De la réalité au rêve.

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C'était enfermée dans cette chambre effrayante que je venais de passer ma première année après cet événement. Un an, c'est long. Ce qui m'a donc laissé le temps de lire et d'analyser les écritures et dessins des murs. Des incantations écrites dans une langue qui m'est étrangère mais sur lesquelles je pouvais bien comprendre que ce n'était pas une recette pour un super fondant au chocolat! Des fantômes, et encore plein d'autres créatures mystiques, décoraient la pièce déjà si sinistre. Une faible lumière m'éclairait, et je vivais avec ce peu de luminosité depuis un an, autant dire que j'avais la vue bien habituée au noir. Chaque soir, le grincement des escaliers se faisait entendre, m'inquiétant davantage. J'entendais les souris courir au plafond, et j'en soupçonnais même de s'être glisser dans la pièce. Chaque jour, apparaissait par magie une assiette de pain avec parfois un accompagnement.

Chaque jour, je me demandais si j'allais un jour m'en sortir. Chaque jour, mes chances s'amenuisaient. Et chaque jour, je me demandais ce qui allait m'arriver.

FLASH BACK

"Il s'est passé quelque chose cette nuit, et vous le savez. N'en parlez a personne. Sinon, je serais obligée de mettre fin à votre vie. Vous savez maintenant ce que je suis, et comment je connais Alex. Je vous préviens: désormais, vous ne pouvez plus quitter Manhic, vous êtes condamée a continuer votre vie ici."

J' hochais la tête, plus par effroi que par envie. Mes jambes me guidaient d'elles même le plus loin possible de cette maison. J'errais dans les rues sans savoir où j'allais, le cœur perdu, et sans savoir si tout ça était bien la réalité. Comment une telle chose pouvait être possible? Comment les sorcières pouvaient exister? Et puis … elle a l'impression que je sais tout … mais en fait je ne sais rien! Je préférerais oublier tout ce qui s'est passé, me faire faire un lavage de cerveau, plutôt que de pourrir dans cette ville maudite! La journée était vite passée, la nuit tombait, les rues devenaient sombres. Je ne savais même pas où j'étais. Étais-je toujours à Manhic? Peu importe … plus rien ne m'importait désormais … j'allais devoir vivre la peur au ventre, sans jamais laisser place à la détente. Mes traits se crispèrent quand un cris retentit. Un cris d'oiseau, ou de je ne sais quoi. Des chats se battaient pas loin, leur grognement s'entendaient jusqu'ici.

Le vent se levait. Je resserrais un peu plus les pans de ma simple veste en jeans, essayant de me réchauffer du mieux que je pouvais. J'étais frigorifiée. J'étais épuisée. J'avais marché tout le long de la journée. Et je devais résister. Je devais m'éloigner de cette ville le plus possible. D'ici, on apercevait même pas les étoiles, tout était voilé d'un grand nuage gris. Les souvenirs de ces soirées films d'horreur que je me faisais avec mes amies me revenaient. Un banc se trouvait juste en face de moi. J'avais bien le droit de me poser un peu, non? Ça ne me ferait pas de mal … à peine je m'étais assise que je m'envolais dans les bras de Morphée.

FIN FLASH BACK

Et je m'étais ensuite réveillée dans cette pièce, où mon cauchemars démarra. Je ne pleurais même plus. La vie m'avait quittée pendant que je m'habituais à cette vie de reclue. Quand allais-je sortir ? Si je sortais un jour …

Le peu de luminosité s'amenuisait peu à peu, la nuit tombait. Des tremblements me prirent d'assaut, mes yeux se fermèrent automatiquement, pendant qu'assise à même le sol, je me balançais d'avant en arrière. Le peu de choses qui m'entourait à ce moment là disparut, dans la pénombre je n'arrivais plus rien à distinguer. Pour la première fois depuis déjà bien longtemps, mes larmes coulèrent d'elle-même, dévalant les routes sinueuses de mes joues, longeant mon nez, et atterrissant sur mes lèvres, me déposant un léger goût salé. Ce goût d'eau salée, me rappelant les sorties à la plage avec ma famille plus jeune et me rendant encore

Du rêve à la réalité.Where stories live. Discover now