Chapitre 1

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- Comment je vais faire ? Il faut que j'écrive ! J'ai besoin d'écrire mais je ne sais pas quoi; je suis tellement perdue. C'est ce que j'aime mais parfois je me dis que j'aurais dû aller en médecine ... Et puis je dois absolument rendre quelque chose. Surtout ne m'aide pas hein ! Dis-je d'une traite. 

- Arrête de stresser ! Tu vas trouver l'inspiration. Tu es douée pour l'écriture et non pour disséquer des morts ! Ironise Yona, ma meilleure amie. Ne t'en fais pas, on va trouver LE sujet de fou.

Je m'imprègne de sa bonne humeur, arrête de faire les 100 pas et de torturer mon pauvre stylo et range mes affaires. Yona m'a proposée de sortir pour me changer les idées mais une fois qu'elle est arrivée , j'ai fait ma petite crise refusant de partir sans avoir dégoter mon sujet. Finalement, après une demie heure de débat, elle réussit à m'amener dans un café du coin. Je ne le connait pas mais en même temps je sors très rarement, mes études occupant une grande partie de mon temps. Pourtant je suis sociable, bien sûr d'après les deux trois amis que j'ai. Je sais me faire des amis facilement mais c'est le temps qui me manque. J'ai peur de ne pas m'investir assez auprès de mes potentiels nouveaux amis. Personnellement je me trouve méchante avec certaines personnes parfois; quand quelque chose me contrarie je sais le faire savoir.

- Elhiott m'a invité à sortir demain soir ! me sort de but en blanc la petite rousse en face de moi.

J'avale une gorgée du café que j'ai commandé : bien fort comme je l'aime.

- C'est bien " je réponds un sourire polie sur les lèvres.

- Oh ! Camille , tu pourrais faire un effort pour être plus convaincante. Désolée si ma vie t'ennuie hein ! C'est ce que les amies sont censées faire. Se raconter leurs vies, se réjouirent les unes pour les autres et non se lamenter ensemble... Réplique-t-elle la mine déçue.

- Je suis un peu égoïste en ce moment, désolé. Dis-je en posant mes mains sur les siennes.

Elle souffle mais retrouve instantanément le sourire : 

- Il m'emmène dans une thalasso ! Il est adorable non ? Oh cela va être trooop bien, on va prendre un bain de boue, puis on va faire un massage aux jets ..." 

J'essaye de rester concentrer sur son récit de la parfaite idylle mais mes pensées ne cessent de divaguer. De tant en tant je hoche la tête pour lui signaler mon attention. Vers 18h, Yona reçoit un coup de fil du principale sujet de conversation et s'en va précipitamment après avoir payer et s'être excusé. Oui, elle avait un peu de culot. Je décide de rester un peu, sirotant mon café tout en regardant les allers-retours des clients. Peut être que l'inspiration va venir de cette ambiance; elle est familiale, conviviale, réconfortante ... Plein d'adjectifs peuvent décrire cette atmosphère particulière. Lorsque mon café fut froid, je rentrais chez moi.

Le lendemain, ce n'est pas mon habituel réveil qui me lève mais le son aigu du téléphone. Je suis plutôt une lève tôt mais seulement lorsque je décide de me lever tôt ! Si c'est par la faute de quelqu'un; il aimerait ne jamais avoir appelé. Je traverse la cuisine attenante à mon minuscule salon pour saisir le bout de plastique responsable de ma mauvaise humeur. Je lis avec difficulté le nom affiché, mes lunettes étant rester sur ma table de nuit. 

- Yona ?

- Ouuuuiii. Ça y est j'ai trouvé comment t'inspirer !! C'est juste PARFAIT ! Je suis tellement forte, sans me jeter des fleurs, tu ...

- Yona de quoi tu parles ?

- Te voir toute triste et désespérée ...

- Hey ! Je ne suis pas désespérée ! Me vexais je. 

- Laisse moi finir. Donc te voir dans cet état m'a donné envie de t'aider alors je suis aller flâner sur internet et j'ai trouvé ce qu'il te fallait. Un stage ! Un stage dans un établissement perdu dans la nature où tu rencontreras de vrais auteurs ! Du moins connus, je voulais dire. Se rattrape-t-elle. C'est génial, une semaine où tu te coupes du monde pour ne penser qu'à ton écriture ! 

- Ça paraît bien mais je ne sais pas ... Une semaine, c'est long et puis ... dis-je cherchant mes arguments pour ne pas y aller. Je ne sais pas si cela m'aiderait réellement, être loin de la civilisation ne m'effraye pas mais ne me rassurer pas non plus. Percevant mon trouble, Yona reprend la parole :

- Tu sais quoi ? Je passe après-demain pour que l'on en parle ok ? Tu sais bien que je n'aime pas parler par téléphone ! Allez bisous. " puis elle raccroche sans attendre ma réponse. 

Moi aussi je t'aime Yo'. Elle n'aime pas la technologie, elle préfère les faces à faces et les lettres; qu'elle romantique, on ne peut pas dire la même chose de moi. Cette idée avait trotté dans ma tête tout le reste de la journée m'empêchant de me pencher sur mon fameux devoir. J'ai recherché ce fameux stage mais n'ait trouvé aucune trace sur internet ! En même temps on ne peut pas dire que je suis une as de l'ordinateur. J'éteins la télé et part me coucher. 

****

Le réveil cet fois fut agréable, je me suis accordée une grasse matinée n'ayant pas eu la fois de me lever aux aurores pour fixer ma feuille blanche des heures durant, en panne d'imagination. Je m'étire, le soleil caressant mon visage et répandent sa chaleur dans tout mon être. Je souris à la pensée de cette journée qui s'annonce. Aujourd'hui je partirais me balader c'est sûr ! Je veux profiter de ce ciel azur et de cette douceur estival. Je pars dans ma salle de bain pour me prendre une douche rapide avant de me vêtir d'une petite robe d'été. Je mets mes habituelles claquettes et pars en direction d'un petit parc situé tout près. Un vent chaud me chatouille tandis que je commande une glace. Rien de tel qu'une bonne glace Pistache pour commencer une journée en beauté. Je mange ma glace en regardant les enfants qui jouent dans l'aire de jeux; les couples de grands-parents admirant leurs petits enfants, le regard brillant. Que c'est mignon ! Mais je ne me vois pas du tout à leur place ! Resté toute sa vie avec le même homme, il en faut du courage. Sur cette pensée je me mets à rigoler bêtement : je délire complètement à me parler toute seule. Lorsque je finis ma glace, le vent est retombé et la fraîcheur de la nuit arrive. Mes mains frictionnant mes bras, je me précipite chez moi. Mes bouts de doigts gelés m'aidèrent pas à ouvrir la porte et je m'y reprends à plusieurs fois avant de réussir à insérer la clé dans la serrure. Je passe le pas de la porte et me précipite vers ma couverture. Après la glace, rien de mieux qu'une couverture bien chaude. Je me chauffe une soupe, me cale dans mon canapé et allume la télé. Et dire qu'il y a quelques heures, je mangeais une glace. Je finis ma soirée, avachi sur le sofa, la bouche grande ouverte et la bave qui coule au coin de la bouche.

Shoot meWhere stories live. Discover now