Prologue I

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Prologue Part I

Un cri perçant retentit depuis la tour. Concentrée, Auria n’y fit pas attention d’abord, puis, à mesure que les appels s’intensifiaient, gagnaient en raucité et violence, elle perdait en calme. Debout à son côté, Moth ne semblait pas le remarqué, captivé par les doigts de la jeune fille qui saisissaient fioles et bocaux avec habilité, triaient, versaient dans l’athanor poudres et poussières en récitant, la voix mutée en un murmure rauque, diverses formules. Par Finir Auria cessa l’opération, se tourna vers lui.

- Va dire à cet être stupide de se taire, il me déconcentre…

Moth sourit légèrement.

- C’est l’avantage de vouloir un homme chez soi Auria…

- Va lui dire, fit-elle de marbre, je ne te paye pas pour me faire la morale.

- Oui, et en fait vous ne payez pas du tout.

Il s’éloigna, elle entendit résonner ses pas lourd dans l’escalier. Elle ferma un instant les yeux, soupira et se massa la nuque, là où, habituellement, la contrariété se logeait. Elle rouvrit les yeux pour observer par une fenêtre le temps qui ne semblait pas s’être améliorée depuis la matinée. Il pleuvait toujours, inlassablement, c’était une pluie horrible, chaude et humide qui s’abattait comme une goulée d’acide sur l’étrange végétation environnante. Pourtant, il faisait tellement froid à l’intérieur du château. Auria y était habituée mais souvent, Moth lui expliquait que, lorsqu’il avait vécu dans des contrées lointaines, l’écart des températures entre l’intérieur des maisons et l’extérieur n’était pas aussi marqué. Elle en était restée légèrement frustrée. Dans des livres, elle-même avait appris que l’air se déplaçait, elle avait donc tenté de faire entrer de l’air à l’intérieur du château. Une porte laisser ouverte, elle faisait des allers retour entre le jardin et le château. Felicia l’avait prise pour une folle mais elle était arrivé à une étrange conclusion : l’air du château et celui de dehors refusait de se mélanger. Plusieurs expérience lui avait permis de le comprendre par la suite mais comment expliquer cela ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Un bocal d’air prit à l’extérieur montrait que les deux gaz n’avait pas la même couleur. Celui de l’extérieur était légèrement sombre, lourd d’humidité tandis que celui du château était léger et plutôt verdâtre. Elle n’avait jamais pu identifier ce qui lui donnait cette couleur. Toujours était-il que lorsqu’elle ouvrait le bocal d’air humide, celui-ci flottait et se dirigeait vers la sortie, comme poussé par une force mystérieuse. Il se déplaçait seul et regagnait une brèche, fente, fenêtre avant de s’évanouir dans son environnement. La même chose se produisait lorsqu’on faisait sortir de l’air du château.

- à quoi songez-vous ?

Elle se tourna brusquement vers Moth, revenu à sa place et près à observer le moindre de ses gestes.

- Qu’avait-il donc à crier ? Demanda-t-elle en s’emparant d’un flacon d’onguent bleu pâle.

- La faim ? Le froid ? La peur ? Va savoir, il y a tellement de possibilité…

Elle passa le flacon sur la flamme de la bougie et aussitôt, la pâte se liquéfia. Elle la versa dans l’athanor et s’accroupi pour alimenter les flammes.

- Qu’à tu fais ?

- Oh… Je l’ai assommé.

- Tu es violent.

- Vous êtes trop bonne Auria.

- Oui, c’est cela. Cet humain est vraiment agaçant.

- Vous dites "humain" comme si vous étiez une créature provenant du surnaturel.

Le SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant