Chapitre 4

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- Allez Harry, viens ce soir !
Depuis une demi-heure, Zayn tentait par tous les moyens de persuader son ami de venir au match. Toutefois, il tenait bon, n'ayant aucune envie de voir des gars courir derrière un ballon sur un terrain.
- Je t'ai dit une bonne dizaine de fois que ça ne m'intéressait pas.
Dans un dernier soupir, le jeune homme tourna à l'intersection du couloir tandis que Zayn le suivait de près, peu découragé.
- Allez, s'il te plait, insista-t-il. Ça va te changer les idées et tu ne seras pas chez toi tout seul.
- Zayn, tu m'agaces.
- Je sais, sourit le concerné. Alors ?
Un long soupir d'exaspération s'échappa chez le bouclé. Il pesait le pour et le contre. D'un coté, son ami n'avait pas tord. Son père serait probablement absent une bonne partie de la nuit et de toute manière il s'en fichait guère que son fils traîne sans le prévenir. Et de l'autre coté, il n'avait pas envie de croiser certaines personnes. Lisa allait surement l'apercevoir et viendrait lui raconter une énième fois que son Louis lui manquait si fort qu'elle comptait attendre qu'il revienne, une fois qu'il aura bien digéré son « adultère ». De plus, il se passerait bien de voir Tomlinson qui s'était installé à coté de lui en cours à plusieurs reprises cette semaine en ne lui adressant pas un mot.
Son ami toujours à ses cotés, Harold récupéra ses affaires dans son casier et ferma la porte, muet. Il pivota vers lui et souffla largement.
- Tu as raison, je vais passer ma soirée tout seul. Mais tu sais que ce n'est pas mon truc le foot.
- J'en suis bien conscient. Je n'aime pas pour autant l'équipe du lycée mais ...
- Tu aimes le foot, exposa aussitôt le bouclé.
- C'est vrai, admit-il. Ça ne change pas pour autant que j'ai raison et que tu dois vivre. Lisa finira par te lâcher.
- Elle peut être adorable, se reprit Harry. Elle peut juste être chiante parfois.
- Pourquoi tu ne lui dis pas ? demanda enfin Zayn.
- Je ne veux pas lui faire de la peine.
Zayn hocha la tête mais n'en pensa pas moins. S'il y avait bien une énorme différence entre eux deux, c'était que l'un parlait sans réfléchir et l'autre se contenait. Néanmoins malgré le fait que le bouclé préférait tout garder pour lui, son ami essayait de tout faire pour qu'il lui accorde sa confiance. Sauf que cette confiance était difficile à gagner.
- Alors ?
- Ok, céda enfin Harry.
Son ami sourit grandement, ravi de sa décision. Il n'aimait pas qu'il se renferme sur lui, déjà qu'il n'était pas sûr qu'il avait passé les fêtes avec son père tant leur relation était compliquée.
- Oh, et au fait, tu viens à la fête d'après match avec moi ?
Le bouclé envoya un regard assassin à son camarade. S'il avait accepté de venir au match, c'était surtout pour lui faire plaisir. Cependant, la fête d'après match n'était carrément pas dans ses plans. Vouloir faire plaisir à son seul ami était une chose, mais il y avait des limites.
- Hum, il ne faut pas que tu rêves.
- Je m'en doutais que tu dirais ça, s'amusa Zayn.
Le regard du jeune homme se promena dans le couloir, à la recherche d'une quelconque personne qui pourrait l'empêcher de poursuivre son chemin.
- Je vais y aller, alors. On se voit ce soir !
Harold se détourna et s'avança jusqu'à la sortie du lycée, entendant son ami lui criait :
- Pense quand même à ma proposition !

En rentrant à pieds chez lui, le jeune homme prit son temps. Il allait avoir tout le temps qu'il désirait ce weekend pour faire ce qu'il avait prévu de faire, c'est-à-dire ne rien faire du tout.
Atteignant sa maison, il constata que son père demeurait absent. Avec lassitude, il pénétra donc à l'intérieur et fut vite attiré par l'animal qui s'étirait après une longue sieste. Joyeusement, le chaton trottina jusqu'à lui, puis se faufila entre ses jambes. Amusé, Harry l'attrapa et le serra contre sa poitrine tout en le caressant délicatement. Peut-être que finalement cet adorable chaton allait l'empêcher de vivre un weekend comme les autres.

Le jeune bouclé se créa tant bien que mal un chemin dans les gradins, à la recherche de son ami qu'il n'arrivait pas à trouver avec toute cette foule. Il ne comprenait manifestement pas comment autant de lycéens pouvaient aimer venir regarder des garçons courir sur un terrain alors que la plupart d'entre eux faisaient tout pour ne pas aller en cours. Franchement, il était si choqué qu'il réussit à peine à voir Zayn qui était installé entre des camarades de classe. Il se laissa directement choir à coté de lui, regrettant aussitôt son geste. Il aurait finalement préféré s'abstenir de se jeter à ses cotés vu le confort de ses gradins. Comment pouvaient-ils rester ici pendant des heures et ne pas remarquer qu'ils étaient si mal assis ?
- T'es enfin là. Le match va bientôt commencer.
Harold haussa simplement les épaules. Il n'était pas si en retard que ça alors. Zayn lui fit signe de regarder ce qu'il se passait sur le terrain en lui lançant un « autant rester chez toi si tu ne regardes pas ! ». Cette remarque le fit intérieurement rire. Il n'était pas ici pour le plaisir de voir des gars jouer mais pour son ami.
Toutefois, il prit cette remarque à la lettre et se concentra sur le terrain. L'équipe adversaire était déjà là et l'équipe du lycée s'élança rapidement sur le terrain, serrant les mains de leurs adversaires.
Le bouclé ne se rendit pas compte que le match avait commencé tant il était absorbé par la prestance du capitaine. Il était différent. Il était à la fois concentré sur le jeu et pensait à faire des passes à ses coéquipiers quand il le fallait. Il ne la jouait pas solo et ceci fit sourire le jeune homme. Parce qu'à travers son jeu, Harry découvrait pour la première fois quelque chose qu'il n'avait jamais vu chez Louis Tomlinson. Ca crevait les yeux que Tomlinson était fait pour jouer. Il n'était pas que passionné par ce sport, mais pire, il était doué. Très doué. Enfin, de ce que le bouclé connaissait de ce sport. Et puis, il comprit. Il comprit pourquoi tant de personnes l'appréciaient. Il avait beau être sympa, les gens semblaient aimer surtout le sportif. Le Louis bourré avec qui il avait eu une conversation n'était qu'une partie de lui. Harry avait eu le droit à voir sa faiblesse, il avait vu son acharnement envers lui quatre jours après, de comment il paraissait s'en foutre complètement de lui dès le lendemain jusqu'à aujourd'hui. Et ce soir, il voyait une autre facette. Peut-être que finalement il aurait dû se préoccuper un peu plus de l'équipe de foot. Parce qu'il n'avait pas à dire, il n'y avait rien de plus beau que de voir ce Louis-là.

Retiens-moi (Larry Fiction)Where stories live. Discover now