Chapitre Huit | Silver-Ivy

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| SILVER-IVY |


En passant la porte d'entrée, une grande migraine me prend d'assaut et je me sens tourné, je sais que ce n'est pas l'alcool mais les émotions qui me jouent des tours. Rien que la moindre odeur me donne la nausée, je me déchausse rapidement avant de venir passer devant le salon, ignorant le regard plein de questions de Sebastian et me faufile dans ma chambre, refermant la porte derrière moi. Je me précipite pour retirer ma veste ainsi que mon débardeur, avant de commencer à déboutonner mon jean puis je sursaute lorsque la porte s'ouvre brusquement. Sebastian apparaît, les bras croisés et le regard désormais sévère.


« Dégage ! Je suis en train de me changer !

- Non. J'ai besoin de te parler.

- Tu peux attendre, je suis occupée ! soupiré-je.

- Je m'en fou ! s'écrie-t-il en levant les bras en l'air. Tu m'ignores et tu me parles de plus en plus mal, c'est quoi ton putain de problème ? »


Son regard tombe sur ma poitrine vêtue d'un soutien-gorge en dentelle noir avant de remonter à mes yeux, je le fixe quelques secondes, mon cœur s'accélère, que puis-je bien lui dire ?


« Alors ?

- Tu ne peux pas comprendre. Tu n'es jamais là, tu es toujours avec Katherine !

- Serais-tu jalouses ? il hausse un sourcil.

- Oui je suis jalouse et toi tu ne comprends rien, bien évidemment ! Je vois que vous essayez de vous débarrasser de moi mais vous n'osez pas, tu ne regardes qu'elle, tu ne me remarques pas. Que faut-il que je fasse pour ne pas que tu me vois mais que tu me regardes ? Je ne veux pas seulement être une habitude, une chose ! »


Il me regarde bouche-bée, les mots ne lui viennent pas, il ne sait pas comment réagir. Il y a comme un malaise.


« Tu ne comprends donc toujours pas ? »


Je lâche un rire nerveux en faisant quelques pas dans la pièce. Son regard de ne me lâche pas, il est le lion et je suis sa proie.


« Pourtant c'est simple, c'est rapide à dire, les gens le disent avec tant de facilité que ça m'impressionne, c'est trois mots, sept lettres. Je t'aime. Oui, je t'aime et toi tu n'as rien vu venir, c'est tellement con mais peut-être que ça n'aurait rien changé, j'en sais rien. Peut-être que tu ne comprends toujours pas, qu'en plus d'avoir de la merde dans les yeux, tu as du miel dans les oreilles ?

- Silver...

- Quoi ? Non mais c'est vrai ! C'est tellement ironique, la petite jeune paumée qui tombe amoureuse de son « sauveur », mimé-je avec les doigts.

- Fermes-là, lâche-t-il sèchement, le regard charbonneux. »


Sa courte phrase a l'effet d'un impacte, je me tais et le scrute du regard, blessée. Je dois probablement ressembler à un agneau qui vient de se prendre une balle mais je m'en fiche éperdument, je veux savoir ce qu'il va répondre, ce qu'il à dire. Mais je ne suis pas stupide, je ne rêve pas et surtout je n'espère pas que ce soit réciproque, c'est impossible. Ma vie n'est pas une romance.


« Dès demain matin, je veux que tu disparaisses de ma vie et de celle de Chase. »


Ma gorge se serre face à sa dureté, mes yeux s'embuent de larmes, mes mains deviennent moites et tremblent légèrement tout comme ma lèvre inférieure. J'ouvre légèrement la bouche et laisse passer un petit soupir alors que je me retiens pour ne pas éclater en sanglot devant lui. Il me jauge de ses yeux azurs avant de quitter la chambre en fermant la porte derrière lui. Je me rue sur la porte, venant la fermer à clé avant de me laisser glisser contre celle-ci, mes jambes ne portent plus mon poids et je tente d'étouffer mes jérémiades.

L'amour est une rose pleine d'épines.

Toutes plus tranchantes les unes et que les autres, seuls les champions s'en sortent indemne.


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Oui, je sais, j'aime bien être sadique.

Désolée.

Caroline.


Unfair (histoire à corriger)Where stories live. Discover now