Chapitre 1 - La Cabane en bois

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La porte claque sèchement sur son chambranle. Le bruit le fit sursauter alors qu'il était allongé, les yeux ouverts, le regard hagard, vers un plafond pas très haut tout en troncs d'arbres. A moitié éveillé, il vit une petite flamme flamboyante d'une jarre, éclairant l'endroit où il se trouvait. Il continua à promener son regard, examinaient chaque détail de cet endroit, les murs et le parquet étaient de vieilles planches en bois, à croire qu'elles ont des années ou des siècles derrières-elles de survies.

Les yeux écarquillés, il s'arrêta brusquement de bouger, presque de respirer. Il souffla un bon coup, tendit ses deux mains vers le vide pour bien les visualiser. Surprit, il se mit à examiner les paumes de ses mains une à une, en détaillant ses doigts. Maintenant qu'il était conscient, il comprit qu'il était bien vivant, dans une baraque, couché sur un matelas fait d'algues tressées par de fines tiges de plantes marines, qu'il reconnut à leurs odeurs de la mer.

La question, qui ruminait dans sa tète, était : était-il prisonnier ? Où ça ? Par qui ? Comment ? Et dans quel intérêt ?

Perdu dans ses réflexions, il sentit un terrible mal de tête le gagner et une angoisse s'emparait de lui. Il ne comprenait pas comment avait-t-il put atterrir dans cette pièce. Que faisait-il allonger là ? Dormait t-il ?

En voulant se relever pour quitter ce dur matelas, il se sentit tout cabossé, des courbatures partout. Difficilement, il releva sa tête du sac servant d'oreiller, il l'examina un instant et constata qu'il était aussi fait d'algues, tout comme le matelas. Sa bouche était sèche, sa salive avait un arrière goût de sel. De plus en plus perplexe, il se sentit désemparé. Lui qui ne se passait jamais de prendre son petit déjeuné à son réveil, il ne ressentait aucune faim, ni envie de manger. En se relevant du lit, le parquet craqua sous ses pieds. Curieusement, il baissa ses yeux et remarqua qu'il portait encore ses espadrilles contrairement à ses habitudes en dormant.

Tout était calme. Pas de bruits de voitures, ni d'animaux, ni de voix. L'angoisse devint une peur.

Il fixa la montre à son poigné ébahi, car les chiffres ne s'affichaient pas sur l'écran. Désormais, il en était certain, plus rien ne ressemblait à son quotidien. Il n'entendit ni le tamtam familial comme à l'accoutumé ni celui du voisinage, pas même le brouhaha de la rue.

• Mon dieu ! s'exclama t-il. Pourquoi sentait-il ses jambes aussi lourdes ? et pourquoi il ne pouvait pas retrouver sa cadence habituelle pour marcher rapidement sur le planché grinçant sous ses pas.

La flamme allumée ne donnait que peu de lumière, ce qui ne l'empêchait pas de remarquer quelque chose sur le planché.

Il s'avança de quelques pas, et vit un récipient vide et ovale, en s'approchant encore un peu, il comprit que c'était la coquille d'une tortue de mer servant de lave main où se trouvait à son centre un trou, bouché par un morceau de liège, servant d'évacuation d'eau vers la canalisation enfouie au sol. Et au-dessus une cruche était suspendue.

Sans hésiter, il prit la cruche et versa son contenue dans le récipient, plongea ses mains, et s'en aspergea le visage. De cette eau fraiche émanait des effluves marins agréables, ce qui lui donnait l'envie de laver tout son corps encore endolori. Ses maux de tète s'atténuèrent un peu, soudain il entendit un brouhaha à l'extérieur de cette pièce.

Jamais, se dit-il, il ne se sentait si proche de la délivrance de ce long silence angoissant. Et tout mouillé, l'eau dégoulinant de son visage, ses bras et son torse, il se précipita vers la porte en bois, l'ouvrit et sans réfléchir quitta la baraque. Dans un moment de lucidité, il se demandait s'il ne venait pas de commettre une bêtise. Une fois dehors, il se mit à marcher en direction du bruit qu'il entendait. La peur au ventre, ne sachant plus quoi faire, s'il fallait revenir sur ses pas ou continuait à avancer.

La citée des peuplesWhere stories live. Discover now