Chapitre un

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Je mâchonne mon crayon tout en faisant semblant d'écouter le cours de mada... Pardon, mademoiselle Aquarius. Vu son âge j'ai beaucoup de mal à adhérer au concept de demoiselle. Mamie, peut être, demoiselle, désolé mais non.

En vérité, je suis plus en train d'attendre qu'elle se retourne qu'autre chose. Depuis le début du cours, Gray et moi échangeons ce que nous appelons des "petits messages amicaux". Comme il est assis à l'autre bout de la classe, le seul moyen que nous ayons pour nous montrer l'amitié et la bonne foi qui nous unit - tousse - c'est de nous lancer des choses. Et quand je dis des choses, ce n'est pas forcément de simples boulettes de papiers. J'ai déjà récupéré son agenda et sa trousse, il a reçu mon livre de maths et - ma grande fierté de la journée - ma chaussure. Bon, j'avoue que le choix de projectile n'était pas très astucieux ( reste à trouver comment rester crédible en étant en chaussette toute la journée ) mais croyez moi, si nous aviez vu comme moi la façon dont il a levé la tête au dernier moment de son cahier pour recevoir un imprimé cuir en pleine tête, vous seriez refaits aussi.

Mais à l'instant où je crois qu'elle va enfin nous laisser le champ libre, elle s'assied sur son bureau et se tait. Un instant je me plais à penser qu'elle va nous laisser partir en avance, mais visiblement ce n'est pas ça. Vous allez me dire, quarante minutes d'avance c'est peut être un peu trop.

"- Nous accueillons aujourd'hui une nouvelle élève. ", annonce-elle. " Elle ne devrait pas tarder à... "

Comme un signal, la porte s'ouvre et entre alors un duo qu'on n'a pas l'occasion de voir tout les jours.

Premièrement, une blonde aux yeux chocolats et à l'air tellement blasé qu'on pourrait presque croire qu'elle s'ennuie. J'écarte vite cette possibilité : notre lycée est tout sauf ennuyant. Même les cours ne sont pas ennuyants. On trouve toujours un truc à faire pour s'occuper.

Le deuxième visiteur, qui n'est pas des moindres, s'avance devant nous. Que je vous le présente : détenteur du prix de la plus belle moustache, cet octogénaire qui a connu vos plus lointains ancêtres ( Astérix, Obélix, et peut être même notre cousin le T-Rex ) refuse de rejoindre la maison de retraite que tout le monde lui propose. Il a également reçu le titre du nain de jardin le plus vieux du monde décerné par moi-même. J'ai nommé : Macarof.

Ah, et c'est le directeur, aussi.

"- Voici Lucy. Ce sera votre nouvelle camarade. Faites lui bon accueil. "

La blonde reste silencieuse. Elle n'a pas l'air timide, simplement... Encore plus blasée que tout à l'heure. Si c'était possible.

"- Lucy, tu iras t'asseoir à côté de Natsu. ", commande Macarof.

Je lui fait un petit salut, ce à quoi elle répond par un grand soupir. Alors qu'elle s'installe à côté de moi, le vieux demande :

"- Natsu, est ce qu'il te manque une chaussure ? "

Je me crispe. Merde, repéré.

"- Euh, nan... "

Tout le monde me fixe avec un léger sourire. Ils savent tous que je me fais souvent chopper lorsque quelque chose se passe mal. En même temps, il faut dire que je ne fait pas beaucoup d'efforts pour me tenir tranquille.

"- Qu'est ce que tu as encore fait ? ", me demande-il sur le ton de la reproche.

"- J'ai... Euh... "

Il faut que je trouve vite une idée. Quelque chose de crédible...

"- Elle s'est envolée ! Ouais, ah ah, vous auriez vu ça ! Il lui est poussé des ailes et... "

Les vents de Natsu Where stories live. Discover now