Unique

Just Walking In The Street

Unique. C'est ce que je suis.

Oh, bien sûr, ce n'est pas mon prénom, mais ça, je pense que c'est une évidence. Non, moi, je m'appelle Louis Tomlinson.
Et, comme je vous le disais, je suis unique.

Non, je veux dire, ne croyez pas que je ressors une petite phrase pathétique du genre "Chacun est unique, personne n'est pareil". Non, ce pourquoi je me différencie des autres est bien plus... existentiel.

Oui, disons que j'ai un truc... spécial. Un secret, si l'on veut être précis.
Enfin, si c'est bien comme ça qu'on nomme quelque chose qu'on est le seul à connaître.

Actuellement, je suis en train de marcher dans la rue. Je me promène, si vous voulez tout savoir. Oui, j'aime bien observer des personnes normales. J'ai l'impression d'être le seul à faire tâche, mais surtout le seul à avoir l'impression d'être différent.

C'est vrai, même vous, qui êtes en train de lire mon histoire (qui d'ailleurs, est hors du commun, et donc, par déduction, intéressante), toutes vos vies se ressemblent. Vous avez beau vous lamenter sur vos problèmes, vous dire que vous avez une vie trépidante, vous êtes tous malheureux. Et donc, tous pareils.

Oui, c'est toujours la même chanson.

Au début, je croyais que c'était vous qui étiez différents de moi, et puis, après, j'ai très vite compris que c'était moi qui étais différent de vous.

Vous ne comprenez pas ? Ne paniquez pas, tout est normal.

Et si, par malheur, vous croyez comprendre, autant vous dire que vous vous trompez totalement. Vous êtes encore plus stupide que ceux qui ne comprennent pas.

Bon, d'accord, excusez-moi, stupide n'est peut-être pas la meilleure façon de vous faire rester.

Enfin, je disais donc, j'aime bien m'imaginer la vie des gens à partir de leurs apparences. Si jamais vous avez le malheur de passer à côté de moi dans la rue, soyez sûr que je vous jugerais sur vos habits, votre démarche, votre expression, et même sur vos yeux. Oui, vos yeux. Car : "Les yeux sont les reflets de larmes.". Euh, non, c'est "Les yeux sont les reflets de l'arme.". Non plus, décidément, excusez-moi. Oui, c'est ça ! "Les yeux sont les reflets de l'âme.".

Je ne sais plus de qui c'est. Ça n'a pas d'importance pour ce que je vais vous dire.

Tenez, si vous voulez un exemple, voilà un chapeau original. Oh, bien sûr, vous ne le voyez pas ! Il est rose, en toile, avec des fleurs vertes sur le dessus, accompagnées de plumes et de froufrous multicolores.
Ça vous va comme description ? Ne me répondez pas, c'est inutile. Je ne vous entendrais pas. Et bien, si je juge (oui, décidément, tout est une question de jugement !) que j'ai assez décrit, c'est que je ne décrirais pas plus. Et donc vous n'aurez pas davantage. Et oui, puisque vous n'avez que ce que je décide de vous donner.

Allez, avouez-le, vous crevez d'envie de savoir quel est ce secret dont je vous parle depuis tout à l'heure. Inutile de démentir, parce que d'une part, je le répète, je n'entendrais pas, et puis, d'autre part, je le sais.

Peut-être bien que je vous le direz, finalement. Mais ça ne sera plus un secret.

Oh ! Pardon, mais une tenue particulièrement affreuse m'oblige à arrêter de vous parler. Quelle horreur ! Assortir des ugg avec un jogging, les gens n'ont parfois aucun goût !
Je peux sans aucune hésitation vous dire que cette personne vis encore chez ses parents, qu'elle est célibataire et qu'elle cherche sûrement du travail, à côté de ses études de médecines.
Oh, et quel bel homme ! Des jambes magnifiques. Sûrement mannequin.
Pouah ! Ce manteau est moche ! Il a trouvé dans une poubelle ?
Il est tellement horrible que je me vois obligé de vous le décrire. Il est marron avec des manches larges, tombe raide comme un piquet jusqu'au sol, et une capuche en triangle recouvre la moitié supérieur du visage de son propriétaire.
L'homme qui porte l'infamie est d'ailleurs étrange. J'aimerais vous dire qu'il me regarde, mais seulement ses yeux sont cachés par l'énorme capuche.