Chapitre 2. Réussir ou échouer

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Le coq chantait depuis deux bonnes heures déjà, si le peuple commençait tout juste à se réveiller; pour certains la journée était déjà commencée depuis longtemps. Thomas n'avait pas beaucoup dormi cette nuit, stressé par les épreuves qui l'attendaient. Son meilleur ami, Charles, lui avait expliqué les tests qu'il avait effectués la veille pour rejoindre les mousquetaires du Roi. Le rouquin savait qu'il avait quelques lacunes, mais il espérait marcher sur les traces de ses parents. Sous le regard du Capitaine des Mousquetaires nommé Philippe Marsac, Thomas menait un duel avec un autre garçon pas plus âgé que lui. Il avait largement le dessus sur lui, son agilité et sa rapidité n'avaient rien de comparable à celle de son adversaire. Thomas s'entraînait depuis qu'il était en âge de marcher, avoir deux parents mousquetaires c'était assez rare ; c'était même une exception puisque Mérida fut la seule femme mousquetaire. Après avoir terminé ce duel, l'étape suivant était le tir... et c'est bien là que le rouquin angoissait le plus. Il était bon tireur, mais beaucoup moins que Charles par exemple – qui arrivait à viser le centre de la cible à chacun de ces tirs. Ils avaient trois coups, Thomas échoua deux fois sur les trois ; mais il n'était pas le plus mauvais. Certains ne semblaient pas savoir se servir d'une arme. Puis il y a eu le combat physique, savoir gérer un groupe d'individu était essentiel à la protection d'un convoi royal. Thomas n'avait aucun mal durant cette épreuve, il était très efficace, et tout comme son père, il était très observateur et savait contrecarrer les coups furtifs. Le Capitaine sonna la fin de l'épreuve, puis avant de laisser partir tous les prétendants au titre, il les arrêta et leur demanda une dernière information : quel est votre atout, celui qui peut faire la différence ? Les participants furent surpris par cette demande, certains diront qu'ils savaient recoudre les chairs, d'autres savaient dresser les chevaux – comme Charles – ou encore grimper aux arbres. Lorsque ce fut le tour de Thomas, il demanda s'il pouvait se servir d'une cible qui avait servi au tir, le Capitaine l'autorisa. C'est alors qu'il sortit un arc et des flèches, il n'aurait jamais pensé s'en servir aujourd'hui, mais c'était l'arc de sa mère, un porte-bonheur. Il plaça la flèche entre ses doigts et le bois courbé, sa main droite tira sur la corde, et il lâcha cette dernière. Dans un sifflement, la flèche vient se loger dans le centre de la cible, puis la seconde dans la première, et la troisième suivie. Un applaudissement fit sursauter Thomas, il se retourna pour voir qui l'acclamait – pensant voir un participant ou même un passant – mais c'était le Roi lui-même.

- « Magnifique ! Ce geste si rapide et précis, je ne connais qu'une personne au monde capable de cette démonstration. Je présume que vous êtes un De la Fère ? »

Thomas fut déconcerté par cette rencontre, il s'inclina pour saluer le Roi de France, et hocha la tête avant de répondre.

- « Sa Majesté a l'œil. Thomas d'Athos de la Fère, pour vous servir ! »

- « Ô je suis certain que vous marcherez dans les pas de vos parents. Il n'y a aucun doute. Nous nous verrons ce soir pour la cérémonie. »

Il salua les autres candidats d'un signe de la tête, puis se dirigea vers le Capitaine Marsac, avec qui il quitta les lieux. Tous rentrèrent chez eux – ils n'auraient que la réponse ce soir, lors de la cérémonie d'adoubement. Il devait être une bonne trentaine aujourd'hui, et le même nombre la veille – seulement une vingtaine d'entre eux auront l'honneur d'intégrer la garde du Roi.

***

Thomas rentra chez lui sur son cheval, à peine avait-il posé le pied-à-terre que ses parents sortirent de la demeure.

- « Alors ? » demanda Mérida, pressée de connaître le ressenti de son fils.

- « Je pense avoir réussi, sauf l'épreuve du tir. J'ai raté la cible à deux reprises, mais je n'étais pas loin, non plus. »

- « On ne peut pas toujours viser juste, ce n'était pas mon point fort non plus ! » Avoua Athos.

- « Mais, j'ai eu les applaudissements du Roi ! » Ajouta-t-il fièrement.

- « Louis XIV était présent ? » S'étonna son père.

- « Il est arrivé à la fin des épreuves, il devait s'entretenir avec le Capitaine. Il m'a vu tirer à l'arc, et a reconnu les talents de ma chère mère en moi ! »

Mérida était fière de son fils, et cela la touchait que le Roi se souvînt du temps passé en sa compagnie. Elle avait bien tenté de lui apprendre l'art du tir à l'arc, mais le dauphin – à l'époque – n'avait aucun talent pour ce genre de distraction. La femme prit son fils dans ses bras, c'était un symbole pour elle que son fils aime autant cette arme.

- « Rien n'est joué, nous étions nombreux pour ces places limitées. Nous aurons la réponse, ce soir. » Ajouta le jeune homme.

- « Nous serons fiers de toi, peu importe le verdict. Et puis, ce n'est pas rédhibitoire. » Répondu Athos.

- « Va te reposer, nous avons une longue soirée qui s'annonce ! »

Thomas qui s'était levé à l'aube vivait le contrecoup de cette matinée mouvementée ; il se dirigea vers sa chambre pour s'y reposer. En chemin, il croisa sa sœur Rose.

- « Tu viens à la cérémonie, ce soir, sœurette ? »

- « Comment pourrais-je manquer un tel évènement dans la vie de mon frère ? Bien sûr que j'y serais ! Marie-Cassette aussi, elle vient avec son père. »

Ils échangèrent un sourire, et chacun pénétra dans sa propre chambre.

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Nouveau chapitre !

Nous faisons la connaissance du nouveau Capitaine des Mousquetaires, Mr Marsac. (Sous les traits du Capitaine Poldark pour les connaisseurs - Aiden Turner) 

- Un avis sur ce nouveau capitaine ? 

- Que pensez-vous de la réaction du Roi ? Est ce bon signe pour Thomas?


L'Ange Gardien du Roi Soleil (Tome 2) (EN PAUSE)Where stories live. Discover now