Vertige

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Jésus, Marie, Joseph. Oh, mon doux Seigneur...

Je vais mourir.

Maman, je suis désolé : tu n'auras pas une jolie belle-fille, ni de beaux petits-enfants. Papa, je sais que tu aurais voulu avoir un fils plus musclé, plus robuste, plus grand, plus... mec. Mais tu t'es retrouvé avec un mioche minuscule et aussi rachitique qu'un cure-dents. Itachi, mon cher frère, je t'aime. Oui, je t'aime, dur à croire hein -même moi, j'ai du mal à la concevoir. Je t'aime malgré toutes les crasses que tu m'as faites... à savoir : me mettre des asticots dans mon slip rouge quand j'avais six ans -la honte avec ce bout de tissus, quand j'y repense...- ; m'avoir habiller en petite fille pour satisfaire les désirs pervers de tes potes pédophiles -j'en garde de sérieux traumatismes- ; avoir cacher tes magasines pornos dans ma chambre -j'ai encore les oreilles qui sifflent depuis la gueulante qu'a poussée maman en les découvrant...- ; avoir versé de la teinture jaune poussin dans mon shampoing -mais j'ai toujours penser que la coupe au bol t'irait à ravir. C'est surprenant de voir à quel point une simple coupe de cheveux peut changer l'image d'une personne- ; avoir mis, pas plus tard que la semaine dernière, du laxatif dans mon bol de céréales -les chiottes doivent encore s'en souvenir, tiens- et tant d'autres choses gentilles et émouvantes à en chialer...

Connard, va crever en Enfer. Mais je t'aime, quand même, hein ?

– Mais qu'est-ce que tu fais Sasuke ?

Mes dernières prières, pourquoi ?

– C'est pas en restant planté là, que tu vas avancer.

Ça, je le sais bien, tiens !

– Ne sois pas autant tendu : tu vas te fatigué pour rien, détends-toi.

Oh. Professeur, faites attention à ce que vous dites, on peut vite se méprendre sur le sens de ce genre de phrase... Surtout avec une voix sexy comme la vôtre et votre corps de rêve. Ouais, bon, il faut que j'arrête de penser à ça, ou sinon, il y aura une zone plus intime de mon corps qui sera « tendue ».

Ah oui, au fait, papa, maman, je suis gay. Désolé, je sais que je vous déçois... Mais, m'mam, tu pourras toujours chouchouter les enfants d'Itachi, et p'pa... ben, t'as plus qu'à prier qu'Itachi reste « viril » !

– Eh, tu m'écoutes ?

Je t'entends, nuance. J'entends le beau son de ta voix. Douce, mais grave. Railleuse et taquine, mais pas mauvaise. Une voix putain de sexy !

– J'en déduis que non...

Bon, c'est pas tout de parler beau gosse et de faire mes prières, mais je commence à avoir les bras qui tirent...

– Sasuke ?

Je sursaute : une main me touche le dos, alors que le visage de Naruto-senseï apparaît au coin de mon œil droit.

– Oui, monsieur ? demandais-je innocemment en tournant rigidement ma tête vers lui.

– Ah ! Enfin une réaction ! Je te demandais juste ce que tu faisais.

Je fais un test de résistance, ça se voit pas ? Ça doit au moins faire quinze bonnes minutes que je suis accroché à ces prises... Je mérite bien une récompense, non ?

Je pense que je vais garder ça pour moi, il vaut mieux.

– Encore dans les nuages ?

Son rire me tira de mes pensées me faisant sursauter une nouvelle fois.

Il veut que je meure, c'est ça ? Si je lâche : je meure ; si mon cœur lâche : je meure aussi ; si je le regarde : je meu-... non, je bave.

VertigeWhere stories live. Discover now