Chapitre 16

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Lacey


J'avais l'impression de dériver et je ne voulais plus m'accrocher aux rivages. Je n'aurais jamais du écouter Lila. Jason était comme un poison pour moi. Je n'aurais pas du le laisser approcher. J'avais beau me raconter tout ce que je voulais, que c'était que physique...je savais bien que ce n'était pas vrai. Malgré tout, je n'avais jamais cessé de l'aimer. Je faisais tout pour limiter nos échanges et ne pas retomber dans ses filets. Il était hors de question qu'il vienne chez moi ou que je le rejoigne à son hôtel.

Je prétendais que tout allait bien, que je voulais juste m'amuser un peu. La vérité, c'est que je ne pensais qu'aux moments où on était que tous les deux. Son rire grave, ses yeux pétillants, ses mains rugueuses.Ses plaisanteries et sous-entendus m'avaient manqué. La façon qu'il avait de me regarder comme si j'étais magnifique aussi. Je devais toujours me répéter ce qu'il m'avait dit en boucle. Il était si différent. Attentionné, rieur, respectueux... Je devais mettre un terme à tout ça.

-On pense à moi, princesse?

-Jay?! Comment es-tu rentré? On est fermé.

-Je sais, j'ai croisé Lila. Un dégât des eaux?

Je hochais la tête.

-Je peux regarder?

-Depuis quand tu es plombier? ironisais-je.

-Pas moi, mais mon oncle oui. Il m'a apprit deux, trois trucs quand je rénovais mon ancienne maison, précisa-t-il en s'agenouillant près de l'évier.

-Fais comme tu veux, murmurais-je en épongeant le sol.

S'il voulais jouer au gentil, grand bien lui fasse. Cela faisait déjà deux heures que j'avais appelé le plombier qui n'était toujours pas arrivé. Je ne pouvais pas rester fermée indéfiniment.

-C'est rien, cria-t-il par-dessus son épaule. Juste une pièce à changer. John aurait pu te le dire, pas besoin d'être un expert?

-Il est en voyage chez sa tante.

-Ok. Je vais aller l'acheter j'en ai pour vingt minutes max. Après tu pourras ouvrir, ça te va?

-Oui. Et Jay?

-Oui, se retourna-t-il en tenant toujours la porte du bar.

-Merci.

-Pas de quoi.

Son clin d'oeil m'atteignit en plein coeur. Je jetais ma serpillère sur le comptoir et des images indécentes se rappelèrent à ma mémoire.

*****

La porte d'entrée claqua derrière moi.

-Tu es là, lui souriais-je.

-Tu m'as appelé, il me semble écarta-t-il les bras comme si c'était une évidence.

-Tu n'étais pas obligé de venir.

-Je ne manquerais ça pour rien au monde.

Jason s'approcha et me souleva comme si j'étais aussi légère qu'une plume. Il m'assit sur le contour et je plaça entre mes jambes.

-Ah moins que tu ne voulais pas que je viennes? demanda-t-il provoquant.

-Hum..., j'aurais appelé quelqu'un d'autre.

Ces traits se figèrent un instant et son sourire revint.

-Je ne crois pas non.

Il glissa sa main sur ma nuque et m'attira à lui. Il avait vraiment un don pour embrasser. Il était à la fois tendre, impérieux, exigeant et joueur. Il me faisait perdre les pédales. Quand il m'embrassait, j'avais l'impression d'être aimée, mais tout cela n'était qu'une illusion. Je posais mes paumes sur ses épaules et le fit reculer.

Un moment d'affolementDonde viven las historias. Descúbrelo ahora