Iris

11.

« Iris Aïssa Del, si tu ne te lèves pas tout de suite pour nous dire ce qui s'est passé avec Adam, Lila et moi, on te... Donne-moi une idée, Lila.

- C'est Aidan.

- Ah. Bon. Aidan, Adam, c'est pareil. Donc, on te... On te confisque ton classeur de chimie organique. Et tu ne pourras pas étudier ton propa-je-sais-pas-quoi. Ah-ha ! »

La tête enfoncée dans mon oreiller, j'émets un gémissement plaintif. Mon esprit est à mille lieues de la chimie organique.

On pourrait brûler tous mes cours, je crois que je m'en ficherais.

Tout ce qui m'importe, c'est Aidan.

Et dormir.

D'habitude, j'ai du mal avec la nuit. Il y en a certaines où je suis obligée de prendre des somnifères. Là, aucun problème. Mes paupières refusent de s'ouvrir. J'ai mal au ventre, mal à la tête, tous les muscles tendus et engourdis. Je veux juste dormir.

« Iris, lève-toi, bordel de merde ! Je vais être en retard, et cet abruti fini de Môôôsieur Tessier m'a dit que si j'étais pas foutue de ramener mon cul aux horaires prévues sur mon contrat de travail, j'étais virée ! T'as vraiment envie que je me fasse virer à cause de toi, Iris ?

- Au pire, propose Lila en éternelle pacifiste, tu vas travailler et je te raconterai tout quand Iris sera réveillée.

- Ah ça, hors de question. Je ne bouge pas d'ici dans qu'Iris ne m'aura pas raconté la soirée. »

J'aimerais lui faire un récit des événements. Je n'en ai pas la force.

On me balance un coup de pieds dans les côtes.

« Aïe.

- Voilà, t'es pas devenue muette pendant la nuit ! Alors ? J'attends ! »

Je me redresse, avec une lenteur infinie.

J'ai horriblement mal à la tête.

Les formes floues qui se dressent devant moi deviennent peu à peu la figure énervée de Coralie, et celle, compatissante, de Lila.

« On s'est embrassés. C'est tout. Tu peux y aller. »

Les yeux de Coralie s'écarquillent, et elle s'écrie :

« Non, non, ce n'est pas tout ! Vous avez couché ensemble ?

- Non.

- Tu peux pas être sûre, t'as la gueule de bois.

- Non.

- Arrête de mentir, ça se voit. T'as pris trop de punch, Iris.

- C'était de la vodka.

- Et voilà, tu avoues seule, parfait. Donc, vous avez couché.

- Non. »

J'ajoute, pour appuyer mes propos :

« Je ne mens pas, cette fois. »

Coralie frappe dans ses mains. Le son résonne, crissant, dans mon crâne.

« Bon. Ce sera pour la prochaine fois. Je vais pouvoir y aller. Salut les filles ! Et, Iris, je suis très fière de toi. »

Elle me claque un baiser sur la joue, et la tornade quitte enfin ma chambre.

« Tu veux dormir ? Demande Lila.

- Non, je... Je dois aller voir mes parents... Et travailler pour... Lundi...

- Ne t'inquiètes pas, il n'est que sept heures quarante-cinq. Coralie est juste matinale. »

Je souris à Lila.

La seconde d'après, je plonge à nouveau dans un sommeil sans rêves.

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Fin de ce onzième chapitre !

La suite demain ! Bisous ♡