Rencontre

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Si elle l'avait pu, Marinette se serait probablement enterrée au fond d'un trou. Elle était devant lui, devant Adrien Agreste. Devant son premier amour, devant celui pour qui son cœur avait si longtemps battu. Elle sentit son cœur s'accélérer, une chaleur se formait doucement dans son ventre. Elle essaya de se faire petite dans ses souliers, de s'écraser. Elle se sentait ridicule, pitoyablement ridicule. Elle ne s'était pas préparée à le voir, lui. Elle se sentait mal à l'aise dans ses vêtements bas de gamme, comportant probablement des tonnes de défauts. Elle aurait voulu prendre le temps de se faire une jolie coiffure, comme elle le faisait auparavant. Mais non, il fallait qu'aujourd'hui, elle ait les cheveux en bataille, mal coiffé, et elle n'ait pas fait de grand effort niveau maquillage. Marinette se mit une claque mentale ; pourquoi devait-elle se faire belle pour lui, d'abord ? Elle ne ressentait plus rien pour le beau mannequin. Et en aucun cas, elle ne voulait l'impressionner, ou recevoir des compliments ;encore moins lui plaire. Elle avait tourné la page, oui ; elle l'avait oublié. Elle avait grandi.

Malgré ses pensées divergentes, il fallait tout de même se l'avouer ; Adrien avait merveilleusement bien mûri. Il avait gardé sa beauté naturelle. Voir mieux, il était devenu encore plus parfait qu'il ne l'était déjà. Ses cheveux semblaient plus longs qu'avant, et il les portait décoiffé, lui donnant un petit air rebelle, un air affreusement craquant. Il était plus grand aussi, beaucoup plus grand, dépassant sans aucun doute Marinette d'une bonne tête. Sous son t-shirt blanc légèrement trop petit – Marinette se rinça l'œil avant de se remettre en question – on pouvait apercevoir une musculature avancée, des muscles taillés dans de l'acier. Et puis, il y avait ses bras. Des bras sculpté à souhait, puissants et attirants. Marinette secoua la tête, perdue. Tout en se mordant les lèvres et en relevant son visage, elle croisa son regard incroyablement doux. Un frisson la parcourut, et elle ne put détourner les yeux. Elle était piégée, prise au piège de son regard charmeur, de cette attirance, de cette tentation interdite.

« Je vois que vous vous connaissez déjà. Adrien, je te laisse t'occuper de tout lui expliquer. J'ai du travail à faire. Je vous laisse. »

Marinette sursauta ; elle avait complètement oublié la présence de Mr. Agreste. Elle rougit, et baissa les yeux, quittant à regret le regard du mannequin. La porte claqua ; le grand styliste était parti. Ils étaient seuls désormais. Pendant un long instant, seul leurs respirations troublaient le silence dominant. Puis, Adrien s'avança. Doucement, il prit Marinette dans ses bras. Doucement, il referma ses bras puissants sur sa fine taille. Sa respiration chaude contre son cou. Son odeur enivrante, masculine. Il la rendait folle. Lâche-moi, lui disait sa tête. Serre-moi encore, réclamait son cœur. Elle répondit à son étreinte, posant sa tête sur son épaule.

« Marinette ... souffla t-il. Ça fait si longtemps ! »

La jeune fille esquissa un faible sourire, hochant la tête. Elle rougissait à vue d'œil, pour son plus grand malheur. Ils étaient proche, si proche. Lorsque Adrien la lâcha – sans pour autant s'éloigner – elle baissa les yeux, espérant que sa gêne ne soit pas trop voyante. Le jeune mannequin, quand à lui, n'ayant rien vu de l'embarras de son amie, leva sa main pour la passer délicatement dans les cheveux de Marinette. Il ne semblait pas se moquer, ni la trouver laide, comme elle le craignait. Il se contenta de les caresser doucement, du bout des doigts avant de sourire franchement.

« Tes cheveux. »

Marinette s'empourpra, et tout en enroula une de ces courtes mèches sur ses doigts, elle s'éloigna de quelques pas, tournoyant sur elle-même. Elle se demandait si elle lui plaisait, comme ça, avec ses cheveux courts, puis sa simplicité et son air hagard. Elle sourit, avant de se rappeler qu'elle ne voulait pas lui plaire. Elle grinça des dents ; Adrien lui en faisait voir de toutes les couleurs. Sans le vouloir, il avait réussi à remettre en cause la volonté inébranlable de Marinette. Se rendant compte que le regard d'Adrien ne l'avait pas quitté, elle rougit encore plus – était-il encore possible d'être aussi rouge ? - et baissa les yeux, cherchant ses mots pour lui répondre.

Mascarade - MIRACULOUS LADYBUG (FINIE)Where stories live. Discover now