9.

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Notre position était pour le moins étrange et contrairement à Valkyon je commençais à être légèrement gênée. Pour ne rien laisser paraître, je glissais lentement ma main hors de la sienne, vers le bas. Malheureusement je passai trop près de l'aine et j'y déclenchai une série de frissons tandis que je le vis se contracter.

Oups. Cette fois ni lui ni moi n'étions dupe. Je me redressai l'air de rien et entreprenais de combler le silence:

- C'est à cause de ça qu'il était énervé aujourd'hui?

Il soupira et je me demandais si ma soudaine distance en était la cause.

- Je l'ai mis en garde. C'est un bon gars mais les rumeurs à son propos ne sont pas fausses. Et il ne fait pas que les mettre dans son lit, ces filles... continua-t-il, passant une main dans ses cheveux.

Je n'ajoutais rien, trop attentive aux informations qui m'étaient livrées.

- Les vampires ne sont pas des enfants de coeur, c'est comme ça. Leur nature même leur demande de se nourrir d'autrui.

Je perdais mon regard dans les flammes qui dansaient lascivement. Comme imitant ce petit jeu entre Nevra et moi. Qu'est-ce qu'il représentait pour moi? Est-ce que je pouvais nier qu'il m'attirait? Sûrement pas, rien qu'au souvenir de ses mains entre mes cuisses, me portant, mon imagination s'emballait.

Je me demandais ce qui différenciait cette attirance de celle que je pouvais ressentir quand mon chef de garde me faisait parcourir son corps du bout des doigts, bien qu'anodinement. Et c'était peut-être ça la différence. Nevra était sérieux. Il y avait une intention derrière chaque parole déplacée, je pouvais sentir son désir vibrant émaner de lui  comme un grondement sourd.

Je fus coupée dans mes pensée par Valkyon qui bailla.

- On va se coucher? questionna-t-il en jetant un regard vers notre tente.

J'acquiesçais et me levais pour me diriger vers celle ci. En passant devant celle qu'occupait Nevra et Célya j'essayais de ne pas penser à ce qu'ils pourraient être en train d'y faire.  C'est quand je me couchais à côté de mon partenaire de chambre que je remarquais à quel point l'on était serré et c'est sur cette pensée que je m'endormis, épuisée.

Au petit matin j'ouvris les yeux et remarqua immédiatement que quelque chose clochait. Sous mes yeux Valkyon dormait, sur le dos, mais il n'était plus couvert que par ce qui lui servait de pyjama, c'est à dire un simple short fin. Evidemment je n'avais pas à en chercher la raison puisqu'au contraire j'étais emmitouflée de toute la couverture. 

Embarrassée, j'entreprenais de le recouvrir mais mes yeux tombèrent sur une protubérance qui déformait son caleçon. Mon dieu, cette histoire va finir par nous rapprocher bien plus qu'il ne faut. Je détournais la tête, le recouvris d'un geste et entrepris de m'habiller aussi vite que je pouvais pour sortir cet espace réduit qui devenait gênant.

Nevra était déjà assis sur un rondin de bois tandis que Célya semblait bien trop proche et enjouée à mon gout. Il tourna vivement la tête quand je sortis de la tente, m'observa de bas en haut et se détourna tout aussi rapidement.

D'accord. Qu'est-ce qu'il se passe ici? J'attachais mes cheveux pour qu'ils ne me dérangent pas et entrepris de manger quelque chose, rejoignant les deux lève-tôt.

- Leiftan s'absente pour aller recueillir des témoignages quand aux attaques. Azarel est parti chercher quelques plantes avec Altahr. Il prévoit de faire une potion de vérité m'informa Nevra en guise de bonjour.

- Okay répondis-je la bouche pleine.

Un bruit caractéristique parvint à mes oreilles. Je ne pris pas la peine de me retourner sachant que cela ne pouvait être que Valkyon qui s'était réveillé et ouvrait maintenant la tirette.

Adversité à double tranchant (Eldarya) (Nevra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant