Prologue

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Mon sandwich à la main, je parcourais le dédale de couloirs de l'université Batiste, à la recherche de la salle de mon prochain cours.
Je suivais quasiment tous les cours possibles et imaginables, m'incrustant dans les salles des troisième et quatrième année, et suivant évidemment en parallèle mes cours de Deuxième année.
Je ne mangeais que quinze minutes tous les midi, ne prenant une pause dans mon travail que pendant les transports.
Je n'avais pas vraiment d'amis, juste quelques personnes à côté de qui je m'asseyais régulièrement à côté, en raison de leur discrétion pendant les cours. Ils ne me dérangeaient pas, je ne les dérangeais pas. tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme aurait dit Voltaire.

Pourtant, quelque chose avait commencé à bouleversé mon "train-train" habituel il y a déjà une semaine et demi. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un.

Il avait commencé à m'envoyer un petit message comme un "coucou", ou un "salut"... Je ne me souviens pas précisément des choses futiles. Je n'y avais évidemment pas répondu. Mais quand il a commencé à m'envoyer des "Je te vois", ou "je t'entends", j'ai commencé à m'inquiéter. Je n'avais donné mon numéro qu'à une fille avec qui j'avais un travail commun à faire en mathématiques, sinon, personne d'autre ne me connaissait. J'avais évidemment pensé qu'il s'agissait d'une blague, qu'il ne me voyait pas vraiment, que tout était faux. Mais de jours en jours, il me faisait des compliments sur la manière dont je m'habillais, et particulièrement sur la manière dont je me coiffais. J'ai alors pensé qu'il s'agissait d'un élève, qui aurait obtenu mon numéro, par je ne sais quel moyen, et qui s'amusait avec sa bande de potes à m'envoyer des messages de plus en plus effrayants. Mais j'avais beau observer partout, dans les moindre recoins, je ne voyais jamais personne de suspect, ou une bande de personne me regarder bizarrement quand je passais. Il était hors de question que j'en parle au directeur, je ne voulais pas passer pour une idiote, ou qu'il me surveille, sachant que je suivais des cours que je ne devrais pas en temps normal.

Une fois les dix-huit heure sonnés et les trois nouveau messages de cette personne que je surnommais dans ma tête Le Psychopathe, je pris le chemin de retour. Le train, puis le bus, avant d'arriver dans l'appartement que je louais pour trois fois rien, en raison de la distance séparant le domicile de mes parents et l'université Batiste.
Je posais mon sac, et me dirigea vers la salle de bain. En arrivant devant la glace, je me détaillais de la tête aux pieds.

"-Mince... J'avais vraiment une sale tête aujourd'hui..." Chuchotais-je en essayant rapidement de recoiffer mes cheveux bruns.

J'étais une fille totalement banale. Les cheveux mi-long bruns, les yeux marrons. J'avais l'avantage de ne jamais avoir eu un seul bouton d'acné, et j'avais, depuis que j'étais rentrée à l'université, perdu pas mal de kilos. A vrai dire, je ne mangeais pas grand chose dans mes journées, et en plus mon alimentation était tout sauf nutritive. Heureusement je ne voyais pas souvent mes parents, sinon ils s'inquièteraient... Enfin bref, je ressemblait à une crevette, du haut de mes 1m59, mon corps mince et fragile d'apparence.

Je retirai mes lunettes, que je portais uniquement pour paraître plus grande et plus sérieuse, et m'installai dans la salle à manger, pour travailler.
Je sortis mon livre et mon cahier de mathématiques, quand mon téléphone vibra un nouveau message. Un léger frisson me parcourut le dos. Un frisson de peur.

Je te vois...

Affichait le message du Psychopathe. C'était la première fois qu'il me harcelait chez moi. Il l'avait toujours fait à quand j'étais à l'école, mais jamais en dehors. Je me levais brusquement, faisant tomber ma chaise à la renverse, et, prise de panique, couru fermer les rideaux de la pièce. Je sentais mon cœur battre vite, très vite. La peur montait en moi. Comment pouvait-il me voir... Où était-t-il... Il savait vraiment où j'habitais...?
La nouvelle vibration de mon téléphone coupa court à mon afflux de pensées.

Pas la peine de te cacher... Je te vois toujours...

Des larmes me montèrent aux yeux. Je pris mes clefs et couru dehors. J'avais de la chance d'habiter en face du poste de police. J'interpellai un policier et lui fit part de mon aventure.

"-Venez avec moi Madame. Montrez moi."

Je le conduisit chez moi, et, après une analyse minutieuse, il ne trouva rien. Il me demanda de le suivre au poste, la dessus il me fit remplir tout un tas de papier, et il me conseilla de revenir les voir si il y avait un autre problème. Pas vraiment rassurée, je rentrais chez moi. Je posais mes clefs sur le comptoir à l'entrée, et m'avança dans la pièce.

Je me mis à hurler. Un oiseau. Un oiseau était étendu sur la moquette de la salle à manger. Il baignait dans son sang. J'aurai voulu courir pour aller chercher quelqu'un qui aurait pu le faire sortir, mais quelque chose retint mon attention. On aurait dit qu'il y avait un papier.

Je m'approchais prudemment du cadavre, et pu lire sur un post-it jaune agrafé à l'aile du pigeon, en lettres rouges dégoulinantes :

"Je t'entends... et la partie vient juste de commencer..."


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Que pensez vous de ce prologue ? Vous donne-t-il envie de lire la suite ? Pour information, il ne fait qu'à peine 900 mots, les chapitres seront plus long. Mais c'était juste le prologue donc... ^^ Bref, voilà, j'ai hâte de savoir ce que vous penserez de ce chapitre... Bisous !

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⏰ Last updated: Sep 24, 2016 ⏰

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