L'envie de vivre TOME 1 Pour T'aimer... SOUS CONTRAT D'ÉDITION (ART EN MOTS)

Chapitre 3

Lucie.

L'Opium est une boite de nuit branchée de Paris. Les plus grands DJ viennent y animer des soirées et des nuits endiablées.

Moi, ce n'est vraiment pas un endroit qui me plait. Je n'aime pas et je ne sais pas danser donc je ne suis jamais très à l'aise dans ces lieux. Mais Mélanie adore et une soirée de temps en temps, ça ne va pas me tuer. Et puis, elle a raison sur un point : ce n'est pas en restant chez moi que je vais rencontrer le prince charmant. Cependant, vu mes critères, je doute qu'il puisse exister. Comme on dit, l'espoir fait vivre.

Une fois rentrés, nous nous installons à une table. Je regarde autour de moi, l'endroit est plutôt classe et design, dans les tons gris et violet. Il y a deux bars , un sur le coté et un circulaire en plein milieu de la piste de danse, où les employés s'affairent pour servir les clients.

-Mesdemoiselles, que voulez vous boire ? nous demande Ryan.

Il nous a rejoint au restaurant en début de soirée. C'est un bon ami à Mélanie , enfin, un ex avec qui elle a gardé de bons contacts. Et c'est devenu peu à peu aussi un ami pour moi. Plus j'apprends à le connaitre et plus je l'apprécie.

-Pour moi, un jus de fraises, s'il te plait.

-Et moi une vodka, dit Mélanie.

-C'est comme si c'était fait, nous répond-t-il en nous faisant un clin d'œil, avant de disparaitre au milieu de la foule pour chercher notre commande.

Pendant ce temps, Mèl scrute les alentours attentivement. On dirait qu'elle cherche quelque chose ou quelqu'un.

-Mèl ? Tu attends quelqu'un ? lui demandé-je, curieuse de savoir ce qu'elle faisait.

-Hum attends une minute... ah, c'est parfait.

Elle se tourne vers moi, tout sourire.

-Qu'est-ce que tu penses de ce type là bas ? Il est pas mal, non ?

C'est pas croyable, elle est en train d'essayer de me caser ! J'observe le gars en question, qui est accoudé au bar et nous a repéré.

-Franchement ? Bof, non pas terrible. Je n'aime pas l'air arrogant qu'il arbore. Et puis, on dirait qu'il sort d'un moule en silicone tellement ses traits sont tirés de partout.

Elle m'en montre plusieurs autres mais sans succès. Trop vieux, trop jeune, trop sur de lui, trop gros ou trop maigre, trop sportif... bref aucun ne m'attire plus que ça et Mèl finit par abandonner.

Ryan revient enfin avec nos consommations. Il était en train de draguer la serveuse mais vu la moue qu'il tire, ça n'a pas du être concluant. Ce qui nous fait rire car quand Ryan n'a pas ce qu'il veut, il nous fait la soupe à la grimace. De plus, il n'a pas pour habitude de se prendre un râteau par une fille.
Ses beaux yeux verts et son allure sportif ont souvent raison de ces demoiselles. Mais visiblement, ce soir son charme n'a pas opéré.

La musique bat son plein et Mélanie m'entraine vers la piste de danse, le temps que monsieur Grognon retrouve le sourire. Je ne suis pas fan de ce genre de musique mais je me laisse emporter assez facilement.

Il y a beaucoup de monde et ce n'est pas facile de danser sans se faire écraser. Je me sens étrangement observée au milieu de cette foule, surtout lorsqu'un homme s'approche un peu trop près de moi. En tournant la tête, je vois que Ryan a disparu de notre place. Et doucement, je sens deux mains se poser sur ma taille, ce qui me vaut un sursaut.

-Je crois que je ferais mieux de rester près de toi, vu les regards salaces de certains sur ton décolleté, me souffle t-il dans l'oreille.

J'explose de rire. Ryan a toujours eu ce côté protecteur avec Mélanie et moi.

-Mais comment veux-tu qu'elle se trouve un mec si tu restes dans les parages ? grogne Mélanie envers lui. Regarde moi ça, on dirait un couple.

-Ouais c'est très bien comme ça.

Je secoue la tête avec un petit sourire en coin. Ils adorent se chamailler tous les deux, ça arrivent souvent mais ce n'est jamais méchant.

Au bout d'une demi heure environ, la chaleur est telle que je décide de faire une pause pour me rafraichir et j'en averti mes amis en hurlant par-dessus la musique pour qu'ils m'entendent.

Je me faufile pour aller jusqu'aux toilettes mais il y a tellement de monde que je trébuche et atterri sur la personne qui est dos à moi.

-Oups, pardon.

Je me relève avec autant d'élégance que possible et sans lever les yeux je continue ma route. Mais je sens une main qui attrape fermement mon poignet et me retient.

-Décidément, c'est la deuxième fois qu'on se rentre dedans aujourd'hui.

Je connais cette voix... Je me retourne et tombe sur de magnifiques yeux marrons qui me fixent. Mon regard accroche le sien et devant ma surprise, il sourit et me dit:

-J'attends toujours ton appel pour que nous puissions régler ce problème...d'accident. Au fait nous n'avons pas été présenté. Je suis D...

-Davis Preston je suppose ? C'est écrit sur votre carte de visite. Lui réponds-je un peu froidement au souvenir de son comportement de ce matin. Et vous m'aviez dit de vous appeler demain.

Je continue de le regarder, je suis incapable de détourner les yeux, il m'hypnotise complètement. Ma gorge s'assèche et j'ai du mal à déglutir. J'ai comme l'impression que le temps se fige, que plus rien n'existe autour, comme pour marquer cet instant.

Dans cette foule dense , nos deux corps se rapprochent et entrent en collision presque par obligation, manque d'espace. Ce contact me provoque une sensation étrange, c'est enivrant et intimidant en même temps.

-Bien je vois que tu as lu ma petite carte. Et moi à qui ai-je affaire ? Dit-il d'une voix grave et sensuelle, mais d'un ton sérieux, me sortant de ma transe.

-Je...m'appelle Lucie. Lucie Carmon réponds-je en hésitant.

-Alors à bientôt...Lucie.

Son souffle qui vient frôler mon oreille quand il prononce mon prénom m'envoie directement un long frisson qui me parcourt le corps. Mais j'ai à peine le temps d'en prendre conscience qu'il me lâche le poignet et s'en va, me laissant là, en plan, pour la deuxième fois de la journée.