Chapitre 1 - Luke

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— Depuis quand tu ne partages plus ?

La voix d'Aïdan me parvient aux oreilles alors que j'ai déjà tourné le dos et que je me dirige vers l'escalier pour regagner le pont de la péniche où il vit.

— Depuis que je l'ai décidé, ma poule ! Je réplique en haussant les épaules.

Soit moins d'une minute, à la seconde même où j'ai récupéré le numéro de téléphone à ce crétin qui bien entendu le possédait. Je grimpe les marches à toute vitesse et déboule à l'air libre. Mon portable dans une main, je rejoins ma voiture en sifflotant. Subitement de meilleure humeur.

La nuit que j'ai passée avec elle... Bon sang ! Cette nana est une sacrée bombe ! Cette nuit était trop courte. Pour la première fois de ma vie, je n'avais pas envie de partager une femme avec Aïdan... étrange et déstabilisant. Une réaction inhabituelle et inexplicable. Je la voulais pour moi tout seul. 

Ce qui déjà pose un problème. Mais c'est une contrariété que j'ai décidé de résoudre et pas plus tard que maintenant. Quelques heures avec elle, à profiter de son corps, devraient me remettre les idées en place. Et pas de plan à trois, cette fois. Même si elle a eu l'air d'apprécier énormément la nuit avec Aïdan et moi. Elle ne posera ses mains, sa bouche, que sur MON CORPS.

Juste elle et moi !

Ensuite ?

Nos chemins se croiseront de temps à autre, certainement. Peut-être, une bonne séance de baise de temps en temps au hasard de mes séjours à Paris, qui sait ? Mais rien de plus !

J'enclenche la première et tout en démarrant, je lance :

— Appelez Justine !

Oui, c'est exactement ce qu'il me faut. Ce dont j'ai besoin. Une nuit de sexe torride avec elle et ensuite basta...

— Allo ?

Sa voix est rauque, sexy. Une voix faite pour murmurer, pour gémir, pour supplier... et j'ai la ferme l'intention de l'entendre gémir, de lui faire crier mon prénom, cette nuit.

— Allo ?! Il y a quelqu'un ?

Elle n'est même pas devant moi et le simple fait de l'entendre au téléphone me fait bander comme un malade. À moins que les images de nos corps emmêlés dansants devant mes yeux ne soient responsables de mon état. Merde ! J'ai l'impression d'être un véritable demeuré. Chaque détail, chaque sensation de la nuit que nous avons passée ensemble est là, en moi, à vif. Une fois que je l'aurais sorti de ma tête, tout rentrera dans l'ordre. Et je sais parfaitement comment régler cette complication.

— C'est Luke... comment ça va ?

Pas de réponse. Je me demande si c'est à cause de la musique assourdissante que j'entends en bruit de fond et qui l'empêche de saisir mes paroles. Alors je répète mon prénom plus fort puis j'ajoute :

— Le témoin du marié...

Toujours rien. Elle est devenue muette ou quoi ? Et cette musique techno qui me hurle dans les oreilles me porte sur les nerfs. Je commence à perdre patience. Je me gare en vitesse sur une place de livraison.

— Le plan à trois, si tu préfères.

Pas certain que ce soit la meilleure façon de me rappeler à son bon souvenir... quoique...

— Le blond ou le brun ? Lâche-t-elle enfin. J'ai besoin de précision pour ne pas faire de confusion... d'autant plus que le souvenir, même s'il fut assez agréable, ne m'a pas non plus donné matière à réflexion.

« Souvenir assez agréable ?! Le blond ou le brun ?! »

— À ton avis ?! Je réponds brusquement en rogne devant son détachement.

— Hum... vu le ton d'ours mal léché, j'aurais tendance à miser sur le brun. Le blond m'ayant laissé un souvenir plus chaleureux, murmure-t-elle. Mais je suis plutôt occupée en ce moment et je n'ai ni le temps ni l'envie de jouer aux devinettes. On se reverra au mariage. Bye.

Elle ne me laisse pas le loisir d'aligner un mot et raccroche.

« On se reverra au mariage ?! Ours mal léché ?! »

Je reste sidéré quelques secondes le téléphone dans la main. Merde ! C'était quoi ça ?! Mademoiselle est occupée ? Occupée à quoi ? Et avec qui ? Je ne prends même pas la peine de la rappeler, devinant à l'avance que cela ne servira à rien.

« Souvenir assez agréable ?! » C'est le mot assez qui me met en rage... et tout le reste aussi, d'ailleurs. Aussitôt, j'appelle Aïdan.

— Localise-moi son téléphone, je beugle dès qu'il décroche. J'ai besoin de savoir où elle se trouve.

— Le téléphone de qui, ma poule ? Ça ne serait pas plus simple de demander à l'objet de ton désir où elle est ? Sauf, si tu l'as déjà fait et qu'elle n'a pas envie de te le dire, bien sûr. Dans ce cas, je m'interroge sur le bien-fondé de ta requête... après tout, si la demoiselle ne veut pas te voir, inutile d'insister. Autant en chercher une autre, ma poule.

Il éclate de rire. OK ! Ce crétin ne va pas me rendre les choses faciles. Je le laisse se payer ma tête encore un moment en songeant que le fait qu'il soit un génie de l'informatique m'empêche de lui balancer mon poing dans la tronche. Mais l'envie me démange furieusement.

— C'est bon, tu as fini ?

— Explique-moi un truc, Luke. Est-ce qu'elle t'a raccroché au nez, comme Barbie avec Geoffrey ?

— Techniquement, je ne le formulerai pas de cette façon, je marmonne en pensant que ce con a vraiment de la chance d'être en dehors de la zone de contact de mon poing. Et elle n'a pas non plus refusé de me dire où elle était...

Vu qu'elle a interrompu la conversation avant que je puisse le lui demander.

— Alors, il te faut combien d'heures pour la localiser ? Tu perds la main ou quoi ?

Il m'envoie une flopée de jurons tandis que je fouille frénétiquement dans la boîte à gant.

— Fais chier ! Geoffrey n'a même pas un paquet de chewing-gum dans cette caisse...

— Depuis combien de temps tu ne fumes plus ? Parce que tu es franchement gonflant, crois-moi.

— Trois mois, je réponds en poussant un soupir en découvrant un paquet de cigarillos. J'ai une de ces envies de m'en griller une !

Et la tentation est soudain forte de prendre un cigarillo... juste un... histoire de me détendre un peu. Et Dieu sait que j'en ai besoin en cet instant.

— C'est fait, ma poule ! Localisation de la belle demoiselle en moins de trois minutes ! C'est pas magnifique ?

— Ouais pas mal, je réplique avec un sourire, je t'ai néanmoins connu beaucoup plus rapide.

— Exact, quand il s'agit du boulot. Je t'envoie l'adresse par SMS. Tu n'es pas très loin... et si jamais, tu as besoin d'un coup de main pour satisfaire Justine, n'hésite pas. Je tiens une forme d'enfer en ce moment...

Son rire résonne dans mes oreilles alors que j'ai déjà raccroché. Dès que je reçois le SMS, je tape l'adresse dans le GPS et il me faut à peine dix minutes pour rejoindre la rue de Rivoli. Je lance la clé de la BMW que Geoffrey m'a prêtée au voiturier et me dirige rapidement devant l'entrée de la boîte. À quand remonte ma dernière virée en boîte ? Je ne me souviens même plus. À part celle où j'ai accompagné Geoffrey à notre retour de voyage en Chine et où j'ai rencontré celle qui sera d'ici peu la femme de mon meilleur ami : Barbie ! Enfin, je n'ai pas tout de suite remarqué la future mariée, vu qu'elle était planquée sous la table...

En revanche, j'ai très bien vu Justine...

Impossible d'ignorer un corps aux courbes aussi voluptueuses, et dont la chute de reins et les jambes devaient faire saliver tous les hommes présents. Moi le premier. Une vraie déesse ! Une femme capable d'assumer ses désirs et ses fantasmes... le genre de femme qui mérite un deuxième round sexuel.

Oh oui... très bientôt.

Et personne ne pourra m'en empêcher.

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⏰ Última atualização: Feb 07, 2016 ⏰

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