Chapitre 40

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- Lucie ! s'écria une voix stridente provenant de la chambre, Lucie ! Lucie ! Luciiiiiiiie !

Alertée par les cris de son amie, la blonde accourut dans la pièce, toute essoufflée et prête à en découdre avec l'ennemi hypothétique qui se trouvait, en ce moment-même, en train d'assassiner Susan. Elle découvrit la chambre ravagée, le lit complètement défait avec les draps éparpillés dans les quatre coins de la pièce et au milieu de cette catastrophe, se tenait Susan, les mains dans ses cheveux, en pleine crise de panique.

Lucie se campa sur le seuil de la porte, ne préférant pas laisser ses empreintes d'orteils sur le sol. On ne savait jamais, avec les moyens techniques que la police possédait, elle risquait gros en posant ne serait-ce que son petit doigt de pied à l'intérieur de la scène de crime !

- Il s'est passé quoi ? On t'a fait du mal ? Quelqu'un est mort ? déblatéra-t-elle à une vitesse folle, si tu te dénonces tout de suite à la police et que tu dis que ce n'était que de la légitime défense, tu auras des circonstances atténuantes et tu prendras des années de prison mais avec sursis ! Je t'en supplie Susan, calme-toi et allons te dénoncer, je ne veux pas que tu deviennes une meurtrière ! S'il te plaît !

La chanteuse ne semblait pas s'être calmée. Sa lèvre inférieure tremblait et elle se tordait les mains.

- Je... j'ai... bredouilla-t-elle, j'ai perdu mon ARMY Bomb !

Lucie allait de nouveau ouvrir la bouche mais, devant l'aveu de Susan, la referma aussitôt. Quoi ? Ce n'était que ça ! Mais... mais elle s'était inquiétée, elle ! Elle avait eu peur ! Il fallait être taré pour lui faire des frayeurs pareilles ! Certes, elle s'était un peu emportée et n'avait pas réfléchi une seule seconde en se disant que son scénario catastrophe était tout sauf plausible ! C'était évident ! Si Susan avait dû tuer quelqu'un, elle aurait aussi été de la partie !

Non mais, toujours partager dans la vie, c'était la première chose que t'apprenaient tes parents quand tu te se faisais racketter ta glace vanille/chocolat par le caïd de la maternelle. « Oui mon chéri, le partage est un principe fondamental de la vie en société ! » qu'ils disaient alors que tu étais en larme avec ton pauvre emballage de cornet de glace. Ce n'est que quelques temps plus tard que tu réussis à comprendre la notion de « partage », surtout après avoir vu le physique du gros méchant des bacs à sable par rapport à ta taille de guêpe, finalement, il avait bien fait de la manger ta glace !

- Donc tu es en train de me dire que tu as complètement saccagée la chambre, que tu as crié dans la maison comme si on t'égorgeait et que tu es dans un état déplorable à cause d'un pauvre lightstick ? énuméra Lucie, un sourcil levé en attendant des arguments en béton armé.

Susan hocha la tête, les yeux brillants à cause des larmes, une moue adorablement suppliante sur le visage. La styliste leva les yeux au ciel avant de se taper le front dans la paume de sa main. Mais qui lui avait foutu une gamine pareille comme meilleure amie ? Sérieusement ! Pleurer pour un pauvre goodie !

- Mais tu comprends pas ! s'exclama la jeune fille, je vais faire comment ce soir ? Je dois absolument le retrouver, sinon, je n'y vais pas !

- Je t'avais dit de le laisser bien en vue sur ta commode pour ne pas l'oublier ! la réprimanda Lucie, telle une mère.

Susan trépigna et pointa sur elle un doigt accusateur.

- Je l'avais mis ! Mais comme Tae débarque souvent à l'improviste et que vous avez la curieuse habitude de vous poursuivre à travers toute la maison, j'étais bien obligée de le cacher ! Comment veux-tu qu'on leur fasse une surprise s'ils nous crament avant même qu'on soit arrivé au concert !

Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now