Chapitre 3

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" Le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d'un certain instant''.






On se regardait sans qu'aucun mot ne puisse sortir. Je ne savais pas ce qu'il faisait là ni comment il avait fait pour connaître là où je logeais.
Je l'avais finalement invité à entrer dans ma chambre. Il regardait encore et encore les lieux.

_ Belle chambre, constata t-il

Si c'était une blague, elle était de très mauvais goût. La chambre ne ressemblait à rien. J'ai fait fi de son commentaire.
J'ai enlevé mes chaussures avant de m'asseoir. J'étais fatiguée.

_Comment tu vas ? Tu m'as manqué Modou!

_Je t'ai manqué? Tu ne m'as même pas appelé depuis, commença t-il

_J'ai perdu le papier où tu avais mis ton numéro

_D'accord. J'espère que tu ne t'ennuies pas trop ici? D'où venais tu?

_J'ai commencé à travailler. Tu veux de l'eau à boire? demandais je

_Non ça va. En plus tu mets où tes bouteilles d'eau?

_Je le donne à Mère Daro, la femme qui m'a logée ici, pour les réfrigérer.

On a discuté de tout et de rien. Je lui ai demandé des nouvelles de grand-mère et il m'a dit qu'elle allait bien. Je sais qu'il voulait juste me rassurer. Je sais qu'elle n'allait pas bien surtout avec les deux sorcières à ses côtés.

_Bon! Je vais y aller, n'oublies pas de m'appeler, dit-il en me redonnant son numéro

_Je vais te faire signe et tu m'appelles, j'ai pas de crédit, blaguais je.

Il a sourit

J'ai ouvert la porte pour qu'on sorte mais il a semblé hésité avant de me prendre la main et de me tourner vers lui. Il s'est avancé vers moi, on était proche. Il a mis sa main droite sur mon cou avant de la caresser doucement

_Modou, qu'est-ce que tu fais? demandais je la voix étranglée

_Adama damala noob ba doff, je t'aime à la folie et Dieu sait que j'essaie de me contrôler en vain, souffla t-il

Il a mis ses lèvres sur mon cou et l'a embrassé avant que je ne gémisse. C'était froid et doux, je n'avais jamais ressenti ce sentiment auparavant. Il a levé mon menton avant de poser ses douces lèvres sur les miennes. Je ne savais même pas ce que je devais faire. Il a voulu continuer mais je l'ai arrêté avant de le repousser.

_Si c'est pour cette raison que tu viens me rendre visite, tu peux rester chez toi, sortis je la voix cassée

_Ada...

_S'il te plaît, tu peux partir, le coupais je en ouvrant la porte.

Il m'a regardé et a hésité longtemps avant de partir. J'ai refermé la porte le cœur battant. Qu'est-ce que je venais de faire là?
Je m'en suis tellement voulu que je n'ai pas pu dormir de la nuit. Je repensais constamment à lui, et pourtant je lui avais dit que je le considérais comme mon frère.




Le lendemain, je me réveillais avec une migraine atroce et les cheveux en batailles. J'avais de longs cheveux mais les attachais tout le temps comme ma mère le faisait. On me demandait souvent quel crème j'utilisais ou truc du genre mais je leur répondais toujours que j'étais métisse. Je n'étais ni noire ni claire, juste mate, un teint mêlé.

J'ai pris un rapide bain, fais ma prière avant de me préparer pour le travail. Seulement deux jours de boulots et je commençais déjà à ne plus tenir. Le trajet était long et fatiguant.
Tata Sokhna comme hier, était la première dans le restaurant.

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