Chapitre 19

574 43 4
                                    

Bell retourna à la hâte près de sa soeur et Clarke se concentra. 

Maintenant n'est certainement pas le moment de se rater, pensa-t-elle. C'était le moment de voir si son tir était efficace.

Elle décocha une flèche, puis deux. Elle eut un petit soupir en constatant qu'elle avait simplement blessé un seul des grounders.

C'était de la folie. Ils étaient tous beaucoup plus entraînés, et surtout beaucoup plus nombreux. Elle avait envie de se donner une belle claque. Comment avait-elle pu croire une seule seconde que Juvéas était de son côté ? Il voulait se venger, c'était évident. 

Elle eut une idée folle. Il fallait qu'elle lui parle. Qu'elle leur parle, à tous. Elle avait conscience que le dialogue n'allait probablement rien arranger, mais ça valait toujours le coup d'essayer, surtout que face à l'armée immense des grounders ils n'avaient aucune chance.

Elle se dirigea d'un pas rapide vers l'entrée du camp, où se trouvait Bellamy et Octavia. 

- Fais-moi sortir, dit-elle simplement avant de plonger son regard dans celui de Bell.

- C'est complètement suicidaire, commenta ce dernier.

- Je m'en fous. Fais-moi sortir, s'il te plaît. 

- Alors je viens avec toi. 

- Non, répondit la jeune femme en secouant la tête.

Des larmes commençaient à couler sur ses joues. Elle aurait aimé s'arrêter de pleurer, mais c'était impossible.  

- Reste avec les autres, continua-t-elle en essayant de masquer le tremblement de sa voix. Ils ont plus besoin de toi que de moi. 

Sans la quitter du regard, Bellamy entrouvrit les portes et Clarke posa un pieds dehors. 

Elle avança de quelques mètres, sous le regard curieux de quelques grounders.

- Je veux simplement parler, dit-elle d'une voix forte. 

- Crois-moi, tu ne veux rien faire du tout, coupa une voix. 

Clarke fronça les sourcils et se retourna pour voir Raven se diriger vers elle.

- Tu penses être un leader ? Tu penses que la bataille va s'arrêter pour ton joli visage ? Désolée d'être celle qui doit te dire ça, mais tu ne peux pas tout conquérir. Ton charme a peut-être fonctionné sur Bellamy, mais...

- Alors c'est de ça qu'il s'agit ? De Bell ? interrompit Clarke d'un ton agacé. Ce n'est pas le moment d'être jalouse, Raven, vraiment pas le moment.

Elle se retourna vers les grounders.

- J'ai quelque chose à vous proposer. 

- Et moi j'ai quelque chose de différent à vous proposer, coupa la brune à côté d'elle. 

Clarke crut qu'elle allait s'évanouir. Elles pourraient se chamailler plus tard, mais pour l'instant il fallait se concentrer sur la bataille. 

- Raven, murmura-t-elle en secouant la tête.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu as, Clarke ? Tu veux t'imposer en tant que leader ? Ce n'est pas possible après être partie aussi longtemps. Tu t'es fait trahir, et maintenant, tout le monde te tourne le dos, et tu veux savoir pourquoi ? Tu es un être humain méprisable, et je ne veux pas être dans le même camp que toi. 

Clarke prit une inspiration et prétendit n'être pas le moins du monde touchée par les mots de Raven. Mais peut-être qu'elle avait raison. Elle ne méritait pas d'être là, où de se battre à leurs côtés. Elle n'était qu'une fugitive, après tout.

Un éclat de rire la tira de ses pensées. 

- Regardez-vous, lança Juvéas, hilare. Deux pauvres gamines perdues sur un champ de bataille. Comment pensez-vous pouvoir nous battre alors que vous ne pouvez même pas rester unies ? 

Il dirigea son regard sur Raven. 

- Tu te laisses aveugler par tes sentiments. Tu es juste une enfant, Raven. Une adolescente amoureuse qui pense que la vie peut être guidée par ses moindres désirs. 

Il se tourna ensuite vers Clarke.

- Quand à toi... par où commencer ? Tu es tellement naïve. Tu veux à tout prix faire confiance, mais ce que tu ne comprends pas c'est que dans la vie on ne peut compter que sur soi-même. C'est la vie réelle, ici Clarke, pas les contes de fées que ta mère te racontait quand tu étais petite. Tout ne se règle pas par le dialogue où les compromis. Tu as vraiment cru que j'allais te pardonner ? Mais après tout je suppose que c'est ton défaut. Tu as tellement foi en la nature humaine, qu'au final tu te fait abandonner par tout le monde. Mais ce n'est pas grave, petite Clarke. Le jour où tous tes amis se seront fait tuer par ta faute, tu comprendras peut-être où je veux en venir. 

- Rendez-vous maintenant, dit Lexa. C'est votre dernière chance. 

- Jamais, dirent en même temps Raven et Clarke. 

- On va vous détruire, avertit Lexa. 

Clarke vit une lueur étrange dans les yeux de son ancienne amie. Peut-être du regret ? Elle décida de tenter sa chance. 

- Je sais que tu n'en a pas envie, Lexa. Alors ne le fais pas, s'il te plaît. Tu n'es pas obligée. 

- Je suis désolée, répondit la commandante. Je pense que si. 

- Tout n'est pas si simple, continua Clarke qui ne voulait pas désespérer. 

Elle ne vit pas la flèche partir. Ce qu'elle vit, c'est Raven tomber à terre. Elle entendit le cri aigu d'Octavia de derrière les remparts. Et elle vit le sourire cruel de Juvéas, qui lança : 

- Oh si, Clarke. C'est très simple au contraire. 


C'est la fin !! (du chapitre bien sûr). Je pense que cette histoire aura encore entre 10 et 15 chapitres, pas plus, je suis désolée :/

Ah oui : deux chapitres en une matinée, je mérites des félicitations ! 

En tout cas j'espère que vous avez aimé et j'attends vos commentaires :)

Bisous !

Pauline 


The 100 : Espoirs déçusWhere stories live. Discover now