Chapitre 32

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Point de vu de Emma

24 heures. 24 heures qu'on est emprisonnés ici. J'ai passé mon temps à compter les minutes pour m'occuper et me distraire. J'essaye d'oublier ce qui nous arrive, j'essaye de ne pas sombrer dans la folie. Car croyez moi, il y a de quoi devenir fou. Passer vingt-quatre heures dans un trou noir, sans boire ni manger et entendre son petit copain répéter qu'on a 80% de chances de mourir, c'est très dur.

-C'est fichu, on va crever ici. Les médias ont déjà dû annoncer notre mort. Se lamente Cameron

-Bébé, il faut garder espoir, arrête de dire ça.

Je presse la paume de sa main. Je sais que cette situation est de ma faute et je ne peux rien changer. Je me demande ce que font Lou et Josh, est ce qu'il nous cherche? Et ma pauvre famille qui doit être morte d'inquiétude. À ce moment, je regrette d'être connue, rien ne serait arrivé si j'étais resté à Alpine Valley avec mes parents et ma soeur. Je serais avec eux  certainement entrain de boire un jus de fruit et a critiquer les voisins qui se disputent à travers le jardin. De chaudes larmes ruissellent sur mes joues à présent.

-Ne pleures pas, je suis désolé d'avoir dis ça.

-Ce n'est rien, ce n'est pas à cause de toi, je pense à ma famille.

-J'aimerai tellement t'embrasser Emma, pour te réconforter.

J'imagine ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mes hanches me pressant contre lui. Cette pensée me fait sourire.
Soudain quelqu'un entre et nous lance à chacun un morceau de pain avec ce qui me semble être du pâté dessus.

-Hey! On peux pas manger sans les mains! Hurlé-je avant que le type est fermé la porte.

-Demerdez vous.

Là s'en est trop. Mon ventre se tord de faim et je compte bien manger ce minable bout de pain. Je rassemble ma colère et supplie l'homme.

-S'il vous plaît...dis-je en pleurant de toute mes forces. J'ai faim, j'en ai marre, je suis fatiguée et je crois qu'on a bien compris votre petit jeu de kidnapping. Alors maintenant détachez nous pour qu'on puisse bouffer ce putain de pain!

J'exagère à peine et je n'ai pas besoin d'en faire plus car le mec s'approche et nous détache une main. J'agite mes doigts engourdis.

-Maintenant tu fermes ta bouche. Ordonne -t-il en se cassant.

Je pousse un long soupir de soulagement, satisfaite d'avoir une main libre.

-J'arrive pas à croire ce que tu viens de faire. Dis Cameron en ricanant.

-Je suis prête à tout pour manger même un bout de pain qui a l'air dégueu.

-À la tienne. Dit-il en croquant dans le maigre morceau.

Je fais de même et mâche lentement. Ce n'est pas si mal que ça en a l'air. C'est en tout cas mieux que la dernière fois. On termine le bout de mie et j'étans mes jambes pour faire fuir les fourmis qui commencent à s'y installer.
Je me tourne pour regarder Cameron. Il me fixe et sa mâchoire se contracte.

-Parle moi. Demandé-je.

-Te parler de quoi?

-Je ne sais pas, de ta famille par exemple, tu ne parles jamais de ta famille.

C'est vrai que je ne sais rien sur sa vie privé, il évoque rarement ce sujet. Il paraît réfléchir puis me regarde avec un air que je n'avais jamais vu auparavant.

-Je pense que c'est le bon moment pour me confier, promet moi de garder ça pour toi.

J'attrape son bras et lui fais la promesse. Je n'ai aucunes idées de ce qu'il s'apprête à dévoiler.

-Enfaite​, je ne pas de famille. Enfin je veux dire, j'en ai eu une mais plus maintenant. Ma mère m'a placé dans un foyer quand j'avais 8 ans.

Il semble hésité à continuer mais se lance.

-Elle était trop jeune et n'avais pas assez d'argents pour s'occuper de moi.

Cela me provoque un coup dans le coeur. Pourquoi ne lui ai-je jamais demandé ça avant? Je le laisse poursuivre son récit.

-Lorsqu'elle m'a laissé dans ce foyer, elle m'avait promis qu'elle reviendrai me chercher à mes 15 ans. Pendant septs ans j'ai attendu, je ne parlais pas beaucoup et je restais devant la porte de ma chambre à attendre qu'elle revienne. Le jour de mon quinzième anniversaire, je m'étais préparé, j'avais mis une belle chemise blanche...

Il s'arrête et je distingue que ces yeux brilles. Je sens aussi les miens piquer, il avait l'air tellement sensible et d'aimer sa mère. Je n'imaginais pas qu'il puisse cacher ce lourd secret derrière sa carapace.

-Je ne te force pas à continuer. Murmuré-je

Mais il reprend la parole.

-Elle n'est jamais venu. J'ai attendu toute la journée et elle n'a jamais passé la porte. J'ai carrément pété un câble, j'ai tout cassé dans ma chambre. Les personnes qui travaillaient dans le foyer n'arrivaient pas à me calmer. J'ai décidé à ce jour de ne plus revoir ma mère. J'ai quitté le foyer à 17 ans. Ma mère à plusieurs fois essayé de me joindre mais j'ai refusé. J'ai commencé à traîner avec de mauvaises personnes et à ne rien faire de ma vie. Puis j'ai eu un déclic.

Il marque à nouveau une pause.

-J'ai pris conscience que je ne voulais pas finir comme ma mère, sans argent ni travail. Alors j'ai débuté une formation de garde du corps. J'ai dû travailler dur pour y arriver. J'ai quitté la ville où j'habitais pour partir à LA et j'ai cherché des contrats mais aucuns n'aboutissaient.
Et ensuite je t'ai vu.

Je t'ai vu. Je ne peux m'empêcher de retenir la larme sur ma joue. Son histoire est tellement dure, il a l'air si fort et si indifférent en vrai. Il cache si bien ses douleurs du passé.
Je ne l'interrompt pas, captivée par sa voix.

-Je t'ai suivi pendant toute ton aventure à Xfactor, j'ai voté pour toi à la finale, quand tu as gagné j'étais heureux. C'était la première fois depuis longtemps que j'avais ressentis de la joie. Tu chantes tellement bien et j'étais envoûté par ta personne, vraiment. J'avais l'impression de te connaître à travers l'écran de ma petite télé.
J'ai tout fais pour devenir ton bodyguard, et quand j'ai eu le job c'était une consécration. Depuis, tu me donnes la force de revivre, et d'oublier ma mère. Emma, tu ne peux pas savoir à quel point tu es importante pour moi.

Je ne peux pas voir autant de sincérité que dans son regard. De mon unique main je caresse son visage qui est trop loin pour l'embrasser. Ce qui vient de me dire est tellement beau. Je ne pensais pas que j'avais changer sa vie. Comment avais-je pu être aussi aveugle tout ce temps? Ma famille est loin et elle me manque mais ce n'est rien comparé à ce qu'il a enduré.

-Tu es vraiment courageux, tu n'aurai pas dû me cacher tout ça. Et...C'est la plus belle chose que j'ai entendu.

Je réprime un sanglot.

-Tu es important pour moi aussi, tu m'a sauvé la vie et tu es là malgré tout ce qui arrive et je...

Quelqu'un entre violement en claquant la porte avant que je n'ai eu fini ma phrase.

-Vous avez terminé vos déclarations à la con car vous ne risqué pas de vous revoir de si tôt. Hurle -t-il si fort que je me met à trembler.

Quelque chose dans sa voix me fait penser à quelqu'un mais je n'arrive pas à savoir qui.

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Oh oh oh joyeux noël avant l'heure! Profitez bien de vos vacances!

Mon garde du corpsWhere stories live. Discover now