// chapitre 69 \\

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Michael POV

J'en avais déjà marre de cette journée avant de rentrer chez moi, mais être à la maison n'arrangeait pas les choses. Mon père avait décidé d'insister sur le fait qu'il voulait toujours que je devienne le prochain alpha dès le prochain cycle lunaire où il abdiquerait et me laisserait sa place. J'avais beau m'échiner à lui répéter que ça ne m'intéressait pas, que je voulais juste qu'on me laisse faire ma vie tranquille et avec Luke de préférence, il ne voulait pas comprendre.

« Michael, mon fils, tout le monde rêve de devenir alpha de la meute un jour ! Tu peux pas me dire que ça ne t'a jamais intéressé ! »

« Bien sûr que ça m'a intéressé quand j'étais gosse ! Mais tu peux pas t'en souvenir vu que pendant presque quatre ans tu t'es efforcé d'oublier que j'étais ton fils jusqu'à ce que je me fasse kidnapper et que tu reprennes tes esprits ! »

« Mike, ne me parle pas sur ce ton. » me prévint mon père en grognant « Je reste ton père, et ton alpha aussi maintenant. »

« Et bien parfait ! Tu vois tu aimes l'être quand ça t'arrange, alors reste-le et fou moi la paix. »

Je savais que je ne devrai pas lui parler ainsi, mais il son insistance et ma journée de merde ne m'aidaient pas. J'avais toujours eu tendance à m'emporter facilement. Quoi qu'en présence de Luke je sois plus calme.

Je portai mes mains à mes tempes et les massai doucement. Tout ça me donnait un mal de crâne pas possible. Alors que mon père continuait à argumenter, j'arrêtai d'écouter et me dirigeai vers la salle de bain pour fouiller dans la pharmacie et trouver les Dolipranes. J'entendais vaguement mon père m'appeler depuis le salon, mais sa voix me paraissait atténuée, comme quand on entendait les bruits extérieurs alors qu'on était sous l'eau. Je pris un verre et le rempli d'eau, tenant mon caché dans l'autre main. Je voulus le mettre en bouche mais mes mains tremblaient tellement que c'était impossible. Je lâchai le verre qui alla se renverser par terre,éclaté en milles morceaux.

« Michael ? » appela la voix de ma mère.

Elle aussi me paraissait loin, vraiment trop loin. Ma tête me faisait encore plus mal si c'était possible et j'avais des vertiges. Mon souffle était court, mes jambes tremblaient autant que mes mains. Je m'écroulai au sol et me roulai en position fœtal. J'avais mal partout, tellement mal que ça en devenait difficile de respirer.Tout ça ne pouvait pas venir de moi, pas à ce point là.

La terreur me prit aux tripes. Luke ! Il fallait que je me lève,il fallait que j'aille le rejoindre, et tout de suite. Je tentai de me redresser, mais je pouvais à peine bouger sans hurler de douleur,alors marcher... cependant ça ne changeait rien à ma résolution de rejoindre le blond. Je me mis à ramper maladroitement, ne remarquant même pas les coupures que je me fis en m'appuyant sur le verre brisé.

La panique me gagnais. Comment la douleur pouvait-elle encore s'accentuer ? Comment pouvait-il supporter une chose pareille ? Sachant que je n'arriverai jamais à temps pour l'aider, je décidai que je devais prévenir mes parents. Eux pourraient. J'essayai d'appeler ma mère mais la seule chose que je pus arracher à ma gorge fut un croassement rauque. Des larmes de douleur et de désespoir baignaient mon visage. Je continuai de me traîner sur le sol sans faillir. Mes parents. Il fallait que je prévienne mes parents, c'était la seule chose qui pourrait le sauver.

Finalement,je vis enfin ma mère qui se précipitait vers moi, l'air aussi paniqué que je l'étais. J'essayai encore une fois de parler, avant de sangloter silencieusement comme un hystérique. Rien. Je n'arrivai pas à former le moindre son. J'étais pathétique par terre à me tordre de douleur sans rien pouvoir faire pour aider celui qui en avait vraiment besoin, celui que j'aimais, celui qui était tout pour moi. Je ne servais vraiment à rien. Je n'étais pas stupide, je savais qu'il n'y survivrait pas. C'était impossible. Et ça serait de ma faute, parce que j'aurai été incapable de faire quoi que ce soit. J'allais perdre la seule personne qui comptait pour moi, parce que j'étais qu'une petite merde roulée en boule à pleurer.

Je rassemblai toute ma volonté dans une dernière tentative pour forcer un mot hors de ma bouche, réussissant enfin à articuler le prénom de Luke, mais si bas que personne ne l'entendit, noyé sous les cris de mes parents. Des points blancs et gris dansaient devant mes yeux.J'allais m'évanouir. Manquait plus que ça. Je lutai pour rester conscient, pour garder les yeux ouverts, et juste quand j'allai sombrer, tout disparu. Je ne ressentais plus aucune douleur, du moins pas physique. Tout ce que je sentais était un immense vide, comme si une partie de moi avait disparue. Je savais ce que ça voulait dire. Mais je en pouvais pas l'accepter. Il était hors de question que ça arrive. Luke ne pouvait pas mourir. Il n'avait pas le droit de me faire ça !

Je me mis à quatre pattes, la disparition de la douleur le rendant possible et allais aussi vite que possible jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvris en grand, m'appuyant sur celle-ci pour me tenir debout et pas retomber. Il était juste là, couché par terre, couvert de sang. Ses beaux yeux bleus grands ouverts me fixant sans plus me voir. J'avançai d'un pas incertain vers lui et me laissai tomber juste à coté de lui. J'avais de mal à reprendre mon souffle tellement ma poitrine me brûlait. Je le pris dans mes bras et le secouais.

« Luke ? Luke ! S'il-te-plaît Petit Loup, ouvre les yeux, ne me fait pas ça. S'il-te-plaît. » murmurai-je doucement, ne pouvant parler plus fort.

J'avais envie de hurler, de le traiter de tout les noms pour le forcer à réagir, mais je ne pouvais pas. Et il ne m'aurait pas répondu de toute façon. Mon petit Loup était partit. J'avais perdu mon âme-sœur quelque moi à peine après notre union. Je caressai tendrement ses cheveux tout en le berçant dans mes bras. C'était un geste presque réconfortant parce que c'était quelque chose qu'on avait l'habitude de faire quand on n'avait rien d'autre à faire qu'écouter de la musique, allongé sur son lit. Mais ça aussi c'était fini. Tout était fini.

Je me rendis enfin compte de ce qu'était la mort, pour de vrai. Et je n'aimai pas ça du tout. Je la haïssais même, autant que je me haïssais moi-même. Tout ça était de ma faute. Si seulement j'avais pus rester avec lui, ou surmonter la douleur et me précipiter chez lui. J'aurai dû être celui qui s'occupe de lui, qui le protège, tout comme il l'aurai fait pour moi. J'aurai dû le sauver.Où j'aurai au moins dû pouvoir le serrer dans mes bras une dernière fois et lui dire à quel point je l'aimais, à quel point il comptait pour moi. Lui dire que tout irai bien, qu'il irai là où il serait bien, et que je le rejoindrai bientôt. À la place, il était mort seul sur le pas de ma porte à espérer voir mon visage une dernière fois.

 Un premier cris m'échappa, encore un peu faible, mais bientôt ils s'amplifièrent et toute ma douleur se laissait entendre à travers ces cris déchirant. J'étais mort à l'intérieur, aussi mort que mon Lukey.


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J'avoue que j'ai pleuré comme une madeleine en écrivant.




Soulmates // Muke ✓ {+réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant