Retrouvailles

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Le souffle de Clary s'était arrêté, tout comme celui d'Isabelle et de Helen. Seul Jace souriait, pendant que les deux amants s'embrassaient, comme s'il était au courant. Jonathan s'éloigna lentement d'Alec, le regardant en rougissant, des étoiles dans les yeux, puis il détourna le regard pour se tourner vers sa sœur. Qui avait disparu, comme Isabelle.


"- Il a préféré passer la dernière soirée avec ce pourri plutôt qu'avec moi putain, je le déteste tellement !"

Clary fronça les sourcils. Elle comprenait la colère d'Isabelle, mais de là à ce que celle-ci insulte son frère...

"- Euh, si tu pouvais éviter de parler de Jonathan comme ça...

- Excuse-moi... Écoute, je pensais qu'il... Je sais pas. Déjà, je pensais que toi, tu étais amoureuse de lui, et en plus, je savais qu'il n'avait pas passé la nuit à la maison, parce qu'il n'était pas dans sa chambre que j'ai pris Max pour aller dormir avec lui, mais... Putain de connard de mes couilles."

La jeune femme pleurait de rage dans la cour de l'Institut de Londres, et elle était plus heureuse que jamais d'avoir pensé à appliquer du mascara waterproof. Près d'elle, Clary lui caressait timidement les cheveux, faisant taire ses propres pensées.

Après tout... Son frère lui avait caché un si gros secret pendant plusieurs mois. Son frère, son Parabatai, lui avait menti pendant quatre mois. Elle était heureuse pour lui, mais ces longs mois loin de chez elle avaient été très durs pour elle. Quand elle était partie d'Idris, elle n'était qu'une enfant, et à peine quelques mois après, elle était presque une adulte. L'indépendance, l'autonomie, la vie de tous les jours à Los Angeles... Tout était différent, et elle avait l'impression qu'elle aussi. Ses parents ne la reconnaîtraient pas. Pendant les premiers jours, elle était tombée en dépression. Ses parents lui manquaient, Izzy et Max, Alec et Jace aussi. Rosaline s'appropriait lentement l'attention de Jonathan alors qu'il la dédaignait de plus en plus, et elle avait beaucoup de mal à s'habituer aux jeunes enfants, elle qui avait vu Max grandir, en un petit garçon bien plus mature que son âge. Elle n'était pas sortie de sa chambre pendant deux longues semaines. Tiberius venait s'asseoir dans sa chambre, lui apportait des livres, des jouets et des assiettes de sandwich, la regardait en silence. Il ne la connaissait même pas, mais l'empathie de ce petit garçon était telle, qu'un jour qu'il l'avait vu pleurer en silence, il était venu lui apporter sa peluche favorite, une abeille, un peu timidement. Clary avait souri, caressé les cheveux de l'enfant et avait serré l'abeille contre son cœur. Avec l'aide d'Helen, Mark et des jeunes enfants Blackthorn, Clary s'était lentement habituée à Los Angeles, au mal du pays qui la prenait souvent, puisque même son frère, qui était censé rendre l'exil plus facile, la rendait dingue.

"- Isabelle... ?"

Clary sursauta et se tourna vers le nouvel arrivant, qui les regardaient timidement.

"- Euh, Clary, Maryse et Robert demandent à te voir... Je reste avec Isabelle, d'accord ?"

Simon, un peu penaud, fixait ses chaussures, alors que le visage ravagé de larmes d'Isabelle s'éclairait un peu. La jeune rousse hocha la tête, releva un peu sa robe pour pouvoir se lever sans marcher sur le bas du tissu couleur de nuit, embrassa le front de son amie et pénétra à nouveau dans l'Institut, laissant les deux jeunes ensemble, alors qu'Isabelle posait la main sur le haut du genou d'un Simon rouge comme une pivoine.

En traversant le couloir, elle rit doucement. Isabelle n'était pas du genre romantique, alors ça n'allait pas être facile pour Simon. Il allait devoir se battre contre elle, et ses instincts protecteurs et prétentieux. Clary gloussa. Oui, elle leur souhaitait bien du courage, à ces deux-là.

Comment ça aurait pu se passerWhere stories live. Discover now