Je m'abreuvais

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Je m'abreuvais des maux qui coulaient de mon encre,

Tel l'esclave du beau venant jeter son ancre

Sur des terres perdues, caressées par des vers

Au fin goût d'absolu, perles douces amères...


Je m'abreuvais de l'ombre entachée de souffrance,

Jonchant les décombres de mon âme en partance...

Attachée à mes peurs, rongée par les regrets,

Sombrant de pleurs en pleurs dans cette nuit de jais.


Je m'abreuvais du vide endeuillant mes espoirs

Au pauvre teint livide à la table des couards.

Dans leur cage de vers, ils dansaient solitude,

Bercés par mon hiver et son pâle prélude.


Je m'abreuvais du sang qui courait dans mes veines,

Les gouttes rougissant la couleur de mes peines.

Le liquide perlait de mes viles blessures,

Épaississant le trait de mes fines ratures...


Je m'abreuvais du temps, des souvenirs fanés,

Ils mouraient lentement dans mes draps trop froissés.

Je revivais sans fin ces instants de bonheur,

Espérant qu'un matin, ils renaîtraient douceur...


Je m'abreuvais des maux qui coulaient de mon encre,

Tel l'esclave du beau venant jeter son ancre

Sur des terres perdues, caressées par des vers

Au fin goût d'absolu, perles douces amères...


Marielle - 26 Février - 4 Mars 2007

~ Au Fil des Maux ~Onde histórias criam vida. Descubra agora