Le Monde

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Il y avait des gouttes d'eau sur le bord de la fenêtre. Elles scintillaient, vaguement éclairées par les douces lumières de la ville de nuit. L'air était frais, et sentait la pluie. La chaleur était retournée dans son abri, laissant place, enfin, à la douceur de la nuit. La pluie recouvrait les feuilles, et joliment les faisait scintiller. La musique résonnait, en bas dans la rue, tout comme le léger murmure du chant des cigales. On entendait encore l'eau qui tombait, d'un toit ou des hautes cimes d'un arbre. Elle coulait le long des rainures et des tuiles, en produisant un léger ''ploc'' lorsqu'elles venaient s'écraser à la surface du sol. Celles qui tombaient directement du ciel pour venir s'écraser sur les gouttières métalliques produisaient une douce mélodie qui contrastait avec les autres sons de la nuit. Le ciel était noir, sans que la lueur d'une seule étoile ne vienne perturber sa noirceur. Les seules que l'on pouvait apercevoir, pour un chercheur aguerri, étaient celles qui brillaient le plus dans la nuit ; douce et lointaine lumière des astres si beaux et si éternels. La Lune aussi était là, brillante et persistante ; cachée derrière de petits nuages noirs tels qu'on en voit ou se les représente à Halloween.

Comparé à celui de l'extérieur, l'air de ma chambre me semblait lourd et dénué de sens ; de tous sons et de toutes odeurs. Seulement moi, mes livres posés sur le lit et ma valise ouverte dans un coin. Le fade et artificiel éclairage de la lampe ; tandis que dehors les vestiges du tonnerre grondaient encore, faiblement, comme un lointain écho perdu dans le temps.

Des résidus. Des restes. Voilà de quoi est fait notre monde. Les restes de la pluie ; les restes de midi. Les vestiges d'anciennes et prospères citées, notre civilisation qui souhaitait rester sur un pied d'égalité. Les restes de notre nature déracinée ; un respect bienveillant à jamais enterré. Le monde a été bâti sur des restes. Les restes d'une civilisation, d'une croyance ; d'une cité. « Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme. ». Le monde était déjà là avant que Nous, nous y soyons aussi. Lorsque nous sommes nés, nous avons coopéré ; et respecté la Nature. Mais à présent Nous la modifions ; et Nous la détruisons. Au lieu de la Préserver. Tout ce que nous touchons ; nous le détruisons.

Bombe atomique. Nature. Animaux. Maisons. Humains. Monde.


Et bientôt, si nous ne nous arrêtons pas, qui sait si ce ne sera pas l'Espace ;ou bien même la Galaxie ? Eh bien, nul ne peut le savoir.

Inspirations d'ici et làWhere stories live. Discover now