Sunrise { Terminé }

Chapitre 7 - Lia

Mon masque de bonne humeur en place, je sors de ma chambre pour le petit-déjeuner. Mes mouvements sont aussi précis que ceux d'un robot en désintox. J'aperçois Camille, seule une fois de plus. Depuis l'incident la semaine dernière j'ai l'impression qu'on habite plus qu'à deux.

- Ça va Lia ? On dirait que tu arrives enfin à te débarrasser de ta grippe !

- Oui ça va, merci. Tu veux un autre café, je vais m'en faire un.

- Avec plaisir je suis épuisée.

Je sais, elle s'est encore levée cette nuit. Deux fois.

En revanche, je ne sais pas si c'est de la peine ou de la pitié que je ressens pour elle. Il semblerait que mon excuse de grippe soit passée incognito mais si elle savait que le but n'était que de l'éviter, je suis une horrible colocataire. Ça fait une semaine que je suis tiraillé entre regret et satisfaction. Mon tempérament de feu déteste les niaiseries, les petites attentions ou encore les secrets. Mais mon côté d'amante ne supporte pas l'indifférence et je ne l'avais jamais vécu à un niveau aussi amplifié. Aiden m'apprend une nouvelle partie de moi, la sensibilité. Je suis plutôt réaliste, je ne m'attendais pas à avoir une liaison dangereuse secrète avec le bel écrivain téméraire, mais je ne m'attendais pas non plus à passer dans la case d'ignorance comme si j'avais le choléra ! Je m'efforce de ne pas trop m'attarder sur lui le peu de moment où je le croise. Le plus dur reste de passer derrière lui dans la salle de bains. De sentir ses odeurs de mâle, revoir en détail chaque centimètre de sa peau, la chaleur de son souffle, de son sexe en moi. Je n'arrive même pas à être jalouse de Camille, si elle savait. Je suis persuadé qu'il ne pense pas réellement à elle quand il la touche, ce qu'on a partagé ce soir-là était fort, et ça personne ne me l'enlèvera. Je connais la gent masculine, il était autant dans l'impatience de l'autre que moi. Il en mourrait d'envie. Une semaine que j'ai envie de rentrer dans cette salle de bains quand il y est, de m'incruster sous l'eau brûlante et de lui faire de nouveau ressentir ce qu'il s'est passer l'autre soir. J'ai même laissé ma porte ouverte à chaque douche, chaque nuit dans l'espoir de le sentir contre moi, mais rien.

- J'y vais Lia, à ce soir !

- OK, bonne journée !

Me voilà de nouveau seule avec lui et cette fois je passe à l'acte ! Aucun mec ne me désoriente comme il le fait, il est hors de question que je reste dans cet état haletant de lui ! Quand je me retourne il est là en train d'écrire sur le canapé, je vois son regard inquiet quand je m'installe dans le fauteuil. Il a à peine le temps d'ouvrir la bouche que je lève la main pour le prier de me laisser parler en première :

- On est seuls, pas d'excuse Aiden, on doit parler !

- Je t'écoute

- Très bien, maintenant que je suis devant lui je n'ai aucune idée de par où commencer, pourquoi ce changement de comportement depuis une semaine ? J'ai du mal à te suivre. Tu me voulais, j'ai vu le désir que tu as pour moi, je l'ai ressenti, tout comme tu as su extérioriser le mien, et la tu te comporte comme si j'avais la peste ?

J'arrête ma phrase ici avant de devenir trop mélodramatique. Lui ne laisse voir aucune émotion et me lance calmement :

- C'était une erreur. Une putain d'erreur et tu le sais ! C'est un jeu pour les perdants.

Je suis abasourdie, même putain d'abasourdie. J'ai envie de lui répondre qu'il n'était pas perdant quand sa bite me pilonner, et qu'il ne pensait pas que c'était une putain d'erreur quand il m'a prise une deuxième fois sur mon lit à en perdre la raison. Avant de partir en vrille je me retourne dignement et part en direction de ma chambre, je dois faire taire les cris de mon cœur. Et de mon sexe, je suis émoustillée de le voir réagir avec une telle violence. Trois heures, c'est le temps que j'ai pris à me décider de me consoler comme je le pouvais. Avec Gauthier.