Chapitre 26

319 56 6
                                    

Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem


Je repérai facilement Aprilia, Donna et ses deux amies, puis les quatre jeunes sorciers m'ayant aidé fin février. J'espérai ne pas avoir l'air trop pathétique et que l'air frais de la journée m'avait redonné un peu de couleurs, sans quoi je craignais les regards interrogateurs.

Perdu dans mes pensées, je ne vis Donna avancer vers moi qu'au dernier moment.

— Cerbère est là ? demandai-je sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.

— Oui. Mais avant dis-moi ce qu'il y a ?

Je maudissais des fois mon visage d'être aussi expressif.

— Rien, mentis-je. J'y vais, reste...

Elle m'attrapa par la manche de mon manteau de motard et m'attira à l'abri d'un arbre, me coupant le sifflet au passage. Avant que je n'aie pu protester, elle était pendue à mon cou. Son affection me toucha tellement qu'une boule douloureuse se forma dans ma gorge. Je l'étreignis à mon tour, un peu trop fort je crois, pourtant elle ne dit rien. Je passai une main dans ses cheveux et enfouis mon visage au creux de son cou, réchauffant mon cœur meurtri à la flamme de sa bonté.

— J'ai exorcisé Sytry et effacé la mémoire de Michaël, avouai-je d'une voix chevrotante. Demain il aura tout oublié du surnaturel, des exorcismes, du flux et des démons. Il m'aura oublié aussi.

— Nathan...

— Il ne doit jamais se souvenir, Donna, la suppliai-je. Dylan et toi ne devrez jamais lui parler de rien. Promets-le.

— Ne me demande pas ça.

— C'est important. Je lui ai fait tellement de mal, je ne veux plus que ça recommence.

— Tu ne contrôles pas tout, Nathan, chuchota Donna pour me réconforter. Tu ne peux pas protéger tout le monde de tout. Tu as beau être le Saint Exorciste, tu es humain.

— Promets-le, répétai-je.

Je ne pouvais pas protéger tout le monde de tout mais je pouvais préserver Michaël de celui que j'étais et de ma vie.

Je sentis Donna souffler de résignation contre moi.

— Je te le promets. Je t'aiderai à le protéger.

— Merci.

Je voulus briser notre étreinte mais Donna ne me laissa pas faire.

— Un câlin doit durer minimum vingt secondes pour être efficace, se justifia-t-elle.

Je souris. Elle était vraiment à part.

— C'est le temps que met notre corps à libérer l'ocytocine, reprit-elle.

— T'es sûre de toi ?

— Pour l'ocytocine je sais pas mais moi j'adore les câlins. Je les vois comme une petite bulle de bonheur éphémère. Un petit cocon tout douillet dans lequel on peut se blottir.

— On a dépassé les vingt secondes, là, non ?

Elle me libéra enfin.

— Rabat-joie, lâcha-t-elle. Y'a une petite porte dérobée dans la crypte qui conduit à Cerbère. Je peux venir ?

— Non. Les autres et toi partez. Si ça tourne mal, Cerbère sera capable de détruire le quartier en un clin d'œil.

— Tu n'es pas obligé d'y aller seul, opposa-t-elle.

CDSE 2 - La Traque de CerbèreWhere stories live. Discover now