2main

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Je ne suis pas vraiment douée en dessin.
Je le sais, pourtant je m'acharne sur le bout de ma page, avec rage et espoir.

Puis, m'arrête.

Mes yeux vagabondent, mes pensées se mélangent ; je soupire.
Dans ma tête s'entremêlent des paroles d'une musique éphémère à des strophes de poèmes bohèmes.

J'ai des musiques dans les oreilles, des frissons qui courent sur ma peau froide ; le Soleil disparaît derrière un nuage blanc.

Je regarde d'un oeil le tableau qu'on écrit et qu'on efface, les traces des marqueurs bleus et les encadrés rouges.

Les atomes dénués de sens deviennent des ions sans intérêt ; mes yeux se ferment.

Puis, je relève la tête pour me perdre dans les dédales des triangles de la cour grise.
Quelques adolescents chahutent et je les imagine rire en criant. D'autres sont étalés sur le bois vieilli, sous le soleil de novembre.

Mais la plupart sont dans le foyer bruyant et agité, repoussés par le froid mordant qui rougit les mains et fait apparaître de la fumée sortant des bouches.

Mais la femme Soleil ne craint pas le froid.

Ses cheveux bruns ondulent dans le vent qu'elle crée en marchant.

Ses talons font sans doute du bruit.

Ses lèvres sont rouges sur sa peau foncée.

Je l'appelerais Soleille,

parce qu'elle illumine mes journées.

La Nuit des TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant