Renaître ( en réécriture) ( protégé par copyright)

Une bombe dans mon monde

Roxanne

Mon réveil sonne et j'émerge péniblement de ma nuit sans sommeil. Hier soir, à peine allongée dans mon propre lit, mes yeux ont refusé de se fermer. Dès que je tentais de clore mes paupières, les silhouettes de Max et Sam revenaient danser dans mon esprit. C'était tout simplement horrible. De toute évidence, je ne suis pas guérie de mon ancien copain et l'actuel- si tant est qu'on puisse le qualifier de cette manière-, semble déjà me rendre malade. Comment enrayer ce problème ? Partir ? Je n'ai absolument pas regardé les offres d'emploi. Continuer à bosser pour lui ? Pourquoi pas, mais à quel prix ? Punaise, ça me gave !  Je suis tout de même assez grande pour réfréner mes pulsions ?! Après ces longues heures de réflexions stériles, je me sens vidée, épuisée si bien que je décide d'agir comme si rien ne s'était passé, comme si nous n'avions pas fait l'amour, comme si je n'avais pas déserté sa chambre, une seconde fois.

Je tourne la tête pour vérifier l'heure et ainsi mesurer le temps qu'il me reste afin de peaufiner ma stratégie. Merde ! Je suis en retard ! Je me lève précipitamment, m'habille tout aussi vite puis, sans prendre le soin de faire ma toilette, descends à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je dois avoir une sale gueule, tant pis ! Mon pied posé sur la première marche de l'escalier, je sens l'odeur du café chatouiller mes narines. Fait chier, il va être furax ! Je quitte son lit sans lui fournir de réelles explications et en plus, je n'effectue pas mon boulot... Indéniablement, en m'embauchant, mon patron a conclu une belle affaire ! ironisé-je intérieurement. Le coeur battant plus fort que la moyenne, je pénètre dans la pièce, remplis mon mug jusqu'à ras-bord, puis m'assieds face à lui.

Détachée, Rox. Détachée...

— En quel honneur se tient ton gala ?

Je stoppe nette ma phrase. Quelle conne ! Sérieusement, je ne peux pas avoir des filtres de temps en temps ? J'étais sensée ne pas l'avoir entendu ! D'ailleurs, surprenant qu'il me réponde aussi normalement... Sauf que tout dérape lorsqu'il percute la réelle signification de mes propos. Je n'en mène vraiment pas large, honteuse de mon comportement pour le moins lâche. Cependant, mon sentiment de malaise s'évanouit dès que ses répliques deviennent insultantes. Il ne cesse d'insinuer que je ne vaux rien comparée à lui, que je ne suis personne et ça, nul n'en a le droit ! Afin de clore ce pseudo-débat, je prétexte une soirée, avant de poser ma journée sans lui laisser le loisir de m'en empêcher. De toute façon, je suis trop énervée pour l'écouter davantage.

À cette heure matinale, Lisa se trouvant déjà au travail, je marche d'un pas rapide dans les rues en vue d'apaiser mes nerfs. Bien évidemment, ma stratégie ne fonctionne pas aussi rapidement que je le souhaiterais dans le sens où, je ne cesse de ruminer. M'emmener à ce foutu gala de charité, ben voyons ! J'imagine les gros titres de la presse à scandales le lendemain, tiens !

[ Samuel Blake et sa nouvelle conquête : la Cendrillon du XXI ème siècle ].

Ou encore :

[ Le chanteur célèbre fait la charité à sa bonne ].

Ah ! Pas mal ce jeu de mots ! D'ailleurs, pourquoi ne pas rajouter quelques détails sordides dans l'article ?

« Samuel Blake ne doit pas être dans son assiette... Regardez-là... Que trouve-t-il à cette fille si quelconque ? Quelle déception... »

Les larmes que j'ai réfréné toute la nuit me montent à nouveau aux yeux. J'ignore les réelles intentions de Sam à mon sujet, cependant, jamais je ne pourrai devenir l'amante qu'il a l'air de souhaiter que je sois. D'une part, strass et paillettes ne m'intéressent pas ; d'autre part, passer mon temps pendue à son bras telle la dernière des greluches, ou cachée à la maison pendant que d'autres lui tournent autour, non merci. Pour être honnête, je me demande surtout quelle serait la réaction de Max s'il tombait sur des clichés de nous deux. Viendrait-il me reconquérir en se rendant compte de sa bêtise ? Cela lui ferait-il du mal ? Ou, étant donné son détachement quant au monde qui l'entoure, il n'en aurait pas connaissance, donc s'en moquerait ?