III.

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MDA: Et voilà ENFIN le prochain chapitre de cette histoire. Je m'explique brièvement pour ce "retard" (à ce stade on ne parle plus de retard) mais mon ordinateur avait planté, j'avais tout perdu jusqu'à aujourd'hui, j'ai pu récupérer ,tous mes dossiers et me revoilà ! Je ne sais pas si vous êtes encore nombreux(se) à me lire mais sachez que désormais je ne serais que plus ponctuelle !

NB : L'histoire reprend à l'explication de l'héroïne sur son mal être constant. On repart donc à l'origine de l'origine, le commencement du début puis nous serons de retour à l'état actuel, au jour d'aujourd'hui !  J'espère que vous ne serez pas trop perdu(e).

PS : J'espère que vous avez passé de merveilles fêtes et je vous souhaite dores et déjà une magnifique année !

Bonne lecture !

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Je ne sais pas si vous connaissez ça, ce besoin indéniable d'écrire, ce besoin viscérale de s'évader. Oui, j'ai besoin de m'éloigner de la réalité, constamment, car cette réalité je la façonne à ma manière, en mentant. Je mens, je mens tous le temps, sur tout et à tout le monde, même à ma propre famille. Je m'invente une sorte de vie idéale, vante des choses que je n'ai jamais faites, jamais vu. Je m'invente des problèmes de santé, de famille, je me joue des autres, littéralement. Personne n'est au courant, certes, parfois les gens se rendent compte du mensonge, surtout quand il est énorme mais les gens oublient ou du moins c'est ce que je pensais. Il fut un temps où j'avais des amis, des gens en qui j'avais confiance, un petit copain et une famille aimante mais depuis que la vérité a éclaté –elle éclate toujours, je me suis retrouvée seule face à mon destin, détruite par mes mensonges. C'est vrai, je croyais que les gens oubliaient, je croyais que les gens se fichaient de ce que je pouvais bien raconter. Certains l'ont fait, oublier, mais les plus fidèles jamais, ô grand jamais oublieront car ils avaient confiances en moi, ils croyaient que j'étais celle que je prétendais être mais je n'étais que la version améliorée de moi-même, une sorte d'égo idéalisé.

Aujourd'hui je me retrouve sans rien, triste et abandonnée au sort que je méritais. Sans grande surprise tout le monde m'a tourné le dos : de mon petit ami, en passant par ma famille et ma meilleure amie. Du jour au lendemain j'étais devenue un loup solitaire, errant à la recherche d'une quelconque attention. Je m'étais mise à boire, à fumer, à me droguer. Je faisais le tour de bars tous les soirs, j'avais abandonné mes études d'arts et j'avais postulé en tant que serveuse dans une boite de nuit. Autant vous dire que ma vie ressemblait vaguement au tableau de Picasso, Guernica, mais sans les couleurs, avec du noir partout.

Alors j'avais commencé à écrire dans un petit carnet que m'avait offert ma mère il y a de ça 2 ans, à l'époque où je vivais dans le mensonge et la peur constante de tous perdre d'un instant à l'autre. J'avais commencé à coucher sur le papier ma tristesse, mes remords, mes regrets, ma haine, ma colère, ma peur, ma lâcheté, mon désarroi, mon incompréhension, ma honte. J'avais pleuré sur chaque mot que j'écrivais, j'avais hurlé sur des paragraphes entiers, accumulant les verres d'alcool. Presque chaque page était imbibée d'un alcool différent que je faisais tomber presque systématiquement sur mes feuilles mais l'encre était intacte, comme si mes mots étaient tellement forts qu'ils étaient ineffaçables. Aussi ineffaçable que ma peine quotidienne et mes remords. Je vivais dans le regret, dans le passé. Les traits du visage de mes proches apparaissaient dans chacun de mes cauchemars, m'empêchant alors de dormir et ce définitivement. Je ne dormais pas, du moins pas lorsque j'étais consciente. Lorsque l'alcool prenait la place de ma raison, je me laissai aller au sommeil avant de me réveiller quelques heures après, poisseuse de transpiration et haletante de mon cauchemar.

Je vivais seule dans un appartement miteux, dans un quartier miteux de Brooklyn. Je vivais la nuit et crevais le jour. Quelle belle vie n'est-ce pas ? Vous devez penser que je le mérite et je suis entièrement d'accord avec vous, le mensonge est impardonnable, surtout lorsqu'il est utilisé comme je l'utilisais moi, avant. Avant, avant c'était quand ? Avant c'était il y a 2 ans, maintenant je ne mentais plus, j'avais grandi, j'avais muri mais je n'étais pas plus heureuse pour autant. Je me répète, mais ma vie est tellement redondante que j'en ai envie de pleurer. J'en ai marre de me faire tripoter par les connards qui me servent de clients, j'en ai marre de devoir de me droguer pour arrêter de mon concentrer sur ma petite personne et m'apitoyer sur mon sort. Quoi ? C'est ce que je suis en train de faire ? Totalement. Et c'est comme ça depuis 2 ans. Fantastique ! J'ai dû remplir au moins 10 carnets de 500 pages depuis que j'avais découvert le plaisir de l'écriture. J'éprouvais même plus de plaisir à écrire qu'à me droguer. Dingue ! J'avais même, lors d'une mes crises d'hystérie dû à l'héroïne, pensé que je pourrais peut-être devenir écrivain car de l'imagination, ça j'en avais ! De l'argent, de l'amour, du bonheur, beaucoup moins. Mais quelle idée ! Ma place était auprès de mon patron pervers égocentrique et de toutes ses pimbèches bimbos qui sont apparemment elles aussi considéraient comme serveuse – pour ma part je les aurais reconsidérées, surtout lorsqu'il s'agissait de draguer l'homme le plus riche de la salle, un vrai combat de jupes trop serrées et de décolletés prêts à exploser à la gueule de celui qui se laisserait prendre.

Il n'était plus apparu dans mes rêves absurdes de gamines en manque d'attention (mes proches le remplaçaient bien gentiment). Je n'avais plus fait de crise de schizophrénie digne des plus grands films d'horreur. J'avais comme prévu quitter la maison, plutôt de façon humiliante et violente mais soit, j'ai accompli une part de ma mission. J'ai trouvé la source de mon mal-être, j'ai arrêter de fantasmer sur un rêve et j'ai arrêté de mentir.

En revanche je ne vais pas vous mentir -notez l'ironie mon présent n'était pas celui de mes rêves de gamine écervelée. En outre, j'en avais sérieusement ma claque d'avoir une vie plus pourrie que celle dans les films dramatiques, sans le côté glamour évidemment. Alors, par un beau jour d'hiver j'avais décidé de reprendre ma vie en main, soit reprendre mes études et arrêter les excès. Et autant vous dire que ça avait autant marché que les résolutions que l'on prend pour la nouvelle année soit : un 0 planté entre les deux énormes sourcils de mon psy. Oui, parce que j'avais décidé de prendre un psy. Grosse erreur : il avait voulu m'envoyer dans un asile pour fou. Moi ? Folle ? Juste un peu. J'avais pris mes jambes à mon coup et j'étais retourné me terrer dans mon appartement terreux, un crayon dans la main et mon carnet sur les genoux. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour me soulager parce que ouais, j'en avais vraiment assez de vivre dans le passé. Je voulais avancer et j'allais y arriver, même si je devrais tous remettre en jeux, même ma propre vie. Ouais, je suis enfin prête à me battre contre mon passé afin d'avoir le plus beau présent qu'il soit.  Du moins je l'étais, lorsque l'homme de mes rêves -littéralement, s'était pointé chez moi un beau matin de décembre (encore) et brisa tous mes projets, dont celui de me repentir et de passer à autre chose, en d'autre terme l'oublier, lui. Lui, lui qui ma pourri la vie alors que je ne le connaissais pas, lui qui m'avait rendu folle, au sens propre du terme. Lui, qui m'avait mené à ma perte. Et lui, le même, qui m'avait poussé dans une chute libre vers mon passé, un descente aux enfers, littéralement.

- Bonjour, moi c'est Adam.







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⏰ Last updated: Dec 28, 2015 ⏰

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