Chapitre 11 : Rocher

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De légers froissements se font entendre, comme du papier de soie qu'on roule en boule. Un balancement régulier me berce, pendant que je somnole. Peut-être suis-je dans un bateau, un bateau qui part pour une direction inconnue. Je l'espère de tout cœur, pourvu que se soit loin de chez moi.

Une odeur de forêt s'ajoute à tout cela, me faisant lâcher un soupir d'aise.
Un coussin tout chaud repose sous mon oreille, recouvert d'un tissu si doux, que ça doit être du coton.
Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, je me sens si bien. M'imaginant dans un bateau, une odeur divine et un oreiller tout chaud. Pourtant, il faut que je le fasse, je suis peut-être dans un endroit merveilleux, mais je suis installée dans une position plus qu'inconfortable.

En ouvrant mes yeux par à-coups, je vois juste un magnifique pin en face de moi, qui se décale et qui laisse place à un autre, et encore un autre. Un arbre qui bouge ? Un arbre en mer ?
Je ne suis pas dans un bateau.

L'oreiller chaud laisse échapper un tapement. Un coussin ne fait pas de bruit normalement, non ?

Il se se lève et s'abaisse au rythme du balancier. Je me colle un peu plus à la masse chaude près de mon oreille.
Le tapement est régulier, et extrêmement rapide. Il ressemble étrangement à un battement, un battement de cœur.
Je baisse les yeux vers mon corps.

Une chose me retient par les épaules et une autre en dessous de mes genoux pliés. Je fronce les sourcils de perplexité.

Mon cerveau n'arrive plus à se connecter, où suis-je, que fais-je là, ou bien, pourquoi je ne me rappelle de rien ?

Je relève la tête pour espérer voir le ciel, mais je ne vois pas que lui.
Un visage, de profil, la peau blanche, le nez droit, les sourcils froncés, et une expression décidée dans ses yeux.
J'écarquille les miens pour être sûre de leur couleur.

Je lâche un gémissement de peur et me débats pour essayer de descendre de mon perchoir.

- Ah, le Panda est réveillée !

Mes doutes se confirment lorsque j'entends comment il m'a appelée.

- Repose-moi tout de suite ! dis-je d'une voix emplit de colère.

- Ça va, détends-toi, me susurre-t-il à l'oreille.

C'est seulement à ce moment que je réalise la position de mon corps. Il me porte, comme lorsque je m'étais évanouie au lycée.

Cette prise de conscience me fait pousser un grognement rageur.

- C'est que tu mordrais, dis donc ! s'exclame-t-il, en riant.

Je lui lance un regard noir et continue à me débattre jusqu'à ce qu'il m'est posée au pied d'un arbre.

Je m'accroche à l'arbre en question, m'apercevant que mes jambes ne répondent plus. Je me laisse glisser dos au tronc, et étends mes longues jambes recroquevillées sur elles-même à cause du froid. Je grelote tellement que j'ai l'impression d'être devenue un glaçon.

Je resserre mes mains autour de mes bras, en repensant au torse chaud que je viens de quitter. Je suis à deux doigts d'y retourner me réchauffer. Je n'y fais rien, il faut que je marche.

Je me relève, et je suis heureuse d'apprendre que mes jambes sont revenues.

Je fais quelques pas sans reconnaître où je me trouve. Je connais ces bois par cœur. Mais seulement ceux qui sont près de chez moi, les autres, je ne les ai jamais vu. Je tourne sur moi même, essayant d'apercevoir un indice pour retrouver mon chemin.

Les Elkatars [TERMINÉ ET EN RÉÉCRITURE] Where stories live. Discover now