Ce billet de claudeneix m'a tellement convaincue par sa pertinence que j'ai eu envie de le partager. Avec la permission de l'auteure, je vous rapporte ici ses propos (mot pour mot) sur un sujet souvent soulevé par des internautes ayant le projet, les velléités ou la passion d'écrire.
[Je ne me fais que le rapporteur, scribe 2.0, de son propos. Mes réactions personnelles seront entre crochet, en italique. ^,^]
※ Écrire un roman ※
Beaucoup croient que « pondre un bouquin », comme on dit, signifie raconter une histoire ; la corriger et la publier.
Si écrire un livre se résumait à cela, alors n'importe qui pourrait se prétendre « écrivain » dès demain. En effet, tout le monde a des idées pour une histoire, tout le monde (ou presque) sait lire et écrire et n'importe qui peut se servir d'un logiciel de traitement de texte ! Seulement voilà : ce n'est pas seulement l'originalité d'une histoire qui fait qu'un livre est bon, mais la manière de l'écrire. Et ça, ça ne s'improvise pas ni ne se fait en deux mois. Pas du tout, même, et je vais vous expliquer pourquoi en vous détaillant certaines techniques d'écriture « de base ».
Bien sûr, je ne vous parlerai ici que de ce que JE connais, c'est à dire des techniques employées, à quelques menus détails près, par moi et par la quasi-totalité des confrères écrivains (je dis bien « écrivains », des professionnels sous contrat) que j'ai pu croiser en 20 ans de carrière dans une quinzaine de « grosses » maisons d'édition, en France et à l'étranger. J'ignore si les auteurs amateurs et les autoédités appliquent, ou essayent d'appliquer, les mêmes techniques, c'est à eux qu'il faut poser la question.
╬ 1/LE PREMIER JET ╬
Imaginons que vous avez déjà passé des semaines à compulser la doc (si besoin de doc il y a), que vous avez une bible des personnages en béton armé et que le plan de votre histoire est parfaitement clair dans votre tête, ou couchée sur papier dans une décomposition par chapitres calibrée aux petits oignons.
Vous n'avez plus qu'à vous coller à l'écriture de l'histoire et là, en fonction du rythme de chacun, ça peut aller très vite.
N'importe quel écrivain professionnel peut rédiger en moyenne entre 10 000 et 20 000 signes par jour. C'est-à-dire qu'en un mois et demi ou deux mois, vous pouvez vous retrouver avec un bon gros manuscrit de 300 ou 400 pages prêt à être corrigé.
Ces corrections (répétitions, grammaire, orthographe, syntaxe, etc.) prennent deux à trois bonnes semaines.
Une fois cela fait, vous avez obtenu votre base de travail.
Et là, c'est le moment où certains s'écrient : « Bah, vous voyez bien qu'on peut écrire un bouquin en deux mois ! Même vous, vous l'admettez ! »
Eh bien en fait... non. Ou plutôt, cela dépend qui, car c'est ici, à cet instant précis, que se fait la différence entre un écrivain et un auteur amateur.
Pour ces derniers (d'après ce que j'ai pu en conclure en parcourant certains murs Facebook et blogs) l'histoire est dès lors écrite et corrigée, il n'y a donc plus qu'à la faire lire par un « bêta lecteur » comme on appelle ça dans certains milieux, et la publier.
Pour un écrivain – ou un éditeur –, en revanche, ce tas de feuillets n'est pas encore un livre, mais de la simple matière brute. Un peu comme une armature humanoïde recouverte de glaise pour un sculpteur. Il faut encore la modeler, la ciseler et la polir, pour qu'elle ressemble à une statue d'homme ou de femme.

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RandomLectures | coups de ❤ littéraires | délires | hobbies. ✧ Oui, j'écris mon pseudo EPICE en majuscules, ✧ J'assume ma mégalomanie envers mes personnages ✧ J'ai été sacrée sadique par mes lecteurs (#Cruella) ✧ Je suis soumise à mes Mus...