Toi et seulement toi [Antoine Griezmann]

Chapitre 23

[Antoine]

Je monte dans ma chambre en traînant les pieds. Je suis triste d'être passé aussi près de la coupe du monde, mais c'est négligeable face à la douleur que je subis : être aussi près et aussi loin de Liss, ça me tue.

Mélissa Timson, j'ai besoin de toi. Tellement besoin de toi.

Paul m'a dit que Liss s'était vue attribuer ma chambre. C'était ça, le plan de Lauren, je pense.

Machiavélique, cette fille.

Quand j'arrive, je vois Liss. Elle semble dormir. Je vais prendre une douche. Quand je sors de la salle de bains, elle est assise et elle s'essuie les yeux.

Même si elle est magnifique quand elle pleure, je déteste ça.

- Salut, dit-elle, la voix enrouée par les larmes.

Elle manque de s'étouffer en tentant de retenir un sanglot, qui explose donc encore plus fort.

Je m'assois à côté d'elle et la serre contre moi. Elle pose sa tête sur mon torse et passe ses bras autour de moi pour m'étreindre. Je lui caresse le dos du bout des doigts en attendant qu'elle se calme.

Quand ses larmes et ses sanglots s'atténuent, elle dit :

- J'en peux plus Antoine. J'en peux plus d'être loin de toi. Tu vas me dire que c'est ma faute, j'en suis consciente, j'aurai dû te prévenir que je rentrais en France pour être avec Lauren. Mais j'étais paniquée, je me suis dit que ça allait te déconcentrer de ton match plus qu'autre chose. Je ne pensais pas que ça irait si loin. Je pensais pas que tu m'en voudrais autant. Quand tu m'as envoyé ces messages tout froids là, j'ai cru que tu t'en foutais, du coup j'ai essayé de faire pareil en espérant que ça t'atteigne autant que ça m'a atteint moi. Mais en tentant de te faire du mal, je me faisais mal toute seule. Je veux qu'on arrête.

Quoi?! Arrêter quoi?! *Panique à bord*

J'ouvre la bouche pour protester mais elle m'empêche de parler et continue.

- Je veux qu'on arrête de se faire du mal. Je t'aime tellement Antoine, tu ne peux pas t'imaginer à quel point. Je sais pas si tu sais l'effet que tu me fais. Je sais pas si tu sais à quel point je suis une loque quand je ne suis pas avec toi. Et à quel point je suis heureuse quand je suis avec toi. Je t'aime tellement Antoine, ça me rend folle. Alors je voudrais savoir si tu veux nous redonner une chance ou pas...

Mais elle est folle ou quoi?!

Je me penche pour l'embrasser.

Je n'attends que ça, lui redonner une chance.

- C'est plutôt à toi, dis-je, de me raccorder une chance.

- Tais-toi, rétorque-t-elle, et elle m'embrasse encore.

- Tu m'as manqué murmurai-je.

- Toi aussi, répond-elle.

Ma main remonte de sa cuisse à sa poitrine. Je sens son cœur s'emballer et sa respiration se saccader à l'image de la mienne, parce qu'on sait tous les deux ce qui va suivre.

- Je t'aime Mélissa.

- Je t'aime aussi, Anto.

[Liss]

Quand je me réveille, il est sept heures. Antoine est en mode étoile de mer sur le lit. J'en sors sans le réveiller, m'habille, mets un ballon, une enceinte et mon tel dans mon sac et je vais sur le terrain de basket à soixante mètres de l'hôtel.

Ça fait longtemps que je n'ai pas fait de basket. Je commence par lancer ma playlist "sport". Burn It Down de Linkin Park se fait entendre et je tire des trois points à tous les postes. Ensuite j'ai continué mes petits exercices jusqu'à environ huit heures dix. J'ai éteint la musique et pris mon portable. J'avais un message de Lauren.