Forty-Five

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J'écoute si fort la musique que j'en ai mal aux oreilles. C'est la seule chose qui me permet de ne pas entendre mes sanglots, et putain je déteste entendre à quel point je suis faible.

Il m'a abandonnée. On devait se retrouver, pas se séparer. Il ne m'a même pas laissé le temps de parler.

J'ai tellement mal que toute ma peine s'est transformé en haine et je jure que si je n'étais pas si fatigué, je serais déjà en route pour retourner toute sa maison. Malheureusement je n'ai pas eu le courage de faire autre chose que de retourner la mienne.

Je n'ai aucune foutue idée de si quelqu'un est entré mais j'en déduis que non, puisque personne n'a frappé à la porte. À moins qu'ils ne savent que je ne suis pas d'humeur. Je serre si fort mon visage que je sens encore leur marque sur mon front.

Cette photo, elle m'obsède.

Je hurle, je serre mon coussin dans mes mains. Mon téléphone est en miette, sans parler de la chaise de mon bureau désormais séparée en cinq partie. Je suis incapable de me résoudre à calmer mes nerfs tout comme mes sanglots. Je le hais si fort d'être si lâche. Je le hais si fort de balayer tout nos efforts comme si de rien n'était. Je le hais si fort de me faire si mal.

Putain, je crois que je vais devenir folle si je reste enfermée avec cette chanson. Je sors de ma chambre sans ménager la porte que je claque de toute mes force. Un cri mélangé entre le désarroi et l'extrême colère remplit le couloir vide.

Profitant de l'absence de ma famille, j'entre dans la chambre de mes parents pour me détendre. Mais en voyant un portrait de ma mère, je ne fais que délirer un peu plus. J'attrape le portrait et le balance contre le mur en criant des insultes, en criant toutes les reproches que j'ai toujours gardé pour moi. J'hurle tout les mots qui me traversent l'esprit, j'hurle ma colère et ma souffrance sans penser une seule seconde qu'on puisse m'entendre. Je suis si furax que j'en tremble, je brûle. Mon ventre se manifeste si fortement, comme pour me dire de continuer, de tout lâcher, comme une bombe. Je m'apprête à attraper l'armoire mais quelque chose me bloque. Un bras s'est enroulé autour de mes hanches, et pendant quelques secondes j'espère - je supplie dieu - que ce soit Louis. Mais c'est la voix de Nelly qui résonne.

-Bordel Jenny, qu'est-ce qui t'arrive ? Calme-toi !

Je crie, je lui crie de me lâcher, de me laisser tranquille, je la frappe de toute mes forces en espérant qu'elle me lâche, mais elle me tient trop fort. Je crie que je la hais, que tout est de sa faute, que ce n'est qu'une pute et que j'ai honte d'être sa soeur. Je crie qu'elle me dégoûte, que j'ai subis des horreurs par sa faute, qu'elle aurait du mettre fin à sa vie au lieu de me pourrir la mienne, je crie des choses si horribles que j'en souffre moi-même. Elle ne me lâche pas pour autant, elle ne parle même plus. Je continue d'hurler des insultes, je hurle qu'il était tout et que je ne suis plus rien, je hurle des choses que je ne comprends même pas moi-même, je hurle qu'il n'avait pas le droit, que je lui avais tout donné, avant de perdre la voix et de me réduire à un tas de sanglot dans les bras de ma soeur.





Roulée en boule depuis un temps intéderminé et qui me semble être pourtant une éternité, je continue de sangloter faiblement dans le lit de Nelly. Je n'ai plus de force pour parler, plus de force pour pleurer, plus de force pour rien. Détruite ne serait pas un mot assez puissant pour définir mon état et je me déteste encore plus pour l'être d'une manière aussi minable. Pourquoi je ne suis pas ce genre de fille qui surmonte la rupture en se changeant les idées ?

Nelly à qui j'ai pourtant dis des horreurs impensable me caresse les cheveux d'une manière si réconfortante qui ne fait que me faire pleurer encore plus. Je culpabilise tellement de lui avoir dit des choses pareil.. Je n'ose pas et je n'ai pas la force de la regarder. Je n'ose pas ouvrir les yeux à vrai dire. Je me sens minable, faible, nulle.

Another » l.tWhere stories live. Discover now