Sauvons les forêts

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Le Ministre                

Nous n’avons pas les moyens

Sans argent nous ne pouvons rien

Et puis nous sommes fatigués

Dit le Ministre responsable d’arrêter

Ceux qui coupent les arbres illégalement

Sans souffrir d’aucun tourment

Aux bailleurs chargés de blanchir leur image         

La légalité est un mirage

Vous les blancs devez tourner la page

Vous dites qu’ici tout est palabre

Que nous devons pourchasser les coupeurs

Qui pourtant fournissent un tel labeur

Nourrissent nos pauvres et soignent nos enfants

Alors même que pendant ce temps

Vous vous prélassez payés par nuitée

Dans les palaces déchus des ex-colonisés

Et menacez notre souveraineté

Les bailleurs

Votre excellence, Monsieur le Ministre, si vous nous le permettez

Nous vous prions de bien vouloir nous excuser

Disent les bailleurs d’un ton embarrassé

La forêt vaut bien qu’on la protège

Nous acceptons que votre Ministère nous allège

Car nous devons faire bonne figure

Pour nous donner à tous fière allure

La culpabilité post coloniale

Reste gravée dans les annales 

Et nos Etats membres ont des gains parfois douteux

Leurs sociétés truffées d’exploitants véreux

Cela étant, nous gardons l’œil sur vous

Les milliards détournés, sont tous connus de nous

Votre discours n’a pas lieu

Concluent-ils, toutefois obséquieux

Les exploitants

Il faudrait arrêter de nous emmerder !

Hurle celui qui gagne des milliers

Sur le dos de pygmées affamés

Et des populations lésées

Je comprends, je suis même végétarien

Mais je ne suis qu’un simple terrien

Nous vivons dans un monde difficile

Pourquoi se faire autant de bile 

Nous employons ces fainéants

Ils devraient bien être contents 

Nous le disons clairement, nous respectons la loi

Ce n’est pas de notre faute si elle n’existe pas

Nous mourrons de la malaria

Quand ce n’est pas du Sida

La vie est belle, les femmes sont chères

L’Afrique est une sacré galère

Les ONG

Voyez ces pauvres illettrés,

Ne demandant qu’à s’organiser

Oui il est vrai, c’est une vision optimiste

Nous ne sommes pas colonialistes

Vous êtes tous pourris bailleurs, secteur privé

Nous voulons supporter les communautés

La solution est là, nous avons un projet

Quelqu’un peut-il le financer ?

Le progrès est difficile, vous êtes tous menteurs

Nous, nous résolvons tous les problèmes en cœur

Nous exigeons la transparence, exécrons l’intolérance

Critiquons de loin sans construire avec patience

Certains d’entre nous sauvent les animaux

Jetant les hommes au caniveau

D’autres utilisent le marketing, de manière débonnaire

Pour déguiser de bas instincts de missionnaires

Les vrais engagés sont rares

Souvent accusés de tares

Isolés par une pluie de déboires

Risquant leur vie au désespoir

Les communautés      

Que nous veulent tous ces gens qui nous courtisent

Nous pensent ils coupables de tant de convoitise ?

Nous saurons les diriger, qu’ils viennent donc et proposent

Quels qu’ils soient, nous saurons bien la cause

Tout s’est très bien passé, nous avons négocié

En un instant, le village s’est pourtant divisé

Mais pourquoi ces exploitants n’ont-ils pas respecté leurs engagements ?

Nous devions pourtant gagner tant d’argent 

Nos élus avaient promis qu’il n’y aurait pas d’abus

Pourtant plusieurs amis ont déjà été battus

Cela pour vouloir tout simplement

Cultiver, accéder à leur champ

Qui viendra maintenant nous aider ?

Peut-on compter sur la communauté ?

Sauvons les forêts, mes amis, nous sommes ensemble !

Sauvons les forêtsOn viuen les histories. Descobreix ara