

 Puis un deuxième et un troisième et un quatrième… retentirent, quelqu’un était entrain cogné violemment à la porte. Ne savant que faire, elle mit ses doigts dans ses oreilles, et se mit à chanter à gorge déployée pour couvrir le bruit du cognement, si on pouvait qualifier ce qu’elle faisait de chant puisque ça ressemblait plus à des cris stridents et sans sens. Chantant toujours, elle découvrit qu’elle aimait bien le silence, même effrayant, mais elle le trouvait bien mieux que ce bruit étrange qui lui déchirait les tampons. C’était quoi « les tampons » déjà ? Elle n’essaya pas de trouver une réponse.

Puisque.

Subitement.

La porte s’ouvrit, deux femmes entrèrent, elles portèrent toutes les deux des robes de chambres d’un blanc éclatant et avaient l’air d’un fantôme.

Toutes les deux la fixèrent un moment, avant que celle qu’elle avait jugé la plus jeune (jugé seulement, elle n’était pas sûr puisque qu’elle ne se fiait plus à ses jugements) n’aille remonter le rideau et ouvrir la fenêtre.

Une lumière vive jaillit, faisant connaissance avec les fragiles yeux de notre jeune femme, l’aveuglant au passage, elle cligna les yeux plusieurs fois avant de pouvoir voir les deux femmes qui se tenaient juste devant elle.

La plus âgée d’entre eux avait le visage ridée, les cheveux gris et des yeux d’un bleu pâle et effrayant ainsi qu’une mine sinistre, celle d’un mort, l’autre était bien plus jeune dans les seize, dix-sept ans, elle avait le visage rayonnant, les cheveux d’un noir de jais et des yeux gris comme l’acier, cette dernière la regardait en souriant, comme pour l’encourager à leur parler, à leur faire confiance, mais en vain, la jeune femme restait muette comme une pie.

Agacée, la femme âgée fut la première à briser le silence gênant qui s’était installé.

“Hello, my dear, I am Imogene Smith and this is my niece Elizabeth, welcome in our home, may I ask you who you are?”

Elle parla d’une langue étrange, celle d’un elfe peut-être, qui savait ? Repensant à sa pensée, elle découvrit une nouvelle chose qu’elle ne connaissait apparemment pas la signification, « un elfe ».

“Je ne vous comprends pas“, dit-elle.

Frustrée, la femme âgée tourna les talons et sortit de la chambre, non sans grommeler quelque chose à l’autre fille, cette dernière, toujours souriante, se tourna vers notre jeune femme et lui dit dans une langue compréhensible et adorablement châtiée:

“Ne donnez pas d’importance à ma tante, moi c’est Elizabeth, mais appelez-moi seulement Lizzie, elle c’est ma tante Imogene, elle ne parle pas français, c’est pour ça que elle s’est fâchée,  mais ne vous en faites pas d’elle, on dit qu’elle est mal lunée“

Tous au long de sa tirade, elle s’était rapprochée du lit, s’était assise dessous et riait de bon cœur, la jeune inconnue la joignit, on dit bien que le bonheur est contagieux.

“Et vous ? comme vous vous appelez vous ?“

Là, la jeune femme resta bouche-bée, ne savant que répondre, tout le monde doit avoir un nom, pas vrai ? Elle se creusa le crâne à la recherche de ce fameux  prénom, mais cela fût sans succès.

Devant son mutisme, Lizzie comprit que son invitée était mal à l’aise et avait besoin de réfléchir, alors elle se retira lentement, non sans lui dire : “faites comme chez vous, tous est à votre disposition, si vous avez besoin de quelque chose appelez-moi, je serai juste derrière la porte dans le petit salon, pour ce qui concerne vos valises, ils sont sous le lit, à bientôt“.

Sur ce, elle claqua la porte derrière elle, laissant son invitée réfléchir à sa guise.

A/N Merci pour ceux qui ont lis et voté!!! J'espère pouvoir lire vos commentaires très prochainement!!!

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⏰ Last updated: Jun 05, 2013 ⏰

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Crépuscule ou AuroreWhere stories live. Discover now