Laure, dix-sept ans vit chez son père depuis le décès de sa mère.
Elle qui déteste sa nouvelle famille va avoir un accident qui lui donnera envie de profiter le plus possible de la vie.
Qui de mieux pour l'accompagner dans sa folie qu'un jeune ét...
-Dis-moi pourquoi tu pleures... Je t'en supplie...
Ma peau se couvre de frissons et je me rappelle seulement être nu. Laure ramasse une couverture, je m'assieds et l'attire entre mes jambes avant de nous couvrir de l'édredon. J'enfouis mon nez dans ses cheveux et hume son odeur bien à elle.
-Je suis désolé.
Ma voix est cassée par les sanglots que j'ai laissé échapper. Putain je ne sais pas ce qu'il me prend pour le moment mais je ne cesse de chialer comme un con. Jamais cette situation avec Sophie m'avait parue aussi pourrie qu'à l'instant.
-Matthew, souffle Laure. Ses doigts tremblants caressent ma barbe courte et je ferme les yeux en appuyant ma joue dans sa paume.
Si elle savait à quel point je me hais en ce moment... Quand j'ouvre les yeux, je rencontre son regard triste.
-Dis-moi...
Je prends une brève inspiration et embrasse le bout de son nez refroidi.
-Je t'aime. C'est tout.
Elle fronce ses fins sourcils noirs et mord sa lèvre avant de se relever. Je l'observe fouiller dans le sac. Elle enfile le pull qu'elle vient de trouver et la rage qui émane d'elle me perturbe.
-Arrête. Je ne comprends pas pourquoi tu refuses de me dire ce que tu as alors que tu étais en train de craquer dans mes bras. Elle serre ses bras sur sa poitrine et se frictionne.
-Je t'ai dit ce que j'avais !
Elle rit alors que je me relève à mon tour. J'enfile un pantalon de training et la toise, un sourcil haussé.
-Tu te fous de moi ? On ne pleure pas comme ça parce qu'on aime simplement quelqu'un.
Sa voix se casse et je vois qu'elle perd son assurance.
-Ah bon ? Ben je vais aller consulter un psy alors parce que si, je t'aime et que j'en pleure. Je ne t'aime pas «simplement» dis-je en mimant les guillemets. Je t'aime comme un fou! Tu ne comprends pas à quel point cette putain de vie qui m'attend me rebute ? Tu ne comprends pas que je souffre moi aussi ? J'ai envie de gerber rien qu'à l'idée de ne plus te voir Laure ! Alors tant pis si tu ne me crois pas ! Je m'en tape !
J'attrape un pull et l'enfile en vitesse avant de mettre mes pompes. Il faut que je marche, que je ne sente plus ce regard de pitié qu'elle pose sur moi. Je m'éloigne d'elle alors qu'elle m'appelle. Putain je suis pathétique.
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Cette meuf a fait de moi tout ce que je ne voulais jamais devenir. Pourquoi je n'ai pas su rester loin d'elle ? Parce que je suis faible, voilà pourquoi !
La lune éclaire le champ dans lequel on se trouve et je m'arrête de marcher. C'est trop dur de savoir que la seule nana que j'aime ne sera pas celle avec laquelle je terminerais ma vie. Avoir son destin scellé à vingt-cinq ans est un véritable enfer. Mais je ne peux pas le reprocher à qui que ce soit. Tout cela est de ma faute, c'est moi qui ai proposé à ce vieux con ce marché mais maintenant que Laure est entrée dans ma vie, je m'en veux. Je regrette.
