Bonheur Suicidé

7.

J'ouvre les yeux à cause de Ken qui a enfoui sa tête dans mon cou et des grognements qu'il pousse à cause des rayons du soleil qui rentre dans la chambre. Je le laisse faire et tente de me rendormir en vain. Alors j'attends mais l'ennui me gagne donc je passe par dessus lui pour sortir du lit, mais il me bloque.

- Dit le si tu as envie de moi au lieu d'essayer de me violer, dit-il moqueur. 

- Débile, pouffais-je en tapant son torse. 

Je vais à la cuisine préparer notre petit-déjeuner. Pour ma part je bois toujours un chocolat, je comprends pas les gens qui aime le café je trouve ça immonde. Je regarde mes messages, parce'que oui j'en ai encore reçu.

De : Yassine le magnifique

" tranquille ? tu te fous de ma gueule wesh "

De : le grand momo west 

" j'vais t'frapper wesh " 

" mais répond pas surtout ! " 

Je ne lis pas les autres car je suppose que c'est presque la même chose. Je pousse un long soupir avant de boire une gorgée.

- Qu'est ce qu'il y a ? me demande Ken de sa voix endormie. 

- J'ai pleins de messages. 

- Normal. On ira les voir tout à l'heure. 

- Hum...

- Cimer pour le dèj princesse. 

- De rien.

On déjeune en silence puis je pars me préparer. Je fais un effort et me maquille. Je laisse mes cheveux blonds détachés. 

  Puis je retourne au salon. Ken est toujours en caleçon affalé sur le canapé.   

- Et après c'est moi qui suis pas pudique, soufflais-je.

- Hein ? 

- Deux.

- Bouffonne, rigole t-il. Câlin ? 

- Quand tu seras habillé peut être. 

- Ah oui j'avais oublié que je t'attirais, je voudrais pas que tu me sautes dessus. Se moque t-il. 

Il se met à rire et celui-ci s'amplifie à la vue de mes joues rouges écarlates. Mais il n'ajoute rien et part à la salle de bain. Pendant ce temps je m'étale sur le canapé en écoutant Seine Zoo. J'ai une gueule de bois monstrueuse, faut vraiment que je me calme sur l'alcool. 

- Je savais que t'étais toujours aussi fan de moi ! Me taquine Ken en s'installant sur la canapé. 

- Non mais j'aime pas quand tu rappes c'est juste pour les gars. 

- Salope ! Siffle t-il entre ses dents. 

Il croise ses bras sur sa poitrine en faisant mine de boudé.

- Tu boudes Kenou ? 

Pas de réponse donc je prends ça pour un " oui ". Alors je m'approche de lui et fais et des papouilles sur son avant-bras.

- Wesh c'est de la triche ça ! 

- Tu boudes toujours ? 

- Non c'est bon là. 

Je pousse un petit cri de victoire avant de lui faire un câlin.

- Faut qu'on aille voir les autres Tess. 

- Ouais je sais.

- Je leur envoi un message et on y va? 

Je récupère mes affaires et on se dirige vers mon appartement chacun dans notre voiture. Quand on se gare, on monte dans le silence. J'appréhende, je sais qu'ils vont m'en vouloir et que je vais passer un très sale quart d'heure. Quand on rentre dans le salon tout le monde est là. 

- Grosse morue tu pouvais pas répondre ! S'énerve Mo en s'approchant de moi pour me mettre une tape derrière la tête.  

- Désolé. 

- Oui bah hein c'est bien parce'que c'est toi, souffle t-il en me prenant dans ses bras. 

Tout le monde fait la même chose bien sûr j'ai pas échappé au tas d'insultes. Sauf de Lauréline et Deen. Ils restent tout les deux à l'écart. Je sais que Lauréline ne va pas me pardonner d'un coup, elle est rancunière tout comme moi. On a vraiment deux caractères similaires, très merdique au passage. Je m'approche d'elle et prend son poignet pour l'emmener dans ma chambre. 

- T'es vénère ? 

- C'est quoi ta question de merde Tessa ? bien sûr j'suis vénère ! 

- Vide ton sac. 

- Mais putain Tessa tu peux pas te barrer comme aç ! on s'inquiétait j'me suis dis que tu crevais dans un fossé et toi tu nous envois quoi ? " j'suis pas morte tranquille " mais t'es putain de conne ma parole ! 

- J'ai bientôt 21 ans si j'ai envie de partir seule et de prendre l'ai sans personne j'ai le droit. T'es pas ma mère putain ! 

- Mais t'es vraiment conne putain ! J'te comprends pas. 

- Tu comprends pas quoi ? Que j'ai besoin d'être seule avec mon frère dans le coma le jour des un an de la mort de mes parents, sans vos regards de pitié de merde ? 

- Mais c'est pas de la pitié putain ! On veut juste te soutenir et on se sert les coudes parce'que on est une famille ! Et au passage on avait besoin d'être avec toi, parce'que c'était pas un jour facile pour nous non plus ! 

Elle sort sans me laisser le temps de lui répondre. Sous le coup de la colère je donne un coup dans le miroir, geste vraiment débile puisque du coup je saigne et j'ai plus de miroir. Je l'entends crier au salon des phrases du genre " j'vais la défoncer " ou encore " elle m'énerve à rien comprendre ". Elle pleure ça s'entend. Ce n'est pas mon cas, sûrement trop choqué par notre altercation. Je ferme la porte de ma chambre à clef et me roule un joint pour tenté de faire passer la douleur de ma main. Je branche mes écouteurs et lance la musique " Le mal est fait " des Casseurs flowters tout en fumant. J'entends les autres parlés au salon mais personne ne vient me voir alors j'augmente le volume de la chanson. Je sors la bouteille d'hier de mon sac et en bois une gorgée tout en roulant un autre joint. C'est quand je le termine que je m'endors au sol. Entre les bouts de verres, les écouteurs dans les oreilles, une bouteille dans la main tandis que l'autre saigne encore.