Introduction

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Un jour, si vous voulez enfin comprendre d'où vient le monde et qui l'a façonné, il vous faudra un lac. Pas une flaque d'eau, pas un océan, un lac. Un lac entouré de forêt de toute part, un lac où se balancent des roseaux et autres plantes aquatiques. Un lac pur et clair, où l'eau renvoie des milliers de reflets argentés, un lac où dès que l'on le voit, on a envie de sauter dedans, de s'asperger de cette eau claire. Un lac. Ensuite, vous vous assiérez sous un arbre, le plus grand, le plus fort. Celui qui défie les vents et brave les tempêtes depuis des centaines d'années. Un chêne de préférence. Vous pouvez aussi prendre un olivier. Asseyez-vous contre son tronc, repliez les jambes vers vous et fermez les yeux. Écoutez. Ne pensez plus à rien. Cette étape est la plus difficile, il faut tout oublier jusqu'à son propre prénom, jusqu'à sa famille, jusqu'à celui que l'on aime. Ensuite seulement vous pourrez communiquer avec l'arbre. Vous allez sentir son énergie qui se répand en vous, entre les deux omoplates d'abord, puis dans tout votre dos, ensuite dans votre tronc. Elle va vous envahir tout doucement en descendant dans vos jambes et en montant dans votre cou, votre tête. Chaque fibre de votre cerveau va s'engourdir, se mélanger...puis vous le verrez. L'Humain. Celui par qui tout à commencé. Notre monde vivait caché, en paix quand il est arrivé. Il a fait exactement la même chose que vous, s'adosser à un arbre en face d'un lac et se détendre. Et il s'est retrouvé chez nous. Vous aussi, vous ne sentez pas ? Regardez bien, observez les brumes de votre cerveau, elles vont prendre forme. Voilà, comme cela. Regardez l'image qui se façonne. On dirait d'abord de grosses masses de nuage n'est ce pas ?

Attendez que la brume se lève un peu plus et vous pourrez voir que ce ne sont que des maisons. Vous les voyez ? Bon, regardez le paysage. Vous êtes en haut d'une colline verdoyante et les herbes se balancent sous vos pieds. En face de vous, quatre grosses maisons se dressent, l'une est verte, l'autre est bleue, la troisième est rose et la quatrième, la mienne, est orange. Quatre jolies maisons parcourue de lierre, les toits couverts de marguerites, des coquelicots sur les appuis de fenêtre, entourées d'arbres fruitiers remplis de mésanges. Au loin une cloche sonne, les enfants se précipitent hors des maisons en riants et s'élancent au bas de la colline, vers une rivière aux éclats argentés, un coq en retard pousse son cri, les grenouilles chantent et les chiens aboient. Un petit paradis. Maintenant, si vous vous retournez vous pouvez apercevoir un village remplit lui aussi de maisons colorées d'où s'élèvent les mêmes bruits et éclats de rire. Puis, au loin des montagnes, aux sommets enneigés qui semblent toucher le ciel et aux flanc recouverts de forêts, se dressent et forment une barrière tout autour de la vallée, nous séparant des pays voisins, les pays elfiques, sorciers et nains et surtout, du Grand Nord. Descendons à présent vers le village, à cette heure-ci, les enfants se baignent à la rivière, les adultes se rendent les uns chez les autres et les «vieux» sont au bar pour partager leur souvenirs d'autrefois. Moi, je suis vieux, je vais donc au bar. Vous m'accompagnez ? Parfait ! Non, non, non, il est inutile de m'aider à marcher, j'ai une canne pour cela. D'ailleurs, je suis dans votre esprit, ce pays est dans votre esprit. Oh, il existe bel et bien, ce n'est pas que votre imagination, c'est un pays réel, quoi qu'il en soit, vous ne pouvez pas m'aider à marcher. Je n'ai, après tout que 276 ans, ce qui n'est pas si vieux pour les gens comme nous. Bon, reprenons notre histoire. Allons au bar, c'est là que l'on entend les plus belles histoires, les plus belles légendes. Rassurez-vous, les autres ne vous verrons pas, vous n'êtes pas vraiment là.

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⏰ Last updated: Nov 19, 2016 ⏰

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Le petit peuple sans NomWhere stories live. Discover now