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Le tiède mois de juin pointait à peine le bout de son nez, et les rayons de soleil commençaient à réchauffer suffisamment le vent pour que réapparaissent les robes légères et les chapeaux fleuris.

C'était le moment des adieux, avant l'été et la grande interruption que tous croyaient interminable, avant les trois mois de vacances que les lycéens osaient désigner alors comme "les plus longues de leur vie".

Personne ne reverrait plus les murs ternes du vieil établissement durant des semaines, et ne connaîtrait plus le stress des examens. Les esprits seraient enfin sereins et les corps relâchés.

Aujourd'hui était la toute dernière journée, et une jeune âme était sur le chemin du retour après avoir promis à quelques amis qu'ils se reverraient bientôt, et avoir essuyé quelques unes de leurs larmes d'émotion.
La jeune fille avait pourtant vu bien pire comme cérémonie d'aux revoirs, dont quelques adieux définitifs. Ainsi, rien de cette étrange mise en scène ne l'émouvait réellement.

Le visage dénué d'expression, elle marchait. Le long de la route, près des arbres. Parfois, elle se hasardait à tendre une main naïve dans les branchages qui dépassaient des portails et des grillages, pour en récolter quelques pétales veloutés qu'elle laissait successivement voleter dans son sillage.

Arrivée à sa demeure, l'adolescente déposa ses affaires dans sa chambre et sortit dans le jardin avec un bouquin en main, le beau temps lui permettant déjà de se prélasser dans l'herbe verdoyante.
Elle venait tout juste d'entamer sa lecture lorsque son téléphone vibra plusieurs fois de suite dans la poche de son pantalon.
Ses pupilles se promenèrent un instant sur l'écran où une photo colorée s'était affichée, et elle ne tarda pas à décrocher :

《 - Allô ?

- Salut, c'est moi.

- Sans blague, ironisa la jeune fille en esquissant ce qui semblait être un sourire.

- T'arrêtes de te moquer, oui ? C'est important, acheva la personne, qu'on devinait sourire aussi de son côté.

- Je t'écoute. 》

Et elle se redressa légèrement, l'appareil toujours collé à l'oreille.

《 - Tu te souviens de la promesse ?...

- Bien-sûr. Une promesse venant de toi, ça ne s'oublie pas, hein ?

- Je te propose qu'on la réalise, ce soir. 》

Et la conversation s'arrêta net, la laissant pantoise, et visiblement emplie d'un espoir infini.

Voyage, voyageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant