Souvenirs

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Cette voix... je devrais tenter de me souvenir, oublier 2 jours est absurde. Cette voix résonne dans ma tête, je devrais pouvoir me rappeler;  je suis Céleste Pasontene, j'ai 25 ans et je travaille en tant que conseillère clientèle dans une banque.

 Vendredi soir, j'ai fini tôt, je suis rentrée pour me préparer à sortir avec Sally et Christal au  « Virulentus » un bar branché. J'ai croisé Sacha mon voisin asocial et accro au travail qui ne supporte personne à part sa pimbêche de copine Natacha. Il forme un couple assorti, elle est froide et hautaine, lui est arrogant et fier. Il n'apprécie pas mes soirées disons un peu bruyantes et alcoolisées. Donc évidemment, depuis un an et demi nos rapports sont à la limite de la politesse. Ce soir là, je l'ai croisé,  il sortait lui aussi d' une des ces réunions nocturnes,Il est le fils du PDG d'une grande boîte de publicité, il s'occupe de la partie communication. Et je me suis demandée si je ne devais pas tenter de lui dire de retirer son bâton qu'il a coincé dans les fesses. 

Je me souviens avoir passé une bonne soirée à part ce mec qui n'a fait que nous collés. Avant, il y a environ 6 mois, j'étais en mode célibataire « je cherche à me caser » et je tombais que sur des enfoirés affectifs. Je n'ai rien d'une bombe, je le sais, je suis plutôt banale, taille moyenne brune et les yeux bleus. Mais je mérite mieux que d'être un aimant à loosers. Maintenant, je suis devenue « célibataire je veux le rester » et mon aimant fonctionne toujours, avec une variante. J'attire aussi les désespérés qui me parlent pendant des heures de leur ancienne copine qui les a plaqué. Triste sort, néanmoins, personnellement je suis satisfaite de mon choix et même si, dans 20 ou 30 ans, je fini célibataire endurcie vivant avec mon chat Chaussette.

Je suis rentrée assez tard, j'avais peut-être un peu trop bu, arrivée chez moi plus de clés. J'ai farfouillée longtemps dans mon sac, la lumière du couloir était encore HS. J'ai vidé entièrement mon sac sur le sol et j'ai essayé de m'éclairer avec mon téléphone. Mais avec maladresse, mon portable a dévalé les escaliers. A la lumière de la flamme de mon briquet, j'ai retrouvé mes clés. Cependant, étant donné mon degré d'alcoolémie assez élevée, ma poisse a continué. Ma serrure est un peu capricieuse, sous influence, j'ai sous-estimé ma force et ma clé s'est cassée dans la serrure. Folle de rage, je me suis mise à crier, oubliant que je n'étais pas seule. 

Sacha est sorti surpris, prêt à refermer la porte. J'ai réussi a bafouillé quelques mots pour utiliser son téléphone. Il me met mal à l'aise, il est si suffisant. Je suis resté bouche bée en voyant son intérieur impersonnel, ressemblant à ces appartements témoins, sans vie et sans âme. Parvenu au salon, il m'a tendu nonchalamment son téléphone  « satanés répondeurs ». A sa façon de faire, j'ai bien compris que je dérangeais. Je l'ai remercié et suis sorti. Quel trou du cul, il ne m'a même pas proposé son canapé, dépitée, plus de téléphone, plus d'appart. J'ai été obligée de m'installer sur le paillasson. Je n'ai pas beaucoup dormi, le chat du voisin s'est installé sur moi, il a fait ses griffes sur mon sac et a joué avec mes cheveux. 

Au réveil, il me fallait une solution rapide pour rentrer. J'ai pris direction de la première quincaillerie qui se trouvait près de chez moi. En tenue du soir, avec une coiffure « saut du lit » et pourvu d'une haleine de chacal, dans le magasin je me suis dirigé vers MA solution. Des yeux j'ai cherché le rayon outillages. A la caisse, une petite dame à lunettes, m'a dévisagé est ce pour mon achat ou pour mon apparence négligée, aller savoir. Je lui ai offert mon plus beau sourire. Arrivée, devant ma porte agrippée à mon maillet. Je me suis appliqué à trouver comment la faire céder rapidement. Premier coup énergique, la porte n'a pas bougé. Ensuite, je me suis déchaînée de toutes mes forces en poussant des râles de forcené. Elle se fend en deux, dans un geste de triomphe,  j'avançai  tentant une dernière  fois de la faire abdiquée.

 Natacha a jaillit outré au même moment « Qu est que.... » Son attention n'a fait qu'un tour, avec cette supériorité dans le regard que j'aimerais lui mettre.... « Bonjour » elle semble ne pas comprendre, je tourne les talons et entre. En l'absence de porte, j'ai la malchance d'entendre la conversation de mes « chers voisins ». Le ton  monta, toutes oreilles tendues, j 'étais à l'affut de commèrages croustillants. Bof, rien de bien intéressant, elle lui reprochait de trop bosser et lui avait demandé de la rejoindre pour le week-end. Plus à portée pour les entendre, je marchai sur la pointe des pieds, pour ainsi surprendre d'autres révélations. 

Après c'est le vide, je n'ai plus de souvenirs.

Mais cette voix aux accents doux et corsés comme un écho à mes souvenirs occultés s'empare de moi. Je peux m'abandonner totalement à mon passé où rêve et réalité y sont mêlés. Natacha descend les escaliers, le bruit de ces talons frappant sur les marches donne le tempo et je suis engouffré dans mon passé oublié. 

Prise en otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant