Chapitre 15

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PDV Louis :

Environ 17h.

La porte claque derrière Harry, me sortant de ma stupeur. Les filles me regardent, surprises, et je me force à réagir, forçant un grand sourire sur mes lèvres.

"-Alors, les filles, vous voulez manger quoi? Un gâteau, ça vous va?" Je parle vite, me déplace rapidement, sortant un paquet de gâteau sur la table, deux verres et la bouteille de sirop, me mettant à cherchant l'eau désespérément.

"-Papou... L'eau est là."

Je me retourne rapidement, trop rapidement puisque Phoebe est prise par surprise et lâchela bouteille d'eau en verre, qui éclate en mille morceaux par terre. La suite s'est passée rapidement, et je n'ai pas eu le temps de tout comprendre. Phoebe a levé les yeux vers moi, juste l'espace d'une seconde, assez pour que je vois la peur dans ses yeux, avant de se reculer de quelques pas, mettant ses bras devant son visage. Des larmes coulent sur son visage pendant qu'elle répète qu'elle est désolée, qu'elle n'a pas fait exprès. Elle ajoute aussi des "s'il te plait", et c'est ce qui m'affole le plus.

Très vite, j'attrape Darcy pour m'assurer qu'elle ne marche pas sur les bouts de verre et l'amène sur le canapé au salon, lui demandant de rester ici, et lui tendant, un imagier qui traîne, espérant l'occuper. Elle a l'air complétement déboussolée, mais je ne peux que la comprendre, car la situation m'échappe, à moi aussi. Je lui fais promettre de rester sage et repart aussitôt vers la cuisine, ou Phoebe est toujours en train de pleurer. Je ne suis parti qu'à peine 30 secondes, mais j'ai l'impression qu'elle panique encore plus, et je me sens paniquer aussi.

"Phoebe, bébou, tu t'es fait mal? Tu as mal où, ma puce? Regarde-moi, s'il te plait." Je suis accroupi en face d'elle, et j'essaye de lui parler doucement, même si je ne peux pas effacer mon ton pressant. Il lui faut au moins cinq minutes pour se calmer, pendant que la tiens contre moi, assis contre l'îlot, à l'écart des éclats de verre. Ça m'a laissé le temps de m'assurer qu'elle n'était pas blessée, et d'éliminer peu à peu dans ma tête les raisons pour lesquelles ma fille a pu s'affoler aussi vite. Il n'en reste que très peu, et je refuse de penser qu'elles puissent être plausible. Pourtant, certains signent ne trompent pas, et ce n'est pas la première fois qu'elle réagit vivement. Finalement, ses sanglots se calment, et j'en profite pour reposer mes questions. "Phoebe, bébé, est-ce que quelqu'un te tape, des fois?" Sa respiration s'arrête un instant avant de repartir, un peu plus rapide qu'avant. C'est la seule réaction qu'elle a, et qui me montre qu'elle m'a demandé. Ce n'est que lorsque je m'apprête à répéter ma question qu'elle me répond. Par un hochement de tête; positif. Mon corps se tend, et je prends une grande inspiration avant de continuer. "C'est qui bébou?" Cette fois-ci, elle secoue la tête, vivement, un petit hoquet montrant qu'elle retient ses sanglots. "On t'a interdit de le dire?" Elle hoche la tête, prenant une inspiration dans un tremblement. J'essaye de me calmer vraiment, mais plus on avance dans cette conversation et plus j'ai besoin de casser quelque chose. "C'est pas ici?" Elle secoue la tête, de gauche à droite. Au fond de moi, un poids s'enlève. Harry n'a rien à voir là-dedans. "C'est chez maman?" Elle hoche la tête, de haut en bas, lentement. "C'est maman?" non... "C'est Max?" A l'entente du prénom, un sanglot lui échappe, et mon emprise sur elle se resserre. "Maman le sait?" Elle hausse les épaules, et j'interprète ça comme un 'je ne sais pas'.

Je sens sa tête s'alourdir contre moi. Je me doute qu'elle est fatiguée, après la crise qu'elle vient d'avoir, qui n'est même pas encore terminée. Mais je ne peux pas la lâcher. Après quelques instants, elle s'endort complétement, et je me relève, l'apportant dans sa chambre, tout en vérifiant que tout se passe bien au salon pour Darcy dans un coup de vent. Une fois dans la chambre, je ressors rapidement le baby-phone du placard et l'active, puis je dépose un bisou sur le front de ma fille, qui est couchée, enroulée sur elle-même. Elle me paraît encore plus petite comme ça, au fond de son grand lit d'enfant. Fragile. Trop fragile.

Big Fake Smiles | LS.Where stories live. Discover now