Chapitre XII

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- Arthur ? Tu ne dors pas ? lui demandai-je en tombant sur lui, assis à la table de la cuisine comme s'il attendait quelque chose.

- Je voulais voir dans quel état t'allais rentrer.

- Et, verdict ?

- T'as l'air capable de tenir une conversation, je peux aller me coucher maintenant, bonne nuit Mia, dit-il avant de se lever et de prendre la direction des escaliers.

- Arthur, attends !

- Quoi ? balança-t-il, d'un air furieux.

- Je... Tu peux venir avec moi ? Je veux dire, dormir avec moi ?

- Et pourquoi Mia ? Pour que tu me jettes la nuit d'après, que tu me craches en pleine figure que t'es trop bien pour moi ? J'ai peut-être l'habitude de me prendre des râteaux mais je n'en ai pas l'envie tu vois. J'aimerais pouvoir être comme toi et prendre tout ça à la légère mais tant que tu ne comprendras pas tes propres sentiments, tu ne pourras pas comprendre les miens.

- Je ne prends pas tout ça à la légère Arthur, je te le promets ! J'ai parlé avec...

- Tu promets ? Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir.

- Non Arthur, reste s'il te plait ! le suppliai-je, les larmes aux yeux.

- Non Mia, j'en ai marre de tes belles paroles, assume ce que tu ressens et on verra après. Je vais me coucher bonne nuit.

- J'assume Arthur. Je...


Il était déjà parti. Je n'arrivais pas à croire qu'il m'ait attendu une bonne partie de la nuit, et même s'il dit qu'il voulait simplement voir mon état, je n'en crois pas un mot. Il s'inquiétait, je le sais. Il a raison sur certains points, je l'ai traité comme un moins que rien mais grâce à ce soir, je sais que c'est moi qui ait de la chance qu'il s'intéresse à moi et non l'inverse.


Dimanche. J'ouvrai les yeux aux alentours de onze heures du matin. Personne à côté de moi. Je repensai à hier matin et au visage d'Arthur qui fut la première chose que j'avais vue.

Je posai les pieds par terre et ouvris le store de mon velux. Une pluie monstrueuse coulait le long du carreau, c'était comme une métaphore pour nettoyer la mauvaise soirée de la veille.


Déprimée par le temps et les événements de la nuit, j'enfilai une robe de chambre et un jogging pour rejoindre la cuisine et m'empiffrer pour le petit déjeuner. Il n'y avait personne dans la maison, un mot disait que Barth avait emmené les garçons au cinéma et Rosie était partie rendre visite à sa mère dans la maison de retraite de la ville d'à côté.


J'allumai l'ordinateur fixe du salon et cherchai des adresses de restaurant qui livrent à domicile. Le temps combiné à mon humeur plutôt maussade me forçaient à passer une journée au lit, avec des films à l'eau de rose et plusieurs boites de mini-donuts.


Le livreur sonna environ une demi-heure plus tard avec six boites de gâteaux en tous genres, je payai, montai directement me remettre au lit et ouvrir mes boites pour passer un bon dimanche à ne rien faire.


Je venais de terminer mon deuxième film quand j'ai entendu la porte de la maison s'ouvrir. A en juger par le silence qui s'en suivi, cela devait être Rosie. Je savais très bien qu'elle ne monterait pas me dire bonjour, principalement parce que j'ai été odieuse avec elle ces dernières semaines, alors qu'elle essayait juste de me mettre à l'aise. Je commençais doucement à prendre conscience que certaines personnes méritaient d'être respectées, et même plus que moi.

Juste un été. (terminée)Where stories live. Discover now