Chapitre 2

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Point de vue : Lisa

Droite, gauche, je cours et puis marque un panier.

Encore une victoire de plus pour mon équipe de basket, ils me portent tous et m'acclament comme toujours.

Je me dirige vers les vestiaires, c'est vrai que depuis mes dix-sept ans je me suis beaucoup améliorée au basket, je marque la plupart des points et tout le monde me respecte.

-Salut Lisa !
-Salut Jena.
-Encore une victoire pour Lisa Pan !
-"Lisa Pan" ?
-C'est le surnom que je t'ai trouvé ! Car quand tu marque tu voles comme Peter Pan !

Je souffle.

-Ça te plait pas ? Alors la fée Lisa !
-T'es bête, dis-je en souriant.

Jena est ma meilleure amie, on pratique tout les sports ensemble et on est jamais séparées depuis la maternelle, elle est enthousiaste et pleine d'imagination.

-Tu viens ce soir ? On va fêter notre victoire et c'est grâce à toi !
-Non merci je vais rester chez moi.
-Mais tu vas t'ennuyer ! Viens avec nous au moins une fois !
-Je te promets rien.

Elle crie en me cassant les oreilles et me prend dans ses bras puis part en se dandinant, cette fille est totalement folle et c'est ce qui me fait le plus rire chez elle !

Je me change, prends mes affaires et rentre chez moi, mon père doit être encore au bar et ma mère au travail.

Je rentre dans ma chambre et pose mes affaires, je m'allonge sur mon lit fatiguée du match.
Soudain je reçois un message sur mon portable.

Bryan
Salut Lis' ! Alors le match c'est bien passé ?

Lisa
Oui, comme toujours, et toi ? Les cours ça va ?

Bryan
Rien de passionnant, tu me manque beaucoup tu sais

Lisa
Tu me manque aussi... Quand j'aurais enfin 18 ans je me barrerai d'ici et viendrais te rejoindre en Angleterre !

Bryan
Je t'attendrais toute ma vie si il le faut, je dois y aller, bonne soirée Lis'

Lisa
Bonne soirée Bryan

Mon contact est mon meilleur ami, depuis mes cinq ans quand il m'est accidentellement rentré dedans avec son vélo mais lors de mes seize ans il a déménagé de la France pour partir en Angleterre.

Mon père boit depuis qu'il a perdu son travail, il y a six ans de celà et ma mère s'occupe de nous comme elle le peut avec trois boulots, vendeuse le matin, femme de ménage l'après-midi et serveuse le soir.

Moi je paye tout ce dont j'ai besoin grâce à mes matchs, quand je gagne l'entraîneur me donne quelques billets, connaissant notre problème d'argent.

Mais je ne peux pas payer le basket par l'entraîneur lui même alors je fais les devoirs de certains de ma classe contre quelques sous, du trafic de devoirs en quelques sortes.
Une perte d'énergie, de temps, mais utile.

Je finis par me lever et prendre ma douche, l'eau chaude apaise les coups que je me prends lors de mon sport, lorsque j'entends mon père rentrer je sors vite, me sèche et m'habille.
Je rentre dans ma chambre et ferme à clé, je sais que quand il rentre du bar il est totalement saoul et ma mère m'a toujours dit de m'enfermer quand c'est comme ça.

-Lisaaaa ?

Je ne réponds pas.

-Je sais que tu eeeeeeees laaaaaaa.

J'entends ses pas dans les escaliers, plus il avance plus les battements de mon coeur s'affole puis la poignée de ma porte bouge.

-Ouvre cette porte !

Il tape contre la porte, je me dirige dans mon lit, la tête sous la couverture et essaie de calmer mes larmes qui n'arrêtaient pas de couler.

-Ouvre cette porte petite salope !

Je ne peux m'empêcher de pleurer, depuis six longues années c'est comme ça, il me frappe, m'insulte, comme si c'était de ma faute.
Mon géniteur finit par râler en sortant une insulte puit descend les escaliers, je sors de mon lit et essuie mon visage, je me souviendrais toujours du premier coup qu'il m'a porté, à mes onze ans, j'en ai encore la cicatrice.

Je finis par me recoucher et étouffe mes larmes en m'endormant.

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