Chapitre 6

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Je me réveille doucement. Ma tête me fait mal. Mes paupières sont lourdes mais je parviens à ouvrir les yeux quand même. Ma jambe droite est plâtrée et j'ai une atèle sur l'autre. Le bandage autour de ma tête me gêne. Mes souvenirs sont flous et j'ai des flashs. Elska. Où est Elska ? Je prie pour qu'elle n'ai rien. Et mon père aussi c'est ma raison de vivre. S'il venait à mourir nul ne sait de quoi je serais capable de faire. Je vois ma mère par la vitre de la chambre. Elle discute avec un médecin, il baisse les yeux. Il lui annonce la mort de quelqu'un, c'est comme ça qu'il font dans Grey's Anatomy. Je lis sur ses lèvres les mots « Toutes mes condoléances madame. ». Ma mère s'effondre. Je ne la voit plus, elle a du s'asseoir sur une chaise en pleurant. Ça doit sûrement être mon père pour qu'elle pleure aussi fort. Non, c'est impossible. Il ne peut pas mourir. Il est militaire, il risque sa vie chaque jour au travail. Il ne peut pas nous abandonner comme ça seulement avec un petit accident de voiture ! Ce n'est rien pour lui ; il est fort mon papa. Il a déjà reçu des coups plus forts que ça ! Non, je ne peux pas croire que mon père,un militaire déterminé à sauver des vie, ne soit pas capable de sauver la sienne ! Ma tête me fait davantage mal. Un poids s'appuie sur mon cœur, Je me force à croire que ce que j'ai vu et insinué soit un simple malentendu.

- je vois que vous êtes réveillée mademoiselle.

Le docteur rentre dans ma chambre accompagné de ma mère qui accoure vers moi. Elle a encore les larmes aux yeux et se force à ne pas craquer devant moi.

- Mon cœur est ce que ça va ?

- Oui maman, j'ai un peu mal à la tête mais ça va, soufflai-je.

Je ne peux pas parler plus fort. La douleur qui m'assaille m'en empêche.

- Maman... ?

- Oui mon ange ?

- Est-ce-que papa et Elska vont bien ?

Maman détourna le regard. Le docteur vient a son secours.

- Maya, votre amie a eu un gros traumatisme du à son vol de la voiture jusqu'au sol par le fait qu'elle n'était pas attachée. Elle est encore dans le coma. Nous avons fait des scanners pour vérifier qu'il n'y ai aucune hémorragie interne. Nous avons aussi soigner ses blessures externes qui étaient seulement superficielles. Mais durant les radios, nous avons remarquer que la moelle épinière a été touchée, ce qui pourrait provoquer une paralysie des deux jambes. Rien n'est prouvé tant qu'elle ne s'est pas réveiller mais il y a quand même 90 pour cent de chance qu'Elska devienne paraplégique. Je suis désolé mademoiselle...

Ma mère me cherche du regard. Je ferme les yeux. Mon souffle est saccadée. Des larmes coulent sur mes joues. Je n'ai jamais pleuré en publique, d'habitude, j'attends d'être dans mon lit pour m'apitoyer sur mon sort. Mais là c'est impossible. Mes sanglots deviennent plus forts.

- Et mon père ? Dis-je entre deux pleurs.

Plus personne ne parle, je les regarde, l'un après l'autre. Ils restent silencieux. C'est un silence lourd, presque insoutenable. Comme c'est son métier et voyant que ma mère n'arriverai jamais à le prononcer, le docteur se jette à l'eau. Je sais ce que j'ai entendre de toute façon mais j'ai besoin que quelqu'un me le dise.

- Votre père est décédé Maya, on l'a amené au bloc opératoire directement en arrivant, il avait un grave hémorragie interne du cerveau. Il y avait deux possibilités, soit il se réveillait, soit il abandonnait et était en mort cérébrale... Nous avons attendus le temps requis avant de le déclarer en mort cérébrale. Toutes mes condoléances.

  Je ne dis rien. Mon père a abandonné sa vie. Mes larmes coulent plus doucement. Je me suis toujours dit que le jour où l'on m'annoncerai la mort de mes parents, je crierai de toutes mes forces et je pleurerai jusqu'à n'en plus pouvoir. Mais les seuls mots que j'arrive à dire sont : « Depuis combien de temps je suis endormie ? » Le docteur m'explique tout depuis le début. J'ai fait un malaise sur les lieues, puis ils m'ont trouvés inconsciente et m'ont emmenés à l'hôpital. D'après lui, je me suis réveillée mais je n'étais pas vraiment moi-même, j'étais dans un état second dû au choc et je criais le nom de « Zach » partout. Il a alors vu que je souffrais à la nuque puisque que je ne pouvais pas la bouger. Il m'a diagnostiqué un torticolis. Il a soigné mes autres blessures et m'a mis dans un coma artificielle pour que je ne ressente plus aucune douleur le temps de ma convalescence. Cela fait plus d'un mois que je suis endormie.

Nous sommes bientôt en novembre. Le temps passe vite lorsque l'on est endormie. Le docteur m'explique que ma classe et mes professeurs ont été mis au courant après leur voyage pour ne pas les inquiéter, ma mère les as appelés pour leur dire qu'on était malade Elska et moi. Je comprends, ils n'auraient vraiment pas profité de leur voyage avec ce poids sur la conscience. Il me rappelle les heures de visites et me donnent une feuille pour que je puisse inscrire le nom de trois personnes qui pourraient venir me voir même hors-visites puis me laisse seule avec ma mère. Je ne laisse paraître aucune émotions sur mon visage. Je n'arrive pas à pleurer. Ma tristesse et ma colère dépassent les  pleurs. J'en veut à mon père de nous avoir abandonné.

J'inscris le nom de Zach, et de ma mère sur la feuille plus je le donne à l'infirmière qui vient de rentrer dans la pièce pour voir si tout se passait bien. Je lui affirme que oui avec un petit sourire puis elle nous laisse. Zach me manque, j'ai besoin de lui pour traverser cet obstacles.

Je ne suis pas très proche de ma mère, en temps normal. Elle est assise au bureau de la chambre, dos à moi. Je l'entends sangloter. Elle souffre autant que moi. Elle a perdu le père de ses enfants, l'homme qu'elle aimait.

Mon père m'avait déjà parler de leur rencontre, c'était au lycée, il était en terminale et elle en seconde. Mon père était le genre de mec à être le capitaine de l'équipe de football du lycée. Le mec qui jonglait entre les filles et qui n'avait aucune attache envers elles. Jusqu'à ce qu'il rencontre ma mère. Elle était le genre de fille intelligente qui savait ce que l'amour l'attendait, elle refusait catégoriquement de » tomber amoureuse et se concentrait sur ses études. Ils n'avaient aucun points communs hormis le fait qu'ils n'aimaient pas l'amour ! C'était complètement improbable que deux personnes aussi différentes puissent un jour se marier et avoir deux enfants. Ils se détestaient, ma mère le trouvait prétentieux et immature et mon père la trouvait têtue et incroyablement sexy. Bon d'accord ce n'est pas vraiment un défaut d'être sexy mais mon père le prenait comme si s'en était un ! Mon père lui faisait des remarques désagréables à longueur de journée et ma mère n'en pouvait plus. Ses amies étaient sûres qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Mon père s'était rendu compte qu'elle lui plaisait, mais pas comme les autres filles, il y avait autre chose. Il avait tenté plusieurs fois des approches mais ma mère était vraiment imperturbable, enfin il le croyait ! Jusqu'au jour où ils se sont retrouvés tous les deux punis à faire des travaux d'intérêts généraux parce qu'ils ce sont battus ! Oui ma mère était une brute et elle a fait 10 ans de boxe ! Il m'a raconté qu'il avait pris son air charmeur qui marchait avec toutes les filles pour la draguer ce jour là, et qu'elle avait finis par lui mettre un coup de poing ! Quand mon père m'a dit qu'il lui en avait mis un en retour, je lui ai quand même rappeler qu'on ne tape pas les filles, qu'il avait contredis en me tapant la cuisse gentiment !

Le jour de leur heures de colles, mon père a sorti le grand jeu et pour une fois, elle n'a pas résisté ! Depuis ils ne se sont jamais quittés !

Je souris en repensant à ce moment. Mon père me manque déjà. Elska me manque aussi, je sais qu'elle n'est pas décédée mais j'ai besoin d'elle à mes côtés dans ces moments. J'espère qu'elle va s'en sortir. Un sanglot s'échappe de ma bouche. Sa y est je craque, je me lâche et fond en larmes. En m'entendant ma mère s 'approche de moi .

- Ma chérie tout va bien se passer ne t'inquiète pas. Papa n'a plus mal là où il est et il veille sur nous.

Elle me parle comme si j'étais une enfant et ça me va, parfois j'aimerais en redevenir une. Être innocente et ne pas comprendre encore tout.

- Je t'aime maman, je serais toujours là pour toi.

Elle à l'air étonné, je ne lui dis pas souvent. Mais la mort me prouve qu'elle peut me prendre mes parents à tout moment.

- Moi aussi ma chérie.

- Timéo est au courant ?

- Non pas encore, là il est chez mamie et je lui ai dit que je partais vous rejoindre à Londres et que papa avait décidé de vous accompagner aussi. Je lui dirait quand il rentrera. Il faut que je prépare ce que je vais lui dire, je le ferais voir un psychologue s'il faut.

- D'accord.

*

Je regarde l'horloge en face de moi, il est 22h30 et je commence à être fatiguée. Ma mère dort déjà sur le lit inoccupé à côté de moi.

Mes paupières se ferment toutes seules.

Jamais seuleWhere stories live. Discover now