L'exode

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CHAPITRE 2

Elle s'était endormie peut-être 2 heures après l'envol, et sa tête commençait à peser sur son épaule. Il jeta un coup d'oeil sur elle quelques fois, et se surprit entrain d'aimer la regarder dormir. Ses longs cheveux noirs voletaient en une multitude de petites tresses et un air chaud sortait de sa bouche entrouverte. Ses yeux à demi clos clignaient tout seul parfois et sa main droite tombait le long de sa cuisse tandis que l'autre s'agrippait faiblement à la selle. Les mots lui avaient manqué lorsqu'il l'avait vu à la forge. Un tas d'émotions s'étaient embrouillées et il n'avait pu desceller le mépris de la surprise et la frustration du soulagement. Son regard perturbé par je ne sais quoi, l'avait troublé. Elle s'attendait surement à un gros dur de viking dont la barbe sert de manteau. Pas de bol ce n'était que lui. 

Légèrement en dessous de nous, volait Tempête sur laquelle, Astrid, à moitié abrutie par le voyage, s'appuyait lourdement. Elle leva doucement les yeux vers Harold et lui montra d'un signe de tête la masse inerte de Varek avachie sur Bouledogre. Ses bras se balançaient dans le vide. Il aurait aimé voir sa réaction lorsqu'il se réveillerait flottant ainsi au dessus des nuages. Astrid lui adressa un sourire moqueur qui charmait particulièrement. 

"Hey, Harold?" Appela-t-elle soudainement. "Quand je suis aller avertir ton père de notre départ pour Knut, il a grimacé. J'ai deviné que quelque chose n'aller pas, j'ai pas raison?"

"Oh..tu sais, c'est ni plus ni moins que mon père, il déteste me voir partir à l'improviste et.."

"Harold!" Le coupa-t-elle brusquement. Elle lui lança ce regard accusateur devant lequel la vérité devenait irréfutable.

"C'était il y a exactement 12 ans. J'en avais 8 lorsque mon père, faute de nourrice pour l'enfant que j'étais, m'a emmené sur Knut avec lui, à l'occasion d'une union, celle de Henrik le Colossal et Bertha Hjarmak..."

"..les parents de Fridd.." Murmura-t-elle.

"Exact. Nous avions navigué pendant 3 longues journées, je me rappelle encore du ballotement de la houle et du bruit des vagues sur la coque du navire. Un mal de mer terrible m'avait fait rejeter mes 2 derniers repas. J'ai toujours détester profondément les voyages par bateau depuis.. Enfin nous vîmes les lumières de la côte. Dès que nous avons accosté, une huée de vikings vinrent nous accueillir. La joie dominait nos coeurs fêtards et tout le monde dansaient. Je regardais Bertha danser avec sa petite fille, elle avait les cheveux noirs comme sa mère. Je crois que mon père avait bu un peu trop de ce vin tiré des Vignes du dragon, alors quand je le vis s'éloigner dans les bois accompagner d'Henrik, je les ai suivit. La nuit était belle, la pleine lune éclairait ces hommes qui riaient aux éclats tandis que moi je les observais tapis dans un buisson. Soudain.. je ne sais même plus à cause de quoi c'est arrivé.. un rien m'apeurât et je sorti du buisson bruyamment en criant. Je crois qu'il pensèrent que j'étais un dragon car Henrik sortit de suite sa hache et lorsque mon père me vit, dans la précipitation s'interposa et.. et.. Henrik recula.. y il avait un précipice derrière lui.. tout c'est passé si rapidement.. et je n'était qu'un gamin ignorant, incapable d'obéir aux ordres.. RRRAAAAAHHH"

Son coeur s'emballa tout d'un coup et il se mis à crier dans le but d'évacuer toute cette colère mais un sentiment de culpabilité remontait en lui, sa vue devint trouble et ses joues s'humidifièrent sous l'effet des grosses larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Fridd se redressa brusquement comme réveillée en sursaut. Elle se frotta les yeux et chercha l'origine du bruit, en vain. Krokmou leva les yeux et poussa un petit grognement. Astrid fixait Harold d'un oeil fautif et esquissait un sourire timide. Il détourna son regard, gêné et vulnérable à cause de cette histoire une fois de trop racontée. 

Personne n'avait voulu croire que Henrik le Colossal était naïvement tombé de cette falaise, certain avait cru à l'attaque d'un dragon, d'autre avait même accuser son père. Bertha avait été désemparé face à cette disparition. Démunie, elle n'avait pas eu la tête à démêler la vérité et avait laissé le doute subsister dans l'esprit de son peuple. Quant à Stoick, lui seul connaissait la vérité mais, il avait juger plus important de préserver son fils que de rétablir son innocence. 

Plus personne ne parlait. Varek s'était réveillé sans broncher et baissait la tête. Harold tourna honteusement la sienne vers Fridd qui baissa rapidement les yeux. Il sentit sa main s'enrouler autour de son bras comme pour le réconforter. Il déglutit. Ses doigts étaient gelés. Il s'apprêtait à refermer sa main sur la sienne lorsqu'une lueur orangée émergea des nuages.

"Nous sommes arrivés" Murmura-t-elle.

Les chroniques célestesWhere stories live. Discover now