Poésie à la folie

Songe d'une nuit dorée

Au cours d'une nuit,
Je découvris un paradis.
Un carosse m'avait emmenée,
Dans un royaume sucré.

Devant des maisonnettes en pain d'épice,
Trônait une imposante bâtisse.
Sous une toiture de chantilly
Des murs en pates de fruits,
Décorés de multicolores frangipanes,
Soutenus par deux grandes cannes,
Composaient cette royale demeure
En toute harmonie.

Deux ours de gélatine
Qui en gardaient l'entrée,
M'invitèrent avec plaisir,
A une costumée soirée.
Je me mis alors à frémir,
Lorsque je vis le pont-levis en chocolatine
Devant mes yeux se baisser.
Dans ce lieu merveilleux,
Dont la beauté dépassait le plus pur des lingots d'or,
Je pénétrais alors.

Un escalier d'un blanc vanillé,
A une salle de bal menait.
Au moment où j'y fis mon entrée,
Un lapin d'un bel habit vêtu
M'avait annoncée.
Je descendis donc avec vertu
Un tapis rouge dressé,
Devant une foule surprise,
Dont Perle de Pluie
Faisait partie.

Une robe de caramel cristallisé
En crinoline
Ainsi que mes cheveux en chignon relevés
Agrémentés d'un diadème de praline
Etaient la tenue dont on m'avait apprêtée.
Des pantoufles tatin,
M'avaient été données par Arlequin.

Une personne dont l'apparence était digne de celle d'un roi,
M'aborda.
En toute diligence
Je lui fis une révérence.

Il me prit ensuite la main,
Et m'enserra délicatement la taille.
A la vue de ce prince charmant
Je craignais que mon coeur défaille !
D'un mouvement dansant,
Un orchestre commença à jouer,
Et nous ouvrîmes le bal.

D'une danse enjouée
On passa à une valse aux plus pales
Sonorités.
C'est alors qu'il m'embrassa,
Après m'avoir fait entendre sa belle voix.
Je me mis donc à fermer les yeux,
Pour profiter de ce moment au mieux.

Lorsque je les rouvris
Quelle ne fut pas ma déception !
Tout était parti
Ne me laissant aucun doute sur l'illusion
Qu'était cette rêverie...